Dormez, dormez mon petit prince… mais nous, réveillons-nous !

Dormez, dormez mon petit prince… mais nous, réveillons-nous !

Ne jamais oublier le petit roi martyr Louis XVII. Et faire connaître ce que lui firent subir ses bourreaux : des hommes capables de faire ça à un enfant ne mériteraient pas de vivre. Et pourtant, c’est leur idéologie qui continue d’opprimer la France et de nous entrainer chaque jour un peu plus vers l’abîme.

Je ne saurais trop conseiller, à cet égard, un livre disponible chez Dualpha. Son titre complet d’abord : Vie de Louis XVII, suivie de notices intéressantes sur les augustes victimes du Temple (PREVAULT, H. Lille. L. Lefort, imprimeur-libraire, rue Esquermoise, 55.)

Avec, en frontispice, une gravure représentant l’enfant martyr dans sa cellule du Temple et ces vers tirés dun poème de Victor Hugo intitulé précisément, Louis XVII (Odes et Ballades, publié en 1826, le poème est daté de décembre 1822):

“ D’un châtiment sans fin, languissante victime,

De ma tige, arraché comme un tendre arbrisseau,

J’étais proscrit bien jeune, et j’ignorais quel crime

J’avais commis dans mon berceau. ”

Un mot à propos de l’auteur de ce livre, peut-être, pour dire qui fut ce “ H. Prévault ” oublié aujourd’hui. Il s’appelait en fait Elie Benjamin Joseph Brun-Lavainne, né en 1791 et mort en 1875. Historien de son état, il était archiviste de la ville de Lille, membre correspondant de la Société d’agriculture, des sciences etdes arts du département du Nord, de la Société des antiquaires de la Morinie, de la Société des sciences et des arts de Valenciennes.

En 1843, il fonde la Revue du Nord, sous-titrée : “ Archives de l’ancienne Flandre ”. Il fit partie des premiers membres de la Commission historique du Nord, installée, en 1837, par François Guizot. Et il publia de nombreux ouvrages sous le pseudonyme de “ H. Prévault ”, ce qui ne facilite pas la mise en ordre de sa bibliographie complète. Citons néanmoins (avec quelques titres à rallonge, bien dans le goût de l’époque) :

Les jeunes Bourbons proposés pour modèle à la Jeunesse française, en deux volumes (Lille, L. Lefort, 1827),

La Famille heureuse ou Contraste entre le bonheur d’une vie paisible et chrétienne et le trouble et les agitations du monde(Lille, L. Lefort, 1830),

Atlas topographique et historique de la ville de Lille, accompagné d’une histoire abrégée de cette ville, de notes explicatives, de cartes et de vues (Lille, 1830),

Les Sept Sièges de Lille appuyés par des chartes, traités, capitulations et de tous les documents historiques qui s’y rattachent (Paris, Derache & Lille, Vanackere, 1838),

Roisin. Franchises, lois et coutumes de la ville de Lille (Vanackere & Paris, Colomb de Batines, 1842).

Etc. On y ajoutera une curiosité, un récit d’anticipation, Les Femmes en 1973 (Paris, Guérin, 1873).

Pourquoi avoir souhaité rééditer sa Vie de Louis XVII, malheureux enfant à qui des dizaines et des dizaines d’ouvrages – dont quelques-uns extravagants – ont été consacrés ? Pour la même raison qui nous avait poussés, naguère, à rééditer la Vie de Louis XVI (disponible chez Dualpha également) de son contemporain, A.J.C. Cassé Saint-Prosper, né en 1790 (Prévault Brun-Lavainne est né en 1791).

Et d’abord parce que cette Vie de Louis XVII est devenue introuvable. Ensuite parce qu’il s’agit, là encore, d’un témoin de première main qui a pu se nourrir des souvenirs et des récits de ses proches et de ses relations contemporains des faits.

Comme A.J.C. Cassé Saint-Prosper dans sa Vie de Louis XVI, H. Prévault ne polémique pas. Il ne fait que raconter un processus tragique. Inutile d’en rajouter dans l’horreur. Les faits se suffisent à eux-mêmes. En avant-propos de son ouvrage, H. Prévault écrit : “ Quel était son crime ?… Il était fils de roi : c’en fut assez pour le priver de sa liberté. Il devint roi lui-même : ce motif parut suffisant, à ceux qui n’osaientl’assassiner publiquement, pour le faire périr en secret dans les angoisses d’une longue et douloureuse agonie. ”

C’est un livre, dit encore Prévault, “ pour de jeunes chrétiens ”. Pour verser une larme à la mémoire de l’infortuné Louis XVII, certes, mais surtout pour susciter “ une horreur profonde pour ceux qui corrompirent, par leurs fausses maximes, un peuple bon et généreux, au point de le faire demeurer tranquille spectateur d’un si horrible attentat. ”

Il est une partie du livre, celle qui relate les derniers jours du petit roi, qui mérite qu’on s’y arrête. Même si Prévault ne dispose pas de l’appareillage psychanalytique dont on usera – et abusera – plus tard, il traduit bien le traumatisme de cet enfant arraché à son père, puis à sa mère, à sa sœur, à sa tante, et réduit àl’état d’orphelin par la guillotine des chantres des droits de l’Homme.

En février 1795, la santé de Louis XVII ne cessant de se détériorer, le comité de sûreté générale nomme une commission, composée de MM. Harmand, Reverchon et Matthieu, pour aller examiner le prisonnier.

Parmi les symptômes de sa maladie, ce silence que rien ne peut rompre. Un mutisme qui a commencé le jour où Hébert et Simon l’ont forcé à signer l’horrible déposition que l’on sait contre sa mère et sa tante.

Depuis ce moment, “ il n’avait pas proféré une seule parole ”…

Ce mutisme total est confirmé dans le rapport de Harmand. Malgré tous les efforts déployés par ce dernier qui propose à Louis “ des objets de distraction et de délassement ”, l’enfant refuse de parler : “ Il me regardait fixement sans changer de position, et il m’écoutait avec l’apparence de la plus grande attention ; mais pas un mot de réponse. ”

Harmand reviendra à la charge, proposant un chien, des oiseaux, des jouets, des bonbons, des gâteaux, etc. En vain : “ Il me regarda avec une fixité étonnante, qui exprimait la plus grande indifférence (…). Pas un mot, et toujours la même fixité. J’étais au désespoir, et mes collègues aussi ; ce regard surtout avait un tel caractère de résignation et d’indifférence, qu’il semblait nous dire : Que m’importe ! Achevez votre victime ! 

La déposition forcée et ignominieuse contre Marie-Antoinette fut arrachée à Louis le 5 octobre 1795. A compter de cet instant, l’enfant gardera un silence absolu pendant de longs mois.

Après la chute de Robespierre, la Convention envoie auprès du prisonnier le chirurgien Desault et son adjoint, Chaffart : “ Tous deux moururent presque subitement après avoir constaté l’état de l’illustre malade. ” Et sans laisser – apparemment – de notes ou de mémoires sur les visites qu’ils lui rendirent…

Ils furent remplacés par le docteur Pelletan et le citoyen Dumangin. Pelletan réussira à briser le silence de Louis qui ne s’exprimait cependant “ qu’avec beaucoup de difficulté et presque toujours par monosyllabe. ”

Le 10 juin le corps de Louis XVII est discrètement porté au cimetière de la paroisse Sainte-Marguerite, au faubourg Saint-Antoine, où il fut inhumé. Pelletan va recueillir son cœur et le déposer dans un vase de cristal orné des chiffres de Louis-Charles et des armes de France.

Alain Sanders

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4 septembre 2020 : Pierre Sidos ? Présent !

4 septembre 2020 : Pierre Sidos ? Présent !

Le 4 septembre 2020 nous quittait Pierre Sidos, au terme d’une longue vie, notamment militante, au service de la France et inscrite dans la voie nationaliste. Nous livrons l’hommage de Jean-Pierre PAPADACCI publié dans la livraison de RIVAROL (n°3437) du 9 septembre 2020.

C’ÉTAIT UN CHEF, UN MILITANT ET UN FRANÇAIS SANS TACHE

Il s’appelait Pierre Sidos et, autour de ce Pierre, se bâtit, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le jeune nationalisme révolutionnaire français. En effet Pierre Sidos fut l’inventeur et le créateur du Mouvement « Jeune Nation » qui contribua, par son action, à mettre à bas la république quatrième du nom. Pierre Sidos avait de qui tenir : il était membre d’une vieille famille française qui s’était consacrée au service de la France. Son frère Jean était mort au combat, en 1940, dans les rangs d’un régiment de tirailleurs sénégalais, son père, officier, ancien combattant de Verdun avait été assassiné en 1946 par les épurateurs gaullo-communistes, son jeune frère Henri, parachutiste colonial, ancien combattant d’Indochine, était tombé en Algérie en 1957. Les épreuves subies à la fin de la guerre, son internement au camp du Struthof, sa condamnation, puis l’exécution de son père, avaient renforcé ses convictions et sa volonté de liquider la gueuse.

Dès sa création le Mouvement Jeune Nation se fit remarquer par la formation de ses militants, éduqués dans une opposition radicale au régime républicain, par des manifestations de propagande pour défendre l’Empire colonial Français mais aussi par des actions musclées contre les ennemis de la Patrie et particulièrement les communistes. Jacques Sidos s’illustra en attaquant une camionnette de l’Humanité et en détruisant les 25 000 journaux qu’elle transportait. Dès le début des événements d’Algérie, le mouvement recruta et forma dans les grandes villes, Alger et Oran, des militants révolutionnaires qui furent les catalyseurs du mouvement populaire du 13 mai 1958. Le dernier président du conseil, Pierre Pfimlin, conscient du rôle joué par Jeune Nation, se vengea en signant la dissolution du mouvement le 15 mai 1958. La naïveté des nationaux et des chefs militaires permit à De Gaulle Charles de canaliser la révolte populaire patriotique pour créer une cinquième république lui accordant les pleins pouvoirs pour liquider l’Algérie. Il s’empressa, à son tour, de faire dissoudre le mouvement qui s’était reconstitué sous le nom de « Parti nationaliste ».

L’opposition résolue des nationalistes à la politique de trahison gaulliste se perpétua dès lors dans la clandestinité. Jeune Nation fut donc, bien avant l’OAS, le premier mouvement clandestin luttant contre l’abandon de l’Algérie. Pierre Sidos créa aussi en 1960 la FEN, Fédération des étudiants nationalistes, qui regroupait dans un cadre légal les jeunes partisans de l’Algérie Française. Il mobilisa les militants et les moyens du Mouvement contre le bradeur d’empire et fut un rouage essentiel de l’attentat du Petit-Clamart. Le destin épargna De gaulle Charles et Pierre se retrouva dans les geôles de la Ve République. Dès sa sortie de prison, il reprit le combat malgré la scission engendrée par Dominique Venner qui prétendait inventer un nouveau nationalisme à base de réalisme biologique, de paganisme et d’européisme. Pierre Sidos inspira et soutint alors le mouvement Occident qui adopta le style et les méthodes de Jeune Nation.

Jamais abattu, il continua « la longue marche » du nationalisme français en créant la revue « Le Soleil » et en regroupant, en 1968, les Français encore dignes de ce nom, dans un nouveau Mouvement intitulé «L’Œuvre française ».

UN CHEF ET UN MILITANT

Pierre Sidos donna à tous ceux, qui eurent l’honneur d’œuvrer à ses côtés, l’exemple d’un chef et d’un militant, il était le chef car il était d’abord le premier des militants. Il consacrait son temps, son énergie et son argent à la défense de la France et ne se reposait jamais. Il se comportait comme s’il était membre d’un ordre religieux ou militaire. Il nous apprit que le culte de la Patrie se pratique, à chaque instant seul ou en nombre et surtout qu’il ne faut jamais désespérer de la France.

Il resta toujours fidèle au Nationalisme français et eut à cœur de transmettre l’enseignement qu’il avait reçu de ses maîtres. « Je considère que j’ai toujours défendu les mêmes idées depuis ma tendre jeunesse. En quatre-vingts ans, je n’ai guère varié. » En tant que Chef, il imagina, créa ou recréa des structures politiques de combat au service de son idéal et passa sa vie à former des militants. Il recherchait l’excellence dans tout ce qu’il faisait car il savait bien qu’un nationaliste français doit être exemplaire dans sa vie, dans son travail, dans sa famille, pour être crédible. Il pensait et agissait français en toute chose.

Cet homme qui avait lancé l’emblème de la croix celtique, qui avait créé « Jeune Nation », mouvement politique devenu légendaire, ne se reposa jamais sur ses lauriers, il milita jusqu’aux derniers jours de sa vie. Il était simple, modeste, toujours courtois et chaleureux. Il n’écrivit jamais de mémoire, comme le font ces chefaillons nationaux et démocrates toujours imbus de leur personne, car il estimait qu’il n’avait fait que son devoir de Français. Tout comme ses grands anciens Bucard, Darnand, Doriot, Pierre Sidos méritait bien ce beau titre de chef.

LE MESSAGE DE PIERRE SIDOS

Pierre Sidos nous a quittés mais le combat pour la pérennité de la France continue. Toute sa vie, il nous a montré, comme le disait son vieux maître Edouard Drumont, « que nul n’a droit à sa peau qui ne la défende » et il nous a appris, comme le disait Bernanos, « que l’espérance, c’est le désespoir surmonté ». Nous ne l’oublierons pas et nous tenons à transmettre son enseignement en rappelant ces quelques phrases emblématiques tirées de ses écrits :

« Les institutions d’une grande nation ne doivent en aucun cas être le résultat hasardeux d’une loterie électorale »

« Ce ne sont pas les électeurs ni les élus qui sauveront la France, il faut une RÉVOLUTION ».

« Assez de boue, assez d’abandons, assez de discours, assez de marchés, assez de cuisine électorale ».

« Nous voulons un État nouveau, à la fois autoritaire et populaire, national et social »…

« De même qu’il existe une séparation de l’Église et de l’État, nous demandons la séparation de la synagogue et de l’État, des loges et de l’État, des banques et de l’État »…

« La croix celtique est la représentation de notre volonté d’unir le très lointain passé de notre peuple à l’espérance d’un avenir plus grand ».

Pierre Sidos repose désormais dans notre panthéon idéal aux cotés des héros et des saints qui ont fait, protégé et défendu notre vieux pays. Si je pouvais choisir son épitaphe, j’écrirais simplement : « Personne n’a plus aimé et mieux servi la France ».

Jean-Pierre Papadacci

Source : Rédaction Jeune Nation 

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Politique : Petite précision sur l’essence de la tyrannie

Politique : Petite précision sur l’essence de la tyrannie

Le propre d’une tyrannie réside dans la pratique illégale du pouvoir. Entendons-nous bien. Il n’est pas question ici de défendre les soubassements idéologiques du régime politique en place, encore moins de défendre le pays légal contre le pays réel pour parler en utilisant un vocable maurassien, mais d’apprécier objectivement l’essence de la tyrannie. Et la première chose que nous enseigne l’histoire à ce propos, est que la tyrannie peut apparaître, avec certes une inclination plus ou moins forte vers ce dérèglement en fonction de la santé du corps social, à partir de n’importe quelle forme de pouvoir, à partir de n’importe quelle espèce d’État. Empire, monarchie, totalitarisme, démocratie ou autre République. Aucune formule politique ne met assurément à l’abri le citoyen des foudres du tyran et/ ou du système se camouflant derrière quelque régime politique. Mais voilà, toute société stable repose sur un pouvoir qui doit avant tout faire appliquer « la règle du jeu », davantage que la loi même, son esprit, sa logique. Et lorsque le pouvoir en place, notamment et surtout sa police et sa justice, s’écarte fondamentalement et régulièrement de l’esprit et des principes qu’il loue et qu’il ratifie sur le papier, on peut légitimement parler de tyrannie.

Au-delà même de ce qu’imposent une constitution ou les règles admises par tous dans une société donnée, c’est l’organisation même de la société qui est, en quelque sorte, violée par le tyran (c’est-à-dire le système, l’idée qu’un homme seul puisse se déchaîner contre le peuple par mégalomanie ou caprice n’étant que niaiserie, l’excité étant immédiatement éliminé par le système comme un petit escargot perdu dans un trou à rats), c’est son essence qui est bafouée : elle est là la caractéristique première de la tyrannie.

Nous pouvons dire avec les sociologues Max Weber, Ferdinand Tönnies, et Hermann Schmalenbach, qu’il existe trois grands types de société : la société traditionnelle (qui repose principalement sur la religion et l’amour du pays), la société mue par un pouvoir charismatique (révolutionnaire ou conquérant. Là encore, on invite d’une certaine manière l’individu à la transcendance), et la société bureaucratique, individualiste et « rationnelle ».

Nous pensons que la tyrannie s’exerce quand le pouvoir censé représenter la société qu’elle protège et qu’elle « jardine » (pour qu’elle donne le meilleur d’elle-même) agit contre ce que les citoyens sont en droit et en mesure d’attendre de l’Etat.

Dans une société traditionnelle, devient tyrannique un Etat qui intervient dans la société pour tenter de réformer à sa guise sa religion et ses institutions, ou simplement qui piétine le sacré pour contraindre, à l’instar de Créon, des adversaires.

Dans une société dite démocratique, rationnelle et bureaucratique organisée autour de l’individu, mais où ce dernier ne jouit plus d’aucune solidarité communautaire, le citoyen esseulé, par définition, attend de l’Etat (qui possède le monopole de la violence) qu’il lui garantisse toute sa liberté sur le territoire qu’il administre. La liberté de se mouvoir, la liberté de se rassembler, la liberté de pensée (et de penser), la liberté de s’exprimer. Dans cette société qui se veut humaniste et qui se glorifie elle-même, pour elle-même par son État (le guidon de la révolution en marche), le foyer où le feu de la conscience collective brûle, n’a de flamme que pour la liberté de l’individu, car tel est le cœur de sa dignité. Paradoxalement, c’est dans cette société-là, dans ce parc à attractions sur le thème de l’individu triomphant, que la tyrannie s’exerce avec le plus d’intensité, et évidemment le plus hypocritement du monde.

En effet, plus notre société promeut la liberté des individus, jusqu’à inciter les gens déboussolés à modifier leur genre en espérant changer de sexe, plus elle doit s’employer à canaliser tous ceux croyant pouvoir profiter à plein de cette liberté (garantie officiellement par l’Etat) en matière politique, et plus généralement, dans le domaine du savoir. Or, cette garantie est un mensonge car elle est ontologiquement impossible. Et l’oxymoron révolutionnaire, le slogan de Saint-Just « Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » annonçait le programme, le logiciel de l’enfer dans lequel les chercheurs de vérité allaient devoir dorénavant vivre. Dans cette société où les choses sérieuses se font, sinon aux dépens du peuple, du moins sans son consentement, l’individu est invité à s’abrutir, comme Baudelaire l’invitait à s’enivrer. De drogue, d’alcool, de sexe, de jeu, de sport, de toutou-risme, de travail, de cinéma, de musique, ou de « vertus » républicaines. Mais sus au renégat ! Mort au citoyen qui cherche ! Que la tyrannie le frappe ! Qu’on le bâillonne si on n’a pu lui crever préventivement les yeux ! Qu’on le moque, qu’on le raille, qu’on le couvre de ridicule ! Qu’on le revêt des habits du lépreux ! Celui-là est le démon de notre temps. C’est un énergumène, madame ! Qui n’entend pas profiter de la liberté qu’on lui octroie pour jouir des excitants autorisés (et loués sournoisement derrière un faux hygiénisme), mais pour s’en servir comme d’un paravent dans le seul but de propager la haine !

Saint-Just était finalement un petit joueur à côté des commissaires politiques et de la police de la pensée de notre époque. Lui, considérait-il les « rétrogrades » (comme l’on dit plus tard pour désigner les contre-révolutionnaires) comme les membres d’une engeance fidèle au passé n’ayant pas fait allégeance au nouveau pouvoir des Lumières. Aujourd’hui, l’opposant radical, celui qui fait le procès du cosmopolitisme, de l’antiracisme doctrinal, de la théorie des genres, du sionisme, de l’athéisme obligatoire, de l’avortement massif et de tant d’autres choses, n’est plus présenté par l’Etat comme un simple ennemi de la liberté, mais comme la haine incarnée qui ne mériterait que ce qu’il n’ose énoncer. On ne peut, je crois, trouver actuellement meilleure illustration du phénomène tyrannique, maladie accidentelle de tout organisme politique, mais maladie congénitale de la République.

François-Xavier Rochette.

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Dissolution de civitas

Dissolution de civitas

Toute politique inclut la reconnaissance d’un ennemi, la République ne l’a jamais oublié et ne cesse de le désigner : la France. Oui, la République continue de combattre avec toute sa rage idéologique les Français qui ne se renient pas et qui osent crier, à temps et à contre-temps, les vérités qui déragent. 

La Gueuse entend cette fois-ci dissoudre le mouvement CIVITAS. Toute la clique politique s’est soudainement mise à hurler à l’abjection : de Mélenchon à la très inspirée Edwige Diaz du RN, en passant par Mathilde Panot, le communautaire Gilles-William Goldnadel ou encore le président du sacro-saint B’nai B’rith France Philippe Meyer. Tous s’inclinent. 

Quant à nous, militants d’AF, nous disons que face à l’adversité, il faut savoir resserrer les rangs et laisser de côtés les divergences, toujours minimes quand notre pays est sur le point de disparaître. Compromis nationaliste, ici et maintenant !
La meute qui hurle et qui souhaite dévorer le troupeau est toujours la même. Ne l’oublions jamais. Cette leçon doit être apprise par tous les Français qui placent l’intérêt national au dessus de tout.

L’Action Française manifeste son soutien et son amitié au mouvement CIVITAS et à son président Alain Escada. Quand le nationalisme avance, la République se crispe. Ils peuvent bien dissoudre des organisations, ils ne pourront rien contre l’état d’esprit de ceux qui sont les derniers remparts de la Cité.

A bas la République, vive le Roi !

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Grand Remplacement : faire face à l’invasion migratoire

Grand Remplacement : faire face à l’invasion migratoire

Grand Remplacement : la position de Monsieur K et de l'Action française

La première menace qui pèse sur les Européens ethniques d’Amérique du Nord, d’Océanie, d’Afrique australe et d’Europe est démographique. Cette menace est celle du Grand Remplacement d’une part, et la Grande Disparition de l’autre. Ces deux phénomènes s’additionnent et se conjuguent. La première chose à faire est donc de soutenir l’effort de reproduction des Européens ethniques.

La famille, premier rempart contre le grand remplacement.

Vous pouvez y contribuer directement par la fondation d’un foyer homogène, fécond, généreux, durable et chrétien. Si vous avez déjà des enfants et que votre santé le permet, faites-en encore un cette année. Faites un enfant sans compter à la dépense ou penser à l’inconfort. Sans considérer les enfants comme des soldats, nous devons lancer et participer à une grande vague démographique comparable au Baby Boom d’après-guerre.

Si vous êtes inféconds, donnez un foyer à des enfants européens orphelins, des orphelins de guerre, par exemple.  Si vous ne pouvez ni enfanter, ni adopter, créez des institutions qui aideront ceux qui le peuvent à accueillir la vie : réseau de collecte et de distribution de matériel de puériculture pour les jeunes foyers, aide financière, bénévolat dans les structures d’aide aux mères en détresse. En ces domaines, ni les besoins, ni les idées ne manquent.

Que faire à un niveau individuel contre l’immigration en France ?

Devenez quelqu’un

Devenez quelqu’un. Devenez référent d’un sujet qui vous passionne : énergie, relations hommes-femmes, santé au naturel, communication électronique, self-défense, cuisine d’antan… Devenez influent, devenez une référence dans votre domaine d’intervention et intervenez !

Engagez-vous

Devenez président d’association, délégué des parents d’élèves, délégué syndical, responsable local pour un réseau résilient, responsable de section d’un réseau dissident. Devenez chef d’entreprise, élu prud’homal, adjoint à la jeunesse d’une petite commune. Devenez adjoint au Maire, devenez maire, à tout le moins, soyez candidat. Devenez quelqu’un et agissez en vue du Bien commun. Ne laissez jamais passer une occasion de bien faire et ne pensez pas à ce que vous pourriez perdre si on vous découvrait.

Soutenez les bâtisseurs

Soutenez les bâtisseurs, devenez un bâtisseur : écoles, fermes agro-écologiques, organes de formations, entreprises intentionnelles, éditeurs, libraires, églises et chapelles, médias, journaux et revues, organisations de jeunesse, artisans, réseaux de distribution alternatifs… Soutenez les bâtisseurs financièrement et en allant les voir aux évènements qu’ils organisent.

Retirez-vous

Retirez-vous, boycottez, changez de banque, réduisez vos feuilles d’impôts, désaffiliez-vous, désabonnez-vous de Canal+, de Netflix, de votre carte ciné. Arrêtez de payer, de donner, de nourrir la Bête. Commencez par casser votre télévision ou ce qui en tient lieu.

Pour militer, vous pouvez vous procurer notre affiche contre le grand remplacement sur la boutique de l’Action Française.

Comment s’organiser collectivement face au grand remplacement.

Nommez l’ennemi

Nommez l’ennemi. L’ennemi, c’est le Judaïsme politique et ses satellites: Otan, LGBTQIM+. C’est lui qui a travers ses médias veut faire croire à une prétendue théorie du grand remplacement qui serait le fruit de la pensée malade d’un Renaud Camus ou d’un Zemmour. Pourtant, l’immigration n’a jamais amené autant de délinquance en France. Une ville autrefois agréable comme Marseille est par exemple aujourd’hui en proie à une véritable guerre des gangs.

Organisez-vous localement et hiérarchiquement

Organisez les groupes localement. Faites fusionner les doublons ou pratiquez collectivement les doubles, triples adhésions. Éloignez les nuisibles, pas les radicaux.  Hiérarchisez les collectifs locaux : donnez leur des organes de fonctionnement et des chefs.

Des chefs

Préférez les équipes aux individualités toujours faillibles. Ayez des objectifs chiffrés, réalistes, ambitieux et atteignables. Monter une candidature pour les élections municipales est, par exemple, un objectif modeste, atteignable, mesurable et réaliste !

L’Objectif du travail collectif est la constitution d’une force réfractaire, cohérente et cohésive en mesure de reprendre des pouvoirs, puis LE pouvoir des mains de l’Oligarchie.

L’objectif sublime est la prise du pouvoir institutionnel afin de mettre un terme définitif à la domination oligarchique et à la tyrannie de l’Argent et de le remplacer par des institutions aristocratiques et populaires qui rendront tout retour oligarchique impossible. La première étape de la Reconquête pourrait bien être les élections municipales de 2026.

Sebastien Kererro (Monsieur K)

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Société : Féminisme destructeur

Société : Féminisme destructeur

Loin des débats convenus et intellectuellement pipés sur la liberté de ceci ou le droit à cela, qui, avec des relents de morale, fleurent la sentine individualiste, nos amies les « Antigones » sonnent le réveil des femmes1, pour poser enfin le problème du féminisme sur le seul terrain où il y a quelque chose de vraiment intéressant et constructif à dire. « Pour en finir avec les mensonges du féminisme », comme le dit le sous-titre de leur publication, il suffit en effet de revenir aux fondamentaux que nous partageons avec elles et, pour ce faire, de se placer clairement au cœur du politique. C’est donc en toute logique qu’elles nous élèvent jusqu’à l’exemple de l’Antigone de Sophocle, cette « vierge mère de l’ordre », selon Maurras, dont la mort acceptée témoigne de l’ordre irréfragable de la Cité.

            Se placer au cœur du politique, et donc donner toute sa portée à la mission féminine d’Antigone, signifie d’abord, contre les fantasmes en cours, rétablir l’homme dans toute la réalité de sa nature. Fantasme, cette conception enfantine de l’histoire selon laquelle, au fil du temps, tout est toujours allé de mieux en mieux : enfantine, parce qu’est intellectuellement débile une pensée incapable de comprendre que, de la vie dans les cavernes à celle dans les cités-dortoirs, les améliorations pratiques de la vie matérielle ne prouvent en rien la réalité du progrès global continu de l’humanité ; fantasme aussi, la notion désordonnée de la liberté qui, considérée comme le bien suprême, devient un but à atteindre par chacun ; en effet, si tout va nécessairement de mieux en mieux, cette liberté-là est forcément, pour l’humanité en progrès, une conquête nécessaire sur l’ensemble des contraintes aliénantes subies depuis l’origine, et elle ne peut se traduire que par l’accumulation progressive des droits individuels. Concernant la femme, et comme modèle de cet égarement, les Antigones citent l’icône Elisabeth Badinter ; mais on a récemment évoqué Françoise Giroud, autre icône de la République, pour laquelle, il y a un demi-siècle, l’accession de la femme à la liberté qui lui revient ne pouvait être obtenue que par l’affranchissement des servitudes dues à ce que sa nature a de proprement féminin, contraception et avortement ouvrant alors la voie ‒combien modestement !‒ aux dérives d’aujourd’hui.

            Plus radicale que la modernité qui, à l’exemple de J.J. Rousseau, avait déformé la Nature, l’avait pliée à ses caprices, détournée de ses voies, la post-modernité la nie purement et simplement. Pour les féministes et autres représentants de cette forme de pensée, en effet, c’est la nature des choses, l’ordre naturel, dans lesquels les volontés humaines ne comptent pour rien, qui perçus comme des aliénations inacceptables, simples résultat de constructions sociales artificielles, sont donc haïs, et traités en ennemis à abattre. Comme, pour eux, il en va ainsi des différences entre les sexes, il ne s’agit plus tellement désormais de l’égalité entre les hommes et les femmes, mais plutôt de l’abolition de leurs différences, plus exactement même, de l’indifférenciation des sexes, chaque être humain ayant, à chaque instant, la liberté de son choix.

            De ce délire, de cette démesure mentale, l’hubris dénoncé par la sagesse grecque, avec toutes les dérives extrêmes que nous connaissons aujourd’hui, les Antigones nous aident à comprendre la logique. La femme entièrement libre rêvée par la revendication féministe, la « femme transhumaniste », en quelque sorte, est celle en laquelle a été annihilée la spécificité féminine ; et cela passe par la mise en cause radicale de ce qui est le propre de cette spécificité, c’est-à-dire la maternité. Mais les Antigones, qui ne succombent pas à la morale superficielle trop commune dans notre famille d’esprit, savent donner au mot son sens le plus extensif et parlent plutôt de la « potentialité de la maternité » ; car c’est cette potentialité, constitutive de la féminité et unissante des femmes, qu’elles aient ou non des enfants, qui leur donne leur place au centre vital de la Cité.

            Alors, oui, bien sûr, c’est la femme, dont la maternité fait sens au mariage, expression sociale naturelle de la complémentarité des sexes, sens à la cellule familiale, cadre de la transmission des savoirs et signe de la stabilité sociale, sens à la paternité, premier symbole d’autorité et donc de l’unité dont dépend l’ordre ; ces situations, grâce auxquelles l’homme peut se perpétuer et la Cité se prolonger dans le temps, nous font entrer de plain-pied dans « le » politique, pour reprendre le concept de Julien Freund, et reconnaître directement l’homme comme cet « animal politique » défini par Aristote et St Thomas d’Aquin.

            Au contraire, au nom de la liberté individuelle (ma liberté n’a pour limite que celle des autres!) les féministes de la post-modernité déconnectent l’homme de toute projection politique concrète, et réalisent ainsi l’atomisation de la société. Le mariage cesse d’être la source de cette unité sociale de base qu’est la famille, pour devenir « une libre association d’individualités distinctes en vue de leur bien-être », substituant ainsi le plaisir personnel, plus ou moins transitoire, à la fonction de la complémentarité des sexes ; ce qui annonce clairement, à travers l’hyper-sexualisation de la société, la logique du « mariage pour tous » ! Logique également du nouveau rôle du père, relégué à la simple fonction mécanique de géniteur, avant que la généralisation de tous les artifices possibles, dirigés contre la nature, lui ôtent même ce privilège ; signe traditionnel de l’unité de la cellule familiale, comme le roi l’est de la nation, l’autorité paternelle est dissoute, faisant perdre, au profit de l’État, véritable nouveau chef de famille, la conscience d’appartenir à des communautés naturelles.

            Car, désormais, le ménage à trois n’est plus celui de nos vaudevilles. Le troisième personnage qui se dresse inévitablement aux côtés du père et de la mère de famille ‒si ces mots peuvent encore avoir un sens compréhensible‒ est l’État républicain ; ses agents intéressés, l’instituteur, le médecin, le juge pour enfants, l’assistante sociale, l’éducateur, et plus tard, inévitablement, le psychiatre, devenus chacun, en son nom, « détenteurs d’une partie des anciens attributs paternels », ne sont que des courroies de transmission constante et directe des volontés étatiques.

            Et là encore, il convient de suivre Maurras : « Un logicien qui part de la souveraineté de l’individu ‒écrit-il dans L’Ordre et le désordre‒ et qui veut construire un Etat (…) ne peut concevoir ni réaliser autre chose que le despotisme de l’Etat. » Et ce que montrent les Antigones au sujet de la famille, justifie pleinement l’explication maurrassienne : seul produit des volontés individuelles souveraines, en effet, ayant fait disparaître tous les groupes intermédiaires entre l’individu et lui, l’Etat « tient à sa merci les personnes et les biens. Chacun se trouve seul contre lui ». Dans la logique absolue du Contrat social, conclut-il, « de l’individualisme absolu à l’Etat absolu, la chaîne est logique », comme est logique celle qui va de l’étatisme au totalitarisme. Ainsi, constatent les Antigones, « le mythe de la libération de la femme participe à la mise en place d’une société à la fois totalitaire et mortifère », qui marque la mort du politique.

            Cette mort du politique nous mène à une réflexion sur le « mythe de la jeune fille ». En effet, la « jeune fille éphémère » des temps anciens avait « vocation à laisser la place à une féminité adulte » dont l’accomplissement peut se réaliser, comme par une sorte de transmutation, autant par la fécondité biologique que par une forme ou une autre fécondité sociale : « La jeune fille n’est donc paradoxalement synonyme de vie ‒écrivent excellemment les Antigones‒ que lorsqu’elle accepte de mourir à elle-même » ; alors, au contraire, qu’en se refusant à cette transmutation, devenir mère biologique ou mère intellectuelle par exemple, la jeune fille entraîne la mort de la société et la mort du politique, donc de l’homme. Combien sont pitoyables, aujourd’hui, ces vieilles peaux qui, se rêvant adolescentes, se griment ridiculement en adolescentes prolongées, et se figent ainsi dans « un printemps éternel qui est la mort » !

            Mais, dans la société organique, celle qui se sait autre chose qu’une simple juxtaposition d’entités semblables et interchangeables, tout acte de liberté personnelle s’inscrit dans une logique sociale et peut donc avoir une profonde résonance collective, c’est-à-dire une portée de nature politique ; ainsi au sommet de tels actes, celui par lequel la vierge Antigone grecque, semblable à la Jeanne française, effectue sa transmutation maternelle, est-il bien une forme d’accomplissement total de la féminité, qu’elle surélève au plus haut degré.

Philippe Champion

1 Anne Trewby et Iseul Turan. Femmes réveillez-vous. Pour en finir avec les mensonges du féminisme. PARIS : La Nouvelle Librairie, 2023.

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