Éric Zemmour n’est pas le phénomène radicalement neuf, l’OPNI, l’objet politique non identifié, que présentent les médias, et qui s’est présenté lui-même ainsi chez Hanouna ou face aux abstentionnistes. Pas plus que ne l’est Mélenchon, vieux cheval de retour du PS qui s’est découvert insoumis quand il fut repu.

C’est un objet politique très bien identifié et utilisé comme tel par le système. Cet OPI, il est du devoir du camp national de le détruire si nous voulons faire quelque chose pour la France.

Je précise (il faut mettre les pieds dans le plat quand on utilise le mot détruire) que je n’ai rien contre l’homme Zemmour : ce fut un bon camarade au Quotidien de Paris jadis. Il ne brillait pas par un talent particulier mais montrait du courage, de la volonté, et un intérêt certain pour l’histoire de France : je lui souhaite tout le bonheur possible. Voilà huit ans, j’ai commis sur lui une brochure où j’essayais de brosser sereinement ses ombres et ses lumières, je n’ai nulle raison de forcer sur celles-là : c’est sa candidature qui est une mauvaise chose, une très mauvaise chose pour la France.

Reportons-nous à l’Été 2021, au moment où a commencé Zemmour Saison II, Z le politique, ou j’y va-t-y, j’y va-t-y pas. (La Saison I avait été : Zemmour le polémiste vedette qui rabat le caquet des chantres du politiquement correct). Donc, revenons en août 2021 : toutes les études, tous les sondages donnaient le premier tour de la prochaine présidentielle plié. Quelques-uns s’en réjouissaient, la plupart le déplorait, le second tour opposerait Emmanuel Macron à Marine Le Pen, comme en 17. La candidature de Zemmour a eu pour effet mécanique de faire baisser Marine Le Pen, donc de faire baisser aussi la note d’accès au second tour. Au profit de qui ? Dans une chronique à l’époque je discernais deux possibilités : soit aux écologistes, soit aux républicains, la gauche s’étant débrouillée déjà pour couper son maigre carpaccio en tagliatelles minuscules (Depuis, Christiane Taubira a aggravé la chose, comme elle le fit en 2002 : la Franc Maçonnerie a décidé de situer la présidentielle à « droite »). Comme Jadot et sa copine Sandrine se sont arrangés pour miner l’autoroute pourtant toute tracée des verts, c’est donc à Valérie Pécresse que risque de profiter le crime Zemmour.
La question pour un Français est maintenant, pourquoi voter, pour quoi voter, contre quoi voter ? Réponse : contre une révolution mondiale et globale, spirituelle, qui au nom des superstitions du climat, de l’antiracisme, des pandémies et du moralisme LGBTQ, entend liquider la France et l’Europe chrétiennes au profit d’un empire sans frontières d’aucune sorte. Cette révolution, je l’ai nommée la révolution arc-en-ciel. Dans cette perspective, Macron et Pécresse sont équivalents, équivalents aussi les altermondialistes Jadot et Mélenchon. :

Mais pourquoi, diront certains, puisqu’elle a été mauvaise, ne pas miser carrément Zemmour ? Il dit certaines choses agréables à entendre ! Pourquoi ? Parce qu’il les dit tard, il les dit mal, il ne dit pas tout ce qu’il faudrait dire, et ce qu’il dit, il le dit expressément pour capter l’électorat patriote. Parce qu’il a été autorisé et promu par des milliardaires propriétaires de presse à cette fin. Parce que son premier souci n’est pas la France. Je vous conseille de lire à ce sujet le livre de Youssef Hindi, l’autre Zemmour, après le mien. Et parce que, loin de combattre la révolution arc-en-ciel  qui nous menace, il réduit le combat à la question de l’immigration, et même de l’islam : c’est nécessaire, ce n’est pas suffisant. Et cette erreur de jugement est le fruit de son communautarisme, que ses parrains financent.

Si, par malheur, l’OPI Z passait devant Marine Le Pen à cette élection, cela se traduirait par la normalisation du camp national au profit du système.

Martin Peltier 

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