Humeur du temps

Humeur du temps

Un militant lisant le journal de l'Action Française

Bien sûr, pas encore tout-à-fait morte, la république française ! Mais déjà dans une agonie avancée ! Usée qu’elle est par une vérole congénitale, qu’aggrave chaque jour son infatigable pratique politique ! A l’œuvre et à la manœuvre, le sectarisme idéologique et la bassesse morale des hommes en lesquels cette pitoyable institution s’est incarnée avec persévérance, ceux d’aujourd’hui n’étant finalement qu’un sommet un peu plus vertigineux que d’habitude.

Oh ! Certes, l’électeur-contribuable moyen, aussi addictif à son urne que le chien à ses déjections, ne peut évidemment se rendre compte de cette vérole galopante qui entraîne tout ; gorgé d’insanités médiatiques, tiré comme un paquet inerte par tous les poncifs du jour, à quelle réflexion un peu profonde, un peu réaliste le pauvre pourrait-il se livrer ?

Mais, stupeur ! Voici que tombe la révélation du symptôme le plus mortel, révélation toute drue, imparable ! Et, qui plus est, par la voix d’un journaliste appartenant pourtant au cercle le plus étroit des nantis de la cour présidentielle. Qu’a dit ce personnage officiel ? Il a fait deux constatations, absolument révoltantes selon la logique démocratique : d’abord que la contestation de l’impôt conduisait à la contestation de l’État ; ensuite que l’État ne tenait plus qu’à un fil, et que ce fil unique est … la police.

En effet comme, dans l’État démocratique, l’impôt est supposé procéder de la sacro-sainte « volonté générale », exprimée par les élus du « peuple souverain », la contestation du premier entraîne fatalement la mise en cause du second. Or, une telle contestation fut bien le point de départ de la jacquerie qui a été menée par les « Gilets jaunes », révélant qu’il y a lieu de faire une distinction entre majorité numérique légale, relative par nature, et souveraineté populaire : sujet fascinant !

Quant à ceux qui ne se soumettraient pas à l’équivalence légale entre majorité et souveraineté, et rejetteraient ainsi la pure légalité, le pouvoir de fait n’a que la solution de les contraindre par la violence ; et il est vrai que la police est la forme la plus primaire, la plus brutale, de cette violence ; comme on ne résout rien en la dissimulant sous le nom de force, on entre de toute façon dans le cycle du despotisme démocratique, qui ne se distingue en rien de la tyrannie d’un seul.

A l’image du fil auquel tient l’État moderne, et qui serait la police, on peut préférer l’image de la
colonne, car le rôle de support institutionnel à l’actuel pouvoir de fait est partagé entre deux institutions qui, au service du gouvernement, exercent la violence contre les citoyens : le gendarme et le percepteur, inséparables et complémentaires, colonnes tutélaires de la moderne tyrannie, les Jakin et Boaz du temple républicain en quelque sorte ! Mais l’homme a toujours su qu’il n’y avait que la violence qui puisse s’opposer à la violence !

Philippe Champion

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Géopolitique : De Chateaubriand à Mackinder et Brzezinski

Géopolitique : De Chateaubriand à Mackinder et Brzezinski

Un drapeau russe et un drapeau de l'UE

On connaît le Mémoire adressé en 1828 par Chateaubriand à son ministre des Affaires étrangères, dans lequel après avoir déclaré qu’« il y a sympathie entre la France et la Russie », il commente que, « placées aux deux extrémités de l’Europe », n’ayant ni frontières communes, ni terrain belligène, ni différends économiques, alors que « les ennemis naturels de la Russie (les Anglais et les Autrichiens) sont aussi les ennemis naturels de la France », et ainsi, qu’« en temps de paix le cabinet des Tuileries reste l’allié du cabinet de Saint-Petersbourg, et rien ne peut bouger en Europe » et qu’ « en temps, de guerre, l’union des deux cabinets dicte des lois au monde. »

Cette observation, vieille de 200 ans mérite quelque attention. Remarquons d’abord qu’en ce qui concerne la Russie et ses « ennemis naturels », Chateaubriand met sur le même pied son opposition avec l’Autriche et l’Angleterre, ce qui n’est manifestement pas le cas. La première est d’ordre territorial, et se limite à des revendications d’influences relatives au continent européen ; mais, quoi que limité, géographiquement et chronologiquement, cet antagonisme-là fut toutefois ce qui lança l’engrenage diplomatique ayant conduit au premier conflit mondial.

Plus importante, plus radicale, l’opposition entre l’Angleterre et la Russie, elle, révèle le heurt géopolitique fondamental entre puissance maritime et puissance continentale ; c’est-à-dire qu’elle relève d’un conflit global d’impérialismes, où toute extension, de quelque nature qu’elle soit, de l’une des puissances constitue une menace directe envers l’autre ; c’est par là que s’explique la politique britannique à l’égard de la Russie, tout au long du XIXème siècle ; déjà une politique de containment, comme disent aujourd’hui les Anglo-saxons, un endiguement systématique de l’expansion russe. Pour Jacques Bainville, c’est un « dogme diplomatique anglais » que « d’empêcher la Russie d’arriver à Constantinople » , c’est-à-dire de faire en sorte que la plus grande puissance continentale ne s’empare pas, avec la maîtrise des détroits, d’un élément-clef de la puissance maritime ; et parce que la France, tout en possédant une forte présence maritime, a joué longtemps un rôle de premier plan sur le continent européen, là aussi se trouve l’origine de la vigilante hostilité britannique à un rapprochement franco-russe, depuis les tentatives inabouties de Pierre-le-Grand : l’union de ces deux puissances était trop lourde de périls pour l’Angleterre, et ce fut ainsi pour elle une sorte de garantie que de parvenir à entraîner le Second empire français dans l’absurde Guerre de Crimée.

Mais, s’il faut constater que l’équilibre géopolitique européen et mondial s’est modifié ces deux derniers siècles, c’est toutefois selon une cohérence logique selon la situation précédente que les anciennes oppositions historiques se manifestent aujourd’hui. En premier lieu, à l’Autriche de l’équilibre européen des traités de Vienne s’est substituée l’Allemagne, devenue la puissance continentale majeure. Ensuite, l’Angleterre de notre analyste de 1828 a abandonné sa place de première puissance maritime aux Etats-Unis d’Amérique, dont elle se contente d’être le second de ce côté-ci de l’Atlantique. Bascule stratégique à l’origine d’une nouvelle configuration à laquelle correspond dès lors une nouvelle question : l’Allemagne et les Etats-Unis peuvent-ils être considérés à leur tour aujourd’hui, à un niveau équivalent à celui de 1828, comme les « ennemis naturels » communs à la Russie et à la France ? Et, en conséquence, l’alliance de ces deux derniers pays obéit-elle à la même logique ?

Sur notre continent, il n’est pas douteux que l’Allemagne, unifiée au bénéfice de la Prusse en 1871, du fait de la diplomatie idéologique de Napoléon III et de sa défaite militaire, unité affermie par le « mauvais traité » de Versailles, a été pour la France un ennemi beaucoup plus radical que ne l’était l’Autriche sous la Restauration.

Jacques Bainville

Là encore, les analyses de Jacques Bainville, que l’Action française a constamment réitérées, et qu’ont confirmées les origines du deuxième conflit mondial, l’ont dramatiquement démontré . Mais, la position dans le concert mondial, de la France diminuée, corrompue, asservie et maintenant ridicule de la république macronarde, n’est plus la position de force où se trouvait il y a deux siècles la France de Charles X, alors souveraine dans ses choix politiques.

Et si l’existence d’une prétendue « Union européenne », intégrant à la fois la France et l’Allemagne, modifie, pour un temps, la nature de la relation antinomique entre les deux pays, on voit bien, malgré le mythe, indéfiniment ressassé, du « couple franco-allemand », que tant en matière stratégique qu’en matière énergétique, par exemple, l’Allemagne nouvelle poursuit un chemin propre, loin des intérêts français, ces intérêts vitaux qu’est bien incapable de sauvegarder, et même de comprendre, la coterie des ineptes et des vendus qui se sont emparés de l’Etat ; serait-il d’ailleurs raisonnable aujourd’hui de ne fonder une politique étrangère en Europe que sur la seule hypothèse que ne puissent jamais ressurgir des antagonismes franco-allemands beaucoup plus traditionnels ?

Que les Etats-Unis d’Amérique se soient substitués à l’Angleterre comme la grande puissance impérialiste maritime, et qu’ils aient repris à leur compte ses intérêts globaux, est d’une autre importance ; et c’est compte tenu de cet état de fait que la théorie du « Heartland » du géographe anglais Mackinder (1861-1947) offre des ouvertures nouvelles pour une évaluation de situation, où une diplomatie française digne de ce nom, c’est-à-dire d’abord souveraine, pourrait avoir un rôle essentiel. En utilisant la projection cartographique polaire , Mackinder fait apparaître notre planète comme une totalité, où les masses se répartissent d’une façon toute différente de la projection de Mercator (si pratique pourtant à bien d’autres égards). De cette totalité, au sein d’un océan mondial recouvrant la plus grande partie de la surface totale, émerge une « île mondiale », composée des continents, l’Eurasie et l’Afrique, avec ses « îles périphériques », que sont les Amériques et l’Australie.

Au XVIème siècle, le navigateur anglais Walter Raleigh affirmait : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce du monde tient la richesse du monde ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ». A cette « maritimisation » de la puissance, que l’Angleterre a si bien maîtrisée durant des siècles, Mackinder oppose l’emprise continentale que représente selon lui le coeur de l’« île mondiale », qu’il appelle le « Heartland », estimant que c’est de la maîtrise de cette zone que dépend désormais davantage la domination du monde. Or, la projection polaire fait clairement apparaître que ce « Heartland » est essentiellement la vaste étendue qui s’étend de l’Europe centrale à la Sibérie occidentale, rayonnant sur la mer Méditerranée, le Proche-Orient et, au-delà, sur l’Asie du Sud et la Chine.

Ainsi, la plaine ukrainienne, domaine exclusif de la puissance russe pendant des siècles, peut être considérée comme l’espace central de mobilité par excellence, permettant les mouvements de troupes rapides, comme le furent par exemple, les ruées des Tatars ; pour utiliser un concept de Clausewitz, on aurait là, le « centre de gravité » de la bataille mondiale ; et il faudrait alors dire : « Qui tient l’Europe orientale tient le « Heartland », qui tient le « Heartland » domine l’île mondiale, qui domine l’île mondiale domine le monde ». En somme, la domination de l’Eurasie cristalliserait le nouveau rapport de forces opposant les puissances maritimes aux puissances continentales, dictant alors d’impérieux choix géostratégiques. C’est ainsi, qu’à la suite des réflexions impérialistes étatsuniennes de Zbigniev Brzezinski, conseiller écouté du président Carter, et maître à penser de l’État profond , le « Heartland », est clairement devenu l’obsession des Etats-Unis, qui se trouvent désormais face à deux défis, étroitement liés.

D’abord, défi d’une alliance germano-russe, ou franco-russe, ou … européo-russe, y compris seulement économique ; dans la logique de la politique anglaise du XIXème siècle, le choix est alors de mettre en œuvre tous les moyens destinés à couper la Russie de l’Europe occidentale, Ensuite, défi de la suprématie russe sur la plaine ukrainienne, charnière de la puissance du « Heartland » : « Sans l’Ukraine ‒écrit Brzezinski‒ la Russie cesse d’être un empire en Eurasie » ; d’où le choix correspondant de la repousser vers l’est, éloignant ainsi le dangereux centre de gravité.

Mais, inscrite clairement dans une perspective eschatologique, de la même famille que les élucubrations manichéennes de Francis Fukuyama sur la « fin de l’histoire », et la certitude de la domination finale des Etats-Unis, incarnation du Bien, contre toutes les forces du mal, l’analyse de Brzezinski entraîne une série de conséquences difficiles à maîtriser. Car, à force de repousser la Russie vers l’est, on la rapproche fatalement de la Chine, ce que Brzezinski ne souhaitait évidemment pas. Aujourd’hui, sur la base de l’entente russo-chinoise, la densité du projet de réseau des « nouvelles routes de la soie », intégrant le « corridor sud » qui se propose de relier les anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale à l’Europe, souligne à la fois la pertinence des vues de l’observateur anglais, et le danger que ce projet fait peser sur les prétentions étatsuniennes. D’autant plus que la Russie, quoiqu’on fasse, demeure largement une puissance européenne, ce qui laisserait sa place à une France redevenue souveraine.

Cela dit, la mondialisation en cours peut orienter vers des évaluations alternatives de la géopolitique. La maîtrise de la ceinture littorale, ce « bord du monde », qui enserre le « Heartland », assure-t-elle au contraire la primauté de la puissance maritime sur la puissance terrestre ? Permet-elle de maintenir une pression efficace sur le « Heartland » ? Déjà à l’œuvre sur le continent européen, par guerre en Ukraine interposée, les Etats-Unis tendent en même temps, contre la doctrine de Monroe, à se donner une capacité de projection illimitée, en prenant pied, par les centaines de bases militaires qu’ils ont installées à travers le monde, hors de leur propre environnement continental et maritime, afin de contrôler les flux de toute nature.

Monde multipolaire

Et de la même façon que l’Angleterre des siècles passés, les Etats-Unis sont appelés à se heurter à la France qui a acquis entre temps un atout géostratégique considérable que ne connaissait pas notre dernière monarchie légitime, et dont il faut maintenant tenir compte. Avec le deuxième domaine maritime du monde, ce n’est pas seulement comme partenaire de la Russie sur le continent européen que la France pourrait jouer un rôle essentiel ; c’est aussi par l’adjonction du potentiel maritime que constitue sa ZEE (zone économique exclusive), garantie depuis 1982 par l’accord de Montego Bay.

Philippe Champion

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6 février : les raisons d’un échec 

6 février : les raisons d’un échec 

Emeutes du 6 février 1934

L’Action Française doit se souvenir mais cesser de célébrer ses échecs. Pourquoi les manifestations de janvier et février 1934, dont celle du 6 février ont-elles échouées ? Maurice Pujo, après avoir conduit toute la campagne de l’AF sur l’affaire Stavisky en donne l’explication : sans une Action Francaise suffisamment forte, l’union des patriotes est stérile. 

À force de le répéter, les gens du Front populaire ont fini par croire que le Six Février était le résultat d’une terrible conjuration tramée de toutes pièces par d’affreux « fascistes » contre les institutions républicaines.

Rien ne correspond moins à la réalité. Le 6 Février a été, à son origine, le sursaut national le plus spontané, le plus pur d’arrière-pensées. Il a été la révolte de l’honnêteté et de l’honneur français contre un scandale qui était une des hontes naturelles et cachées du régime : le pillage de l’épargne sans défense avec la complicité des gouvernants qui en ont la garde. 

Sans doute, ce scandale a été mis en lumière, développé, « exploité », si l’on veut, par des patriotes conscients qui étaient les hommes de l’Action française. Là-dessus, M. Bonnevay, président de la Commission du Six Février, ne s’est pas trompé lorsqu’il nous a désignés comme les responsables de la mobilisation de l’opinion et de la rue.

C’est nous qui avons publié les deux fameuses lettres Dalimier qui avaient été, aux mains de Stavisky, les instruments de l’escroquerie. C’est nous qui, par nos premières manifestations, avons chassé du ministère ce Dalimier qui se cramponnait. C’est nous qui, pendant trois semaines, encadrant tous les patriotes accourus à nos appels, avons fait à dix reprises le siège du Palais-Bourbon. C’est nous qui, par cette pression sur le gouvernement et les parlementaires, avons arraché chaque progrès de l’enquête, empêché chaque tentative d’étouffement. C’est nous aussi qui avons publié la preuve de la corruption d’un autre ministre, Raynaldi, et c’est nous qui, en rassemblant des dizaines de milliers de patriotes, le 27 janvier, au centre de Paris, avons chassé le ministère Chautemps qui cherchait à se maintenir […]

Tenter le coup ?

Dira-t-on que nous envisagions le renversement du régime ? Eh ! nous ne cessons jamais de l’envisager ! Nous avons, dès nos débuts, proclamé que nous formions une conspiration permanente pour la destruction de la République, cause organique de nos maux, et pour la restauration de la monarchie, qui seule pourra les guérir.

Mais, en menant la chasse aux prévaricateurs complices de Stavisky, nous n’avions pas visé, de façon préconçue, cet heureux événement. Il y avait des services immédiats à rendre à la France ; nous les lui rendions. Si, au terme de cette crise, la restauration de la Monarchie pouvait être tentée, nous n’en manquerions certes pas l’occasion. C’est seulement un fait qu’il n’y a pas eu d’occasion parce que les conditions nécessaires ne se sont pas trouvées réunies.

C’est ce que nous devons répondre à ceux qui, nous faisant le reproche inverse de celui de M. Bonnevay, estiment que nous aurions dû « tenter le coup ». Il y avait sans doute – ce qui est important – un malaise incontestable qui, au-delà des hommes au pouvoir, était de nature à faire incriminer le régime. Il y avait même, à quelque degré, dans l’esprit public, un certain état d’acceptation éventuelle d’un changement. Il y avait aussi l’inorganisation relative et le sommeil des éléments actifs chez l’adversaire socialiste et communiste. Mais ces conditions favorables, en quelque sorte négatives, ne pouvaient suppléer à l’absence de conditions positives indispensables pour avoir raison de cette chose solide par elle-même qu’est l’armature d’un régime resté maître de son administration, de sa police et de son armée. Et il faut un simplisme bien naïf pour s’imaginer qu’en dehors des jours de grande catastrophe où les assises de l’État sont ébranlées, comme au lendemain de Sedan, le succès peut dépendre d’un barrage rompu…

Pourquoi Monk n’a pas marché

Ce qui a manqué au Six Février pour aboutir à quelque chose de plus substantiel que des résultats « moraux », c’est – disons-le tout net – l’intervention de ce personnage que Charles Maurras a pris dans l’Histoire pour l’élever à la hauteur d’un type et d’une fonction, l’intervention de Monk. Un Monk civil ou militaire qui, du sein du pays légal, étant en mesure de donner des ordres à la troupe ou à la police, eût tendu la main à la révolte du pays réel et favorisé son effort. Un Monk assez puissant non seulement pour ouvrir les barrages de police, aussi pour assurer immédiatement le fonctionnement des services publics et parer à la grève générale du lendemain.

La question de ce qu’on a appelé à tort l’échec du Six Février se ramène à celle-ci : pourquoi Monk n’a-t-il pas marché ?

Répondra-t-on qu’il n’a pas marché parce qu’aucun Monk n’existait ? Il est certain que personne ne s’était désigné pour ce rôle. Mais c’est essentiellement un domaine où le besoin et la fonction créent l’organe. Il y aurait eu un Monk et même plusieurs si les circonstances avaient été telles qu’elles pussent lui donner confiance.

Certains s’imaginent qu’ils décideront Monk par la seule vertu de leurs bonnes relations avec lui et dans quelques conciliabules de salon. Singulière chimère ! Monk éprouve très vivement le sentiment de sa responsabilité. Ce n’est qu’à bon escient qu’il acceptera les risques à courir pour lui-même et pour le pays et il a besoin de voir clairement les suites de son entreprise. Devant apporter une force matérielle qui est tout de même composée d’hommes, il a besoin de pouvoir compter, pour le soutenir, sur une force morale assez puissante. Il ne réclame pas de civils armés – c’est là l’erreur de la Cagoule – qui doubleraient inutilement et gêneraient plutôt les soldats, mais il veut trouver autour de lui, lorsqu’il descendra dans la rue, une « opinion » claire, forte et unie.

Et cela n’existait pas au Six Février. Si les manifestants étaient unis par le sentiment patriotique et le mépris de la pourriture politicienne, ils n’avaient pas d’idée commune sur le régime qui conviendrait à la France pour la faire vivre « dans l’honneur et la propreté ». De plus, les rivalités de groupes et les compétitions des chefs empêchaient même que, séparés dans la doctrine, ils pussent s’unir dans l’action.

Depuis le début de l’affaire Stavisky jusqu’au 27 janvier où notre manifestation des grands boulevards renversa le ministère Chautemps, il y avait eu, dans l’action, une direction unique : celle de l’Action française. C’est à ses mobilisations que l’on répondait ; c’est à ses consignes que l’on obéissait. (On lui obéit même le jour où, en raison de la pluie et pour épargner un service plus pénible à la police, nous renonçâmes à la manifestation) Mais, à partir du 27 janvier, devant les résultats politiques obtenus et ceux qui s’annonçaient, les ambitions s’éveillèrent, et les groupements nationaux préparèrent jalousement, chacun de son côté, leur participation à une action dont ils comptaient se réserver le bénéfice. Cette agitation et cette division ne firent que croître, après la démission de M. Chiappe, préfet de police, survenue le 3 février.

Aucune entente

La Commission d’enquête a cherché un complot du Six Février. Mais il n’y avait pas un complot pour la bonne raison qu’il y en avait cinq ou six qui s’excluaient, se contrariaient et se cachaient les uns des autres. Il y en avait dans tous les coins et sur les canapés de tous les salons. On peut se rendre compte qu’il n’y avait aucune entente entre les groupes divers en examinant les rendez-vous qu’ils avaient donné pour la soirée historique, et les dispositions qu’ils avaient prises, sans parler des manœuvres qu’ils firent et dont à peu près aucune n’était d’ailleurs préméditée.

Si, par impossible, les patriotes l’avaient emporté dans de telles conditions, s’ils avaient chassé le gouvernement et le parlement, le désaccord entre eux n’aurait pas manqué d’apparaître presque aussitôt et les gauches vaincues n’auraient pas tardé à reprendre le pouvoir.

C’est à quoi le Monk inconnu, le Monk en puissance, devait songer. C’est pourquoi il s’est abstenu d’une intervention qui aurait été stérile. C’est pourquoi la journée du Six Février n’a pas donné de plus grands résultats.

Maurice Pujo

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Blocages paysans : contre le paysanicide

Blocages paysans : contre le paysanicide

Blocage des paysans 2024
Blocage d’une autoroute par les paysans

Dans les pays d’Europe sous domination judéo-capitaliste avancée – France, Allemagne et Pays-Bas – le monde paysan a été presque entièrement liquidé depuis le début de l’Occupation américaine et de l’Épuration. Cette destruction de la paysannerie française aura été un phénomène composite. Ce fut un savant mélange d’exode rural, de mécanisation, de remembrement, de concentration des exploitations, de monoculture, d’endettement, de subventions, d’effondrement des prix, de jachères, de libéralisation du marché intérieur et de mondialisation des cours des denrées.

Ce fut encore l’invasion de la chimie, l’artificialisation des procédés de production pour passer de la paysannerie à l’industrie agricole et sa cohorte de nécrotechnologies: pesticides, fongicides, détergents, hormones de croissance, perturbateurs endocriniens, métaux lourds et cancérigènes. Ce furent encore la vente à perte, les marges arrières de la grande distribution, le pillage des intermédiaires et des courtiers, la destruction des récoltes (le fameux retrait) pour le maintien des prix, l’inflation normative et réglementaire, le totalitarisme des coopératives, le racket bancaire. Ce furent la PAC, les accords de libre-échange, la culture des subventions.

Ce fut la solitude de l’agriculteur, les enfants qui ne reprennent pas, le vieillissement de la profession : plus de la moitié sont âgés de 50 ans ou plus1.

Le suicide souvent, au bout du chemin, la mort toujours…

Lorsque j’étais adolescent, la France comptait encore 2% d’agriculteurs, soit 1 200 000. Ils ne sont plus aujourd’hui que 400 000 pour nourrir un pays de soixante-dix millions de Français et d’étrangers. L’artificialisation, la mécanisation, l’industrialisation par les “apports” de la chimie expliquent en partie cette baisse. Mais cette approche descriptive et fataliste est en réalité une entreprise de naturalisation de phénomènes qui n’avaient rien d’inéluctables. Tous ces phénomènes conjugués qui conduisent à la destruction progressive de la paysannerie française furent les résultats prévisibles de politiques publiques constantes.

L’habileté de ces manœuvres qui s’étendent sur un temps très long ne peut faire oublier que ce fut d’abord une intention. Il serait temps que les Français et plus largement les Européens commencent à se demander “Qui” les veut morts…

L’Allemagne dernière chance de la France.

Ce n’est pas le moindre des paradoxes que sous la plume d’un vieux militant d’Action Française on en vint à lire que l’Allemagne est peut-être la dernière chance de la France. En effet, c’est de là, à la suite des premières secousses aux Pays-Bas, qu’est né le mouvement agricole qui enflamme toute l’Europe, de l’Espagne à la Pologne. Souhaitons que ces révoltes s’élargissent à d’autres secteurs professionnels : camionneurs, artisans, taxis, etc.

Ce mouvement pourrait bien devenir ce qu’auraient dû être les Gilets Jaunes. Un immense mouvement d’insurrection nationale et populaire devant les destructions continues commises par les oligarchies prédatrices, satellisées autour du Judaïsme politique, noyau nucléaire du pouvoir de l’étranger en France.

L’oligarchie judéoforme, avec ses loges, ses clubs, ses réseaux de sodomites – nouvel État confédéré tout puissant – ne hait rien de plus que le monde rural, avec ses accents, ses patois, ses bourrées…

C’est eux qui après avoir tué la paysannerie, massacrent la ruralité, en poussant les entrepreneurs agro-industriels au suicide. Il s’en tue deux par jour dans ce pays de Cocagne.

Guerre en Ukraine et crise agricole

La guerre de l’Otan contre la Russie est l’une des causes de cette énième crise du monde agricole. Le renchérissement de l’énergie et des combustibles a certes été décidé dans le cadre des politiques pseudo environnementales et malthusiennes de l’Occupation à Bruxelles comme à Davos, mais il est aussi conséquent à la flambée du prix du gaz qui sert d’indice aux factures du marché énergétique européen.

L’importation de denrées venues d’Ukraine en soutien au régime de faillite et de corruption de la Kiev de l’Otan a également effondré les cours de la volaille par exemple. Ce sont 230 000 tonnes de volailles ukrainienne qui ont été importé dans l’Union européenne cette année soit 100% de plus qu’il y a deux ans.

Le chaos s’étend à tous les champs : militaire, diplomatique, économique, énergétique, agricole.

Cette guerre touche toute l’Europe mais elle vise d’abord et avant tout l’Allemagne.

Son secteur industriel fut également ciblé par l’attaque terroriste sur les gazoducs NordStream 1 et 2. Biden avait annoncé à mots à peine voilé que pour séparer l’Allemagne et la Russie qui ont fusionné leurs économies durant les 25 dernières années, ce type d’opérations était au programme.

Les agriculteurs Allemands ont donc été les premiers touchés. C’est au tour aujourd’hui des Français.

Mouvement en péril

Le volcan agricole s’est réveillé. Il sera difficile désormais de faire que les coulées de laves ne sortent pas de leur lit.

Pourtant plusieurs périls menacent : le tempérament gaulois de nos agriculteurs qui risquent de se diviser sur des contradictions internes au monde agricole.

Les éleveurs n’ont pas exactement les mêmes intérêts ni les mêmes revendications que les céréaliers et ainsi de suite.

Le matérialisme des Français, avilis par 230 ans de révolution et de république, 70 ans de consumérisme et d’irréligion.

Pour peu que le gouvernement mène bien ses négociations en concédant des avantages matériels, beaucoup de ces blaireaux rentreront chez eux boulotter les crédits fiscaux concédés par un comitatus aux abois. Le moindre des périls d’un tel mouvement est son impolitisme et son absence de chefs formés et porteurs des idées claires du nationalisme intégral.

C’est là que nous avons un rôle à jouer en infusant le nationalisme intelligent dans les milieux agricoles, mais aussi chez les pêcheurs, les viticulteurs, dans les mouvements culturels localistes et autonomistes, du Béarn à l’Alsace, de Corse à la Bretagne.

Nationalistes, soyons comme le levain dans la pâte, allons sur les points de blocages et propageons la saine doctrine, nommons et désignons l’ennemi et ses complices après avoir fait sauté un bouchon, pour célébrer ces retrouvailles de la France avec elle-même. Et ne perdons pas de vue que rien ne se fait en quelques jours et que tous nos actes au service du Bien commun s’additionnent.

Nous aurons ainsi, un jour pas si lointain, du vin aux vignes.

Sébastien Kerrero (Monsieur K)

  1. Insee Focus n 212, paru le 23/10/2020. Les agriculteurs : de moins en moins nombreux et de plus en plus d’hommes. ↩︎
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Taux de natalité en France 2023 : une catastrophe démographique 

Taux de natalité en France 2023 : une catastrophe démographique 

Le taux de natalité en France en 2023 est en chute libre
Le taux de natalité désastreux en France est compensé par les immigrés

Communiqué des AFC :

L’INSEE vient de publier les chiffres du taux de natalité en France pour l’année 2023. Il est né 48 000 enfants de moins qu’en 2022. En 2022 déjà, il était né 100 000 enfants de moins qu’en 2012.

Baisse de la natalité : un « hiver démographique » en France ?

L’enquête sur le congé parental commandée par les AFC à l’IFOP de juillet 2023 permet de mieux connaître les causes du renoncement au désir d’enfant et de se défaire des supputations. Par exemple, si la crise climatique est invoquée, elle n’arrive qu’en cinquième position dans le classement des raisons pour lesquelles les parents renoncent à avoir le nombre d’enfants qu’ils désirent, alors que les deux premières tiennent aux modes de garde, trop chers ou inexistants, et aux problèmes d’emploi et de ressources financières.

L’UNAF vient de publier les nouveaux chiffres du désir d’enfant par foyer : 2,27 est le nombre d’enfants moyen souhaité dans l’ensemble de la population. Bien au-dessus taux de natalité de 1,68 enfants par femme en 2023.

Quelles solutions face à la chute du taux de natalité en France en 2023 ?

Les AFC soutiennent donc la proposition de l’UNAF d’un congé court de 6 mois à 1 an, rémunéré à hauteur de 75% du salaire, comme en Suède, ce qui répondrait aux aspirations des parents et aux besoins des tout-petits et désengorgerait les modes de gardes. Elles encouragent aussi la liberté pour les pères ou les mères qui le souhaitent de prendre un congé jusqu’aux 2 ou 3 ans de l’enfant, congé indemnisé à hauteur de 1100 € par mois.

Faut-il s’inquiéter du déclin de la démographie en France ?

Le décrochage du taux de natalité en France en 2023 atteste d’une tendance inquiétante pour le modèle social français qui repose sur la solidarité intergénérationnelle et doit interroger notre société sur les perspectives qu’elle propose aux jeunes familles.

Les AFC attendent du nouveau gouvernement des mesures très fortes en matière de politique familiale. Celle-ci n’est pas une dépense supplémentaire mais un investissement déterminant pour l’avenir de notre pays.

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Bioéthique : la recherche en génétique en a-t-elle fini avec ses « principes » ?

Bioéthique : la recherche en génétique en a-t-elle fini avec ses « principes » ?

Bioéthique

Il est des évolutions ou des révolutions politiques, économiques, scientifiques et bioéthiques qui ne sont pas perçues par les peuples, et cela pour plusieurs raisons.

Pourquoi les évolutions sociétales et bioéthiques passent inaperçues ?

D’abord parce que la plupart des évolutions se font progressivement et non par révolution, du moins en apparence. Aussi, ces évolutions ne provoquent pas de choc, pas d’émotions, pas de réactions chez les peuples.

Souvent, les réformes, les réformes dites sociétales principalement, sont précédées d’une longue et intense campagne de propagande conçue scientifiquement de sorte que, lorsque lesdites réformes sont promulguées, elles aient déjà influencé les esprits. Par ailleurs, pour atteindre le but recherché, il est absolument indispensable que ces évolutions apparaissent comme naturelles, comme le produit du sens de l’histoire dont le mouvement, s’il peut être lent, n’en est pas moins aussi puissant et inexorable que celui d’un grand fleuve.

Enfin, d’autres évolutions, dans le domaine bioéthique, sont résolument révolutionnaires et tellement novatrices qu’elles ne sont pas prises au sérieux par les masses qui les regardent comme des abstractions, des projets inconcevables ou des « rêveries » scientifiques relevant exclusivement de la science-fiction ; de la plus spectaculaire des sciences-fictions. C’est assurément le cas des travaux des généticiens sur le clonage, les modifications génétiques et la fabrication de chimères ou de monstres.

C’est ce type d’évolution en bioéthique qui nous intéresse ici. Un type d’évolution bien trop révolutionnaire et immoral pour être conceptualisé par un esprit commun, qui peut éventuellement l’admettre comme une démarche mathématique, abstraite, mais pas comme une réalité agissant en profondeur sur le corps social.

La naissance des embryoïdes !

La prestigieuse revue Nature publiait au mois de septembre dernier une étude présentant une nouvelle « avancée » dans la fabrication in-vitro de « modèles » (sic) d’embryons humains.

L’argument présidant à ces travaux scientifiques repose sur la volonté de dévoiler de nouveaux aspects de la croissance de l’embryon humain. La question de savoir comment ces nouveaux travaux ont pu recevoir l’aval des autorités compétentes en bioéthique occidentales et chinoises mérite d’être posée. Pour l’équipe de Jacob Hanna (Weizmann Institute of Science, Rehovot, Israël), l’une des plus en pointe dans ce domaine de recherche, si ces nouveaux travaux, bien que dignes de la plus noire alchimie,s’exercent néanmoins dans un cadre parfaitement légal, c’est que les pouvoirs publics se sont affranchis « pour partie du poids éthique pesant sur l’étude de vrais embryons. »

Plongées dans « un milieu adéquat » dont la composition est maintenue secrète, ces cellules, se seraient spontanément multipliées, non pas de façon anarchique comme le fait la levure, mais, apparemment, en s’organisant pour fabriquer de l’humain !

Des progrès amoraux et contraires à la bioéthique ?

La publication de cet article dans la revue Nature montre, en tout cas, les « progrès » (ou évolutions) rapides dans la construction de « modèles d’embryons humains » que nos astucieux savants nomment également « embryoïdes » (ce qui ne manque pas d’évoquer les androïdes de la SF). Car il ne s’agit plus là d’embryons créés à partir d’un ovule et d’un spermatozoïde, mais d’une chose fabriquée à partir de cellules qui se répliquent pour donner « naissance » à des réplicants (autre terme de SF très marqué).

Ces embryoïdes sont donc capables de se développer jusqu’à des stades de plus en plus avancés de l’organogenèse, à savoir la croissance de l’embryon puis du fœtus jusqu’à la formation d’un être humain viable.

Un encadrement « bioéthique » bien poreux…

L’équipe israélienne n’est pas la seule à s’être lancée comme une forcenée dans cette étrange recherche qui pourrait bien, un jour, qui sait, déboucher sur la fabrication de Golems. Pourquoi n’en serait-il pas ainsi ? Quelle morale supérieure pourrait donc l’interdire ? Plusieurs équipes françaises, petites mais dynamiques, revigorées par la permissivité du « libéralisme » macronien, sont également en pointe dans cette affaire. D’ailleurs, pour accompagner ces « percées successives et guider les équipes françaises impliquées dans ces travaux », le conseil d’orientation de l’Agence de la biomédecine, se portant normalement garante en bioéthique, a rendu public, mercredi 11 octobre 2023, un avis favorable sur ces modèles d’embryons, « dont les caractéristiques se rapprochent de plus en plus de celles de véritables embryons humains ».

Depuis le 2 août 2021, cette agence à l’éthique étiolée, limitait la culture des embryoïdes à quatorze jours et exigeait des laboratoires engagés dans cette sombre aventure qu’ils soumettent une demande d’autorisation préalable. Mais, les scientifiques français qui se doivent d’être compétitifs dans ce domaine, comme dans les autres, ont exprimé le souhait de pouvoir cultiver plus longtemps leurs « créatures ». Bingo ! L’Agence pas très éthique a dit oui, et il est d’ores et déjà prévu, très officiellement, d’autoriser la durée de cette culture jusqu’à 28 jours !

Pour justifier cette décision, le savant Jean-François Guérin argue du fait qu’il y aurait « une sorte de boîte noire entre le quatorzième jour et le début du deuxième mois de développement embryonnaire (…). Les phénomènes qui permettent la bonne formation des organes ne sont pas explorés faute de pouvoir cultiver des embryons humains pendant cette période. »

Ainsi, ce qui était tout simplement inenvisageable il y a seulement trois ans, a pourtant été réalisé fort discrètement, en l’absence préalable de tout véritable débat public. Aussi peut-on raisonnablement penser que les vingt-huit jours de culture autorisés désormais, pourraient bien passer à soixante jours dans quelque temps avant d’être repoussés, dans un avenir pas très lointain, à six mois. Plus rien ne l’interdit ! Plus rien : ni bioéthique, ni principes, ni morale, ni transcendance ! C’est donc sans surprise que Jacob Hanna – dont l’objectif affiché serait de produire des tissus à des fins de médecine régénérative – estime prématurée l’idée d’imposer une durée maximale de culture des embryoïdes. « C’est très limitant de n’aller que jusqu’à vingt-huit jours. Je pense que nous devons atteindre la fin des stades d’organogenèse à cinquante jours. Cela nous donnera infiniment plus d’informations critiques. » estime le chercheur israélien.

Or, si le verrou moral a sauté en ce domaine de recherches précis, pourquoi persisterait-il dans les autres domaines de la recherche génétique ?

« C’est un champ de recherche qui se développe à une vitesse incroyable », indiquait dernièrement au journal Le Monde, le neurobiologiste Hervé Chneiweiss qui préside le comité d’éthique de l’Inserm. Encore un savant qui salue l’« avis équilibré de l’Agence de la biomédecine qui apportera de la sécurité aux chercheurs engagés dans ces travaux, un peu comme l’a fait la loi de bioéthique sur la question des chimères. » Une loi bioéthique qui, faut-il le préciser, accorde un blanc-seing aux chercheurs pour expérimenter des chimères animales augmentées de gènes humains,mais prétend interdire les chimères humaines augmentées de gènes animaux. Pourtant, même si cette loi était maintenue en l’état (et rien ne garantit qu’elle le sera), qu’est-ce qui empêchera nos professeurs Nimbus de mélanger des cellules animales à des cellules humaines et non plus seulement des cellules humaines à des cellules animales ?

François-Xavier Rochette

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