La Hongrie de Viktor Orban est-elle devenue une dictature ?
Le parti de Viktor Orban a remporté les élections qui se tinrent hier, dimanche 2 mars en Hongrie. Le Fidesz-KDNP, coalition du premier ministre Viktor Orban, aurait récolté 53,13% des voix – résultat en progression par rapport au scrutin de 2018 où ils eurent 49,27% des voix et 133 sièges au parlement – contre la coalition menée par Peter Marki-Zay qui peine à arriver à 35% des voix et 56 sièges. Quant au parti nationaliste – ou plus simplement patriote, mais sur la droite de Viktor Orban -, Mi Hazank récolterait 6,18% des voix et 7 sièges, résultats encourageants pour une première élection. Rappelons que ce parti est issu du courant Mi magunk et créé au sein du parti Jobbik le 22 mail 2018, date à laquelle le Jobbik commença sa politique de normalisation et de recentrage politique qui le mena de l’extrême droite à une coalition, celle de ces élections, qui rassemble des partis de l’extrême gauche à la droite de trahison. En effet, nous trouvons dans cette coalition menée par Peter Marki-Zay, aussi bien le Jobbik, le parti socialiste hongrois ou encore les partis écologistes ! Ce dut être une des principales faiblesses de cette coalition.
Rappelons que le mode de scrutin hongrois est particulier, laissant une certaine place à la proportionnelle. En effet, l’Assemblée nationale est un parlement d’une seule chambre composée de 199 sièges pourvus pour quatre ans selon un mode de scrutin que l’on nomme parallèle. Sont ainsi à pourvoir 106 sièges au scrutin uninominal à un seul tour dans autant de circonscriptions électorales, auxquels s’ajoutent 93 sièges pourvus au scrutin plurinominal proportionnelle de liste avec seuil électoral de 5 % dans une unique circonscription national.
Il s’agit donc d’une nette victoire pour le parti de Viktor Orban qui se trouve réellement plébiscité par la population hongroise ! Ce dernier se permit même de déclarer, à l’attention des instances dirigeantes de l’Union européenne : ” Nous avons remporté […] une victoire si grande qu’on peut sans doute la voir depuis la Lune, et en tout cas certainement depuis Bruxelles” !
N’oublions jamais qu’aucune solution restauratrice de la nation ne sortira des urnes en France et, si la Hongrie continue de résister quelque peu à la vague destructrice de la modernité, c’est un combat qu’elle ne pourra pas gagner dans le temps long si elle continue à déposer son destin dans les mains de citoyens bien perméables aux attraits de celle-ci ! Un peuple se corrompt plus facilement qu’il ne s’assainit.
                                                                                                                                            Guillaume Staub 
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