Alors que tous les regards semblent tournés vers l’Ukraine, que le potentiel d’empathie occidental est pleinement concentré sur son peuple, l’Azerbaïdjan attaque à nouveau le Haut-Karabakh – ou Artsakh -, terre arménienne, dans la plus totale indifférence ! En effet, il semble que les troupes musulmanes profitent de la situation internationale explosive pour agresser des terres chrétiennes ; d’autant plus que la Russie, pays protecteur de la région, se trouve déjà bien occupée plus à l’ouest. Cette agression, comme la précédente, s’apparente de plus en plus à un nouveau nettoyage ethnique… Mais silence ! Celui-ci est bien autorisé, les papiers sont en règle ! Les crétins solennels de la démocratie ne sauraient le déplorer.

Revenons aux faits. Comme le rapporte le journal Présent du mardi 29 mars 2022 : << En effet, alors que les troupes de Bakou ne cessent de multiplier les accrochages à la frontière depuis des mois dans l’indifférence la plus complète de la communauté internationale, le ministre arménien des Affaires étrangères a dénoncé samedi une << invasion azérie >> survenue jeudi dernier et marquée notamment par << des tirs d’artillerie constants >> ayant causé la mort de deux soldats arméniens et fit une quinzaine de blessés >>. Un rassemblement pacifique eut lieu le 26 mars à Stpanakert pour exiger une solution, les organisateurs, craignant un nouveau génocide d’Arméniens par l’Azerbaïdjan, exigent que les expulsions d’Arméniens du Haut-Karabakh cessent. Ils pleuraient, la veille 25 mars, 3 soldats arméniens qui perdirent la vie – nous donnons le nom de ces combattants : Davit Robert Mirzoyan, Ishkhan Serjik Ohanyan et Ararat Tosyan. Ces derniers ont trouvé la mort après une attaque où fut constatée la présence de drones turcs Bayraktar TB-2. Ces soldats décédèrent dans le village arménien de Paroukh, aujourd’hui aux mains de l’ennemi.

Quelle réponse des occidentaux ? Quelle réaction ? Aucune. Seule la Russie répondit à cette agression en envoyant un contingent militaire pour le maintien de la paix dans cette région et en exigeant le retrait immédiat des troupes de Bakou. Le 29 mars, le porte-parole de la présidence russe, Dmitry Peskov, a déclaré : « La Russie déploie des efforts très énergiques pour poursuivre les efforts visant à maintenir la paix dans la région du Haut-Karabakh et pour que les parties remplissent leurs obligations respectives. ». Pourquoi un tel silence des occidentaux ? Jean-Christophe Buisson avance quelques raisons pour Le Figaro (18/03/2022). Premièrement, la principale raison doit être trouvée du côté de la Turquie qui participe activement à cette guerre contre l’Arménie, ennemi de toujours, en envoyant armes et hommes sur place. Or cette Turquie est, d’une part, membre de l’OTAN et, d’autre part, retient sur son territoire des centaines de milliers de migrants qui pourraient être lâchés sur l’Europe et semer une nouvelle fois le chaos. C’est pourquoi les gouvernements occidentaux marchent sur des œufs avec la Turquie et ne souhaitent pas l’affrontement direct. A ces raisons, nous pourrions ajouter le peu d’intérêt que représente l’Arménie – quels seront nos enjeux dans cette région si périphérique? Qui donc peut se soucier encore en Europe de défendre cette terre ancestralement chrétienne contre les assauts de peuples musulmans ? Ou plutôt, ne serait-ce pas par peur d’être accusé d’islamophobie – indicible horreur ! – que nos dirigeants ne souhaitent pas s’opposer de front à l’Azerbaïdjan ? Qu’importe les raisons, les Arméniens sont abandonnés une nouvelle fois.

Quand nous voyons au quotidien nos pseudo-élites tenir des discours hystériques contre la Russie – à l’instar d’un Bruno le Maire désirant « provoquer l’effondrement de l’économie russe » – pour son attaque de l’Ukraine et le silence absolu concernant cette guerre-ci, nous ne pouvons que constater la totale hypocrisie de nos sociétés ! Qui décide quelle guerre doit être déplorée ? Qui sélectionne les victimes incarnées et celles qui ne le sont que secondairement ?

Il semblerait bien que la défense des nations et des peuples contre des ennemis extérieurs dépende fortement de la géostratégie américaine ! Le maître désire, le maître exige : mourrez pour Kiev, ne perdez pas votre temps avec l’Artsakh !

Guillaume Staub

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