Thierry Aillet, ancien chef d’établissement du Lycée Sainte Jeanne d’Arc à Caen et de l’Institution Blanche de Castille à Nantes est l’ancien Directeur Diocésain à l’Enseignement Catholique du Vaucluse. Ami de l’Action Française il propose une réflexion sur l’actualité de l’Education en France. Le premier volet concerne les dangers des technologies de l’information.

Les technologies de l’information et de la communication, transforment l’appréhension du savoir et des apprentissages. Nous commençons d’ailleurs à mesurer les conséquences de ces technologies à tous les niveaux. La libre circulation des informations doit avoir des limites, en tout cas il y faut une éthique pensée et réfléchie, qui dépasse le simple contrôle de la moralité des contenus. La pornographie accessible à tous, la vilenie, les bas instincts, le vomissoir de l’abjection et de la fripouille, le mensonge, l’incitation au meurtre, les plus salopes conspirations, les plus abjectes dénonciations et mises à mort de l’innocent, inondent les réseaux sociaux. L’écran est devenu en vingt ans, le principal vecteur de la destruction éducative, avec la complicité des ministères de l’Education Nationale et de la santé.

L’enseignement catholique -fondé en Christ, le modèle unique, portion de l’Eglise, nourri des évangiles et du Magistère- s’il est toujours fidèle à sa mission, doit proposer, inspirer et pratiquer un projet éducatif radicalement résistant et à contre-courant. D’autant plus que, l’écran est un des médias les plus importants et qu’il véhicule quotidiennement autant de mensonges ou travestissements de l’actualité, de l’histoire, des lettres et de la pensée que de vérités fondamentales et que le manque d’éducation au discernement risque de faire passer pour parole d’évangile.
« Les mêmes êtres, souvent très jeunes, auxquels n’a été inculquée ni par leurs parents, ni par le système scolaire, aucune initiation à la forme, aux formes et à leur nécessité, c’est-à-dire aussi à la règle, à la loi, au pacte social, se voient soumis intensément aux programmes les plus médiocres et souvent les plus violents de la télévision, et bien pis, aux jeux vidéo, dont une alarmante proportion ont un caractère sadomasochiste marqué, pour ne rien dire des fameux snuff movies, qui présentent des mises à mort réelles, éventuellement combinées avec des épisodes pornographiques, (ceux-ci sous une forme en général moins barbare, mais pas nécessairement très raffinée) ; ces épisodes constituent pour les adolescents et parfois pour les enfants, une initiation courante, peut-être même la plus courante, à la vie sexuelle, et même à la vie sentimentale. Il faut, dans ce rapide tableau, faire figurer aussi l’usage de plus en plus largement et de plus en plus précocement répandu, de l’alcool, mais aussi et surtout des drogues diverses, douces ou dures » écrivait Renaud Camus dans « Décivilisation »
L’école catholique doit veiller à ce que notre liberté d’agir et de penser ne soit pas confisquée, précisément par ceux pour qui la liberté d’expression a été inventée et codifiée : les médias.
J’en veux pour exemple l’utilisation quasi-pornographique de l’image du cadavre du petit syrien de trois ans, Aylan (opportunément publiée le jour de l’annonce des quotas obligatoires d’accueil des réfugiés) comme ultime exorcisme, face à toute velléité de résistance au mal, incarné par un Islam sanguinaire. Le génocide des chrétiens et minorités religieuses, dans les pays soumis à leur barbarie n’est pas d’actualité ; ceux-là peuvent crever dans l’indifférence générale. L’actualité récente meurtrit l’âme dans un silence politique et médiatique assourdissant, lorsqu’il s’agit du martyr des chrétiens au Nigéria et du refus de Bruxelles, malgré la demande de François-Xavier Bellamy, de se pencher sur cette réalité d’un génocide qui ne dit pas son nom. Le martyr arménien lui non plus, ne crève ni les écrans, ni les unes, ni les reportages de nos médias, et ne serait qu’un non-évènement pour le Parlement Européen et ce machin qu’est l’ONU. Quelques exceptions taxées de complotistes, dangereusement réactionnaires, extrêmedroitisés par la doxa progressiste, rompent avec cette complicité idéologique.  Les persécutions physiques dont souffrent les chrétiens au Nicaragua, en Chine, en Corée du Nord, au Mexique, au Pakistan, en Turquie et dans la majeure partie des pays soumis à la Charia ne font pas deux lignes. Il est d’autres persécutions pensées, construites, organisées, dirigées, banalisées, qui ne disent pas leur nom mais dont on connait parfaitement l’origine, que manipulent les apprentis sorciers qui construisent le Nouvel Ordre Mondial et qui gangrènent toutes les institutions. Une éthique nouvelle, fruit des révolutions féministe, sexuelle, anthropologique, déséducative, déconstructiviste et culturelle occidentale et du long cheminement de l’Occident vers la postmodernité, envahit les gouvernements, l’université, les hôpitaux, l’école, l’enseignement catholique et toutes les institutions y compris l’Eglise où « Pierre renie de nouveau son maître ».
 
 
 Thierry Aillet, Directeur Diocésain de l’Enseignement Catholique du Vaucluse 
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