Communiqué de presse

Communiqué de presse

Paris le 23 mars 2023

COMMUNIQUE DE PRESSE

Le CRAF perturbe la journée d’Action Française

Samedi 18 mars avait lieu la journée d’AF parisienne en hommage à Charles Maurras pour les 70 ans de sa mort.

Après la messe pour la France à l’église Saint-Nicolas-du-Chardonnet et le traditionnel banquet, les mêmes dissidents de l’Action Française qui avaient minablement agressé notre ami Yvan Benedetti lors de la fête de Jeanne d’Arc en 2021 ont tenté de perturber la tenue de notre colloque.

Tels des militants antifascistes, une dizaine d’entre eux vêtus et masqués de noir ont tenté de pénétrer dans la salle. L’un d’entre eux, déjà présent à l’intérieur grâce à une fausse réservation, a été rapidement maîtrisé ; ses camarades de lutte ont été repoussés à l’extérieur par notre valeureux service d’ordre. Ils n’ont réussi qu’à briser les portes en verre du restaurant avant de fuir lâchement par peur de représailles. Le casseur a fini en garde à vue et des plaintes ont été déposées.

Malgré cet incident la journée fut une réussite.

Nous déplorons que des jeunes militants souvent exemplaires croient servir le Bien commun en obéissant aux chefs de cette organisation dissidente. Nous rappelons que l’Action Française légitime est dirigée par Clément Gautier et André Charles.

Le Comité directeur de l’Action Française.

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Communiqué de presse

 Humeur du temps 

« La République, en France, est le règne de l’étranger ». Jamais, comme aujourd’hui, cette phrase de la Déclaration du ligueur d’Action française, qui date de la fondation du mouvement, n’a montré à quel point elle correspond à la réalité ; le texte poursuit : « l’esprit républicain désorganise la Défense nationale… »

Que la République, par les institutions qu’elle s’est données et les hommes qu’elle s’est choisis pour la piloter, ait été, en se livrant aux intérêts étrangers, congénitalement désorganisatrice de la souveraineté du pays, et donc de sa défense face aux menaces extérieures, la preuve nous en a été fournie en permanence au cours de son histoire à peine deux fois centenaire. Séquence exemplaire : l’emblématique rivalité entre le camp des « yes » et le camp de « ia », illustrée par l’action des pacifistes germanophiles d’avant la première guerre mondiale, de la même façon que ceux qui, de Briand à Blum, bientôt alliés aux communistes, d’avant la seconde, sans oublier les négociations de Washington sur les flottes militaires, transigèrent et désarmèrent jusqu’au bout. Mais c’est un pas supplémentaire, immense et radical, dans la servitude qui a été franchi avec la situation actuelle, puisque c’est désormais officiellement, en toute passion idéologique et légalité formelle, que s’organise en France le « règne de l’étranger », toutes les décisions, aussi bien politiques qu’économiques (à l’intérieur comme à l’extérieur), du « gouvernement » de Paris, dépendant d’instructions venues, ou d’intérêts relevant de Bruxelles, de Washington ou même (bon sang républicain ne saurait mentir !) de Berlin ; avec l’OTAN, la France risque même, comme aujourd’hui au sujet de l’Ukraine, de se trouver engagée dans des guerres dont les causes ne la concernent en rien.
 
En ce point, on peut s’interroger s’interroger sur la logique de ce qui vient en complément de la désorganisation voulue de la défense nationale par le régime républicain : « … et favorise des influences religieuses directement hostiles au catholicisme traditionnel ». Un simple coup d’œil sur l’histoire montre à l’évidence qu’un anti-catholicisme quasi hystérique, absolument congénital au régime, a profondément marqué ses choix politiques. Si, après la guerre franco-prussienne, et la défaite de 1870, quelques intellectuels français, comme Renan ou Littré, eurent l’honnêteté de réfléchir sur leur passion pro-allemande, certains au contraire,
comme le philosophe Renouvier, iront jusqu’à se réjouir de la défaite, grâce à laquelle la France sera ‒ espèrent-ils‒ contrainte de se mettre à l’école de l’Allemagne, et la plupart en tout cas se faire les propagateurs ardents de l’idéologie allemande sous toutes ses formes ; dans le sillage de Hugo, leur acte de foi est que par l’intermédiaire de l’Allemagne c’est le Protestantisme qui a vaincu le Catholicisme, la vertu qui l’a emporté sur les vices, la « morale » kantienne remplaçant définitivement les hypocrisies de la latinité. D’où l’endogamie, relevée par Maurras et Daudet, entre le Protestantisme et la République dont, depuis l’origine du régime, le personnel dirigeant se partage entre les loges et le temple, souvent confondus. Depuis l’origine ? Le poids de Bismarck, s’employant à contrer toute possibilité de prise du pouvoir par le Comte de Chambord, convergeait avec l’imitatrice admiration que lui vouaient les maîtres de la République, pour son « kulturkampf » anti-catholique.
 
On pourrait même se demander, Clemenceau étant à la manœuvre, si la destruction par le traité de Versailles de l’Autriche-Hongrie, démantelée, au profit de l’Allemagne, au contraire davantage soudée contre les intérêts français les plus évidents, n’est pas une manifestation de la haine anti-catholique des politicards républicains, qui fait bon marché de notre Bien commun, la question, pour nous, étant moins un problème de conscience personnelle, mais un problème d’unité nationale. Aujourd’hui, avec le surgissement de l’Islam, étranger en tout à notre histoire et à notre culture, provoqué d’une façon totalement artificielle par les mêmes politicards, c’est une nouvelle sape qui vient fragiliser davantage le difficile équilibre de notre unité.
 
Ceux qui prennent ouvertement parti dans des querelles étrangères aux intérêts français, ceux qui balancent à rompre avec les organismes attentatoires à la souveraineté du pays, comme ceux qui par leurs options idéologiques ou législatives se trouvent en discordance avec les valeurs traditionnelles de la France ne peuvent être considérés comme ses amis.
 
Avec l’AF, nous devons donc, aujourd’hui plus qu’hier, proclamer : « Il faut rendre à la France un régime qui soit français ! »
                                                                                                                                                                                                                           
Philippe Champion 
PREMIER CONGRÉS DES RUSSOPHILES A MOSCOU  LE 14 MARS, ANNONCE DE LA NAISSANCE DE L’ORGANISATION DU NOUVEAU MONDE LIBRE

PREMIER CONGRÉS DES RUSSOPHILES A MOSCOU  LE 14 MARS, ANNONCE DE LA NAISSANCE DE L’ORGANISATION DU NOUVEAU MONDE LIBRE

La crise ukrainienne a eu des répercussions sur le monde qui aspire à un équilibre et à la sortie du monde unipolaire.
Les alliances autour de la Russie et les prises de position des pays concernant la situation en Ukraine témoignent de l’émergence d’un nouveau monde composé de la majorité des nations et des peuples de la planète : ceux de l’Amérique latine, ceux de la grande majorité des pays africains, ceux de certains pays du continent européen, ceux de la majorité des pays asiatiques, y compris la Chine, l’Inde, le Pakistan et les pays du Moyen-Orient, notamment l’Iran. 
Ces nations sont considérées par la Russie comme des États et des nations « amies ».
Dans cet état d’esprit, Moscou accueillera, le 14 mars, des experts et des spécialistes des affaires internationales, « amis de la Russie », sous l’égide du ministre des Affaires étrangères russe, Monsieur Sergei Lavrov.
Nous avons appris, qu’au cours de cette réunion, l’amorce d’une nouvelle organisation mondiale sera annoncée pour remplacer l’ONU dont l’échec est évident, à l’instar de la Société des Nations.
L’ONU a échoué à préserver la paix et la sécurité mondiale et à faire respecter le droit, en raison de l’hégémonie américaine qui est exercée sur elle.
L’objectif de la nouvelle organisation qui sera annoncée au cours de cette rencontre sous le patronage du ministre russe des affaires étrangères, est de restaurer « le droit international, sauver les libertés baffouées par les restrictions édictées dans l’intérêt strict des États-Unis, notamment la liberté des transactions commerciales et financières, mettre un terme aux sanctions édictées par Washington, notamment les sanctions extraterritoriales, préserver la souveraineté et l’indépendance des pays et des nations et rétablir la paix et la sécurité internationale d’une manière juste et équitable ».

Un discours du Chef de la diplomatie russe est attendu en fin de cette journée.

 

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Avoir raison ne suffit pas

Avoir raison ne suffit pas

Que faire ?
Retrouvez Monsieur K, ancien secrétaire général adjoint du Centre Royaliste d’Action Française à la journée d’AF du samedi 18 mars à Paris. Membre du Comité Directeur de l’AF, militant nationaliste de longue date et contributeur à l’Institut Civitas et à Égalité et Réconciliation, notre ami interviendra sur le thème « Que faire ? » Parce qu’avoir raison ne suffit pas, notre action vise à combattre les méfaits de l’infâme république que nous subissons. Pas de formation sans action : pour le salut national !

La controverse Barrès-Maurras, république ou monarchie ?

La controverse Barrès-Maurras, république ou monarchie ?

Retrouver Franck Bouscau à la journée d’Action Française le 18 mars prochain. Professeur d’histoire du droit à la Faculté de Droit et de Science politique de l’Université de RennesFranck Bouscau est un auteur prolifique. Nous lui devons un notamment un condensé des idées d’AF : « Maurras et la pensée contre-révolutionnaire » publié aux éditions de l’Action familiale et scolaire. Directeur de la revue « Légitimité », Franck Bouscau est aussi responsable de l’Institut Civitas pour l’Ile de France. Il interviendra sur la controverse « Barrès / Maurras ? ». Beaucoup dans nos milieux pensent encore possible une victoire française sortie des urnes. Pourquoi une bonne république est-elle impossible en France ? Pourquoi seule la monarchie est-elle en mesure de garantir la pérennité de la nation ?

 ⚠ Inscrivez-vous sans tarder à la journée d’AF : https://lactionfrancaise.fr/journee-daction-francaise-2023-2

IL YA 60 ANS : L’ASSASSINAT DE JEAN BASTIEN-THIRY

IL YA 60 ANS : L’ASSASSINAT DE JEAN BASTIEN-THIRY

 « Le Colonel était la pureté même, un soldat de cristal, et même, il se pourrait bien, ma foi, l’âme la plus pure de ce siècle » André Figueras in Le Charivari, avril 1963.

Le 11 mars prochain, le sacrifice d’un jeune héros supplicié par le régime de répression gaulliste jamais en reste quand il s’agit de faire couler du sang français, est commémoré, lors d’une exposition pour la Journée du Souvenir à Paris : Bastien-Thiry 60 ans après (1).

La condamnation par une cour d’exception illégale aura scellé de manière tragique le destin funeste de l’Algérie Française. Auteur de l’attentat manqué perpétré sans effusion du moindre sang contre De Gaulle au Petit-Clamart le 22 août 1962, Jean Bastien-Thiry demeurera la figure emblématique à l’allure d’archange de tous ces patriotes nombreux qui se sont dressés contre le PGTHF, le plus grand traître de l’Histoire de France, pour l’honneur de la France, de son Armée et le respect de la parole donnée.

Rappel : l’attentat manqué du 22.8.62 était quelques mois après les honteux pseudo-accords d’Evian jamais respectés par le FLN, et la tuerie de la Rue d’Isly commanditée à Ch. Fouchet en Conseil des Ministres par De Gaulle ; quelque six semaines après l’effroyable massacre des Européens à Oran… sur ordre élyséen (transmis au Général Katz « le boucher » d’Oran) de laisser faire arme au pied sans intervenir pour venir à leur secours avant la fin d’après-midi (les grilles des casernes resteront fermées à la face des Pieds-Noirs y cherchant vainement la survie).

Le lâchage fourbe de l’Algérie, cette province tant aimée, dans des conditions atroces pour les civils européens et les pires représailles contre nos frères harkis, et la commission de ce crime sournois de haute trahison seront un déchirement pour cet officier d’une droiture absolue. Opposition diamétrale et totale des rôles… et des caractères !

L’un des plus jeunes Lieutenants-Colonels de l’Armée française à 34 ans, Polytechnicien brillant, Jean Bastien-Thiry avait déjà à son palmarès la conception des fusées SS10 et SS11, les meilleurs missiles anti-chars vendus partout au monde. Il fut arrêté alors que, se sachant recherché, il eût pu à cette occasion rester en Angleterre lors du Salon aéronautique de Farnsborough. Mais pas question pour cet officier au sens de l’honneur affirmé de laisser ses camarades affronter seuls la police gaulliste, trait de caractère que nous allons retrouver à la fin de sa trajectoire glorieuse. Plus tard, quand il sera condamné à la peine capitale (2), les Américains, certains qu’elle serait commuée et qu’elle lui permettrait de retrouver vite la liberté (pourtant ils connaissaient De Gaulle!), firent un pont d’or à celui qu’ils considéraient comme « The French Von Braun ». C’était sans compter avec le réquisitoire implacable, sans appel, du Colonel contre la politique monstrueuse en Algérie française du Chef de l’Etat (et dont nous recommandons vivement la relecture qu’il prononça lors de son procès : touché au vif, le Président, qui se serait grandi en lui accordant sa grâce, préféra priver son épouse magnifique de courage, elle aussi, leurs trois filles, d’un mari et d’un père aimants, et la France d’un réel savant. Il alla à la mort en chrétien (après avoir communié), bravant cette mort dans une démarche quasi-christique et qui de l’avis de nombre d’entre nous se voulait comme rédemptrice et destinée à expier les crimes commis contre les Pieds-Noirs et les abominations des représailles contre les Harkis et leurs familles. C’est en tout cas par ce sacrifice pur et ce sang répandu pour son honneur que notre pays ne saurait mourir tant que des saints ou des hommes lumineux offriront le sacrifice de leur vie pour lui (3).

« Mais M. De Gaulle est-il bien sûr d’avoir fait fusiller cet homme ? L’instant après qu’on l’eut réveillé, le Colonel Bastien-Thiry n’était déjà plus aux mains de MM. Gerthoffer, Reboul et autres… Au-dessus d’eux. Hors de leur prise. Ils ont menotté une apparence. Percé de balles une apparence. Pauvres gens. Pauvres serviteurs d’un pauvre maître. On ne fusille pas une âme » RIVAROL, 14 mars 1963.

  • (1) Pour le programme des journées des 10 (messe), 11 (exposition) et 12 mars 2023 (cimetière de Bourg-La-Reine à 14h30) et toute documentation : Cercle Jean Bastien-Thiry. Tél. : 06-73-55-70-03. Site internet -www.bastien-thiry.com
  • (2) Rappel : la peine de mort pour les crimes politiques avait été abolie en 1848. Elle fut rétablie en 1960 par simple ordonnance (!) pour permettre au Félon De Gaulle d’assouvir ses pulsions meurtrières. Une remarque : on n’a jamais entendu, ni avant le 11 mars ni après…les abolitionnistes tels que Robert Badinter et autres s’insurger contre cet assassinat.
  • (3) Un projet d’évasion par un hélicoptère maquillé aux couleurs de la Gendarmerie française et prêt à décoller par les soins du célèbre Commissaire Dides et de Jean-Marie Le Pen fut rejeté par l’intéressé (« pourtant il eût réussi car c’était une première » dixit Jean-Marie Le Pen, Grasse, août 2021), Jean Bastien-Thiry craignant vraisemblablement les représailles gaulliennes contre ses co-condamnés à mort qui, eux, furent graciés. Son principal bourreau aura le cynisme d’avancer que comme notre « camp avait besoin d’un martyr, il méritait bien d’être celui-ci » sic !

Hubert de Mesmay

DATES A RETENIR ET A DIFFUSER

Manifestations organisées par le Cercle Jean Bastien-Thiry pour le 60e anniversaire de sa mort : 

  • Vendredi 10 mars à 19 heures :messe en l’église Sainte Odile, 2 av. Stéphane Mallarmé, 75017 Paris
  • Samedi 11 mars de 9h30 à 17h30 : journée-souvenir : Il y a 60 ans, Bastien-Thiry, à la Maison des Associations de Solidarité (MAS) 10 rue des Terres au curé, 75013Paris :
  • Dimanche 12 mars à 14h30 : cérémonie au cimetière de Bourg-la-Reine (92) sur la tombe de Jean Bastien-Thiry

 Autres messes pour Jean Bastien-Thiry : 

  • A Fabrègues (34): messe le samedi 11 mars à 8h30 en l’église ND de Fatima, 1 rue Neuves-des-Horts
  • A L’Illiers l’Evêque (27770) : messe le dimanche 12 mars à 10h30 à la chapelle du Brémien, 2 rue de l’Orée du Bois
  • A Lourdes : messe le samedi 11 mars à 11 heures à la Maison Saint Ignace, 22 rue du Sacré-Cœur
  • A Lyon : messe le mercredi 1er mars à 18h30 au prieuré Saint Irénée, 23 quai Perrache (69002)
  • A Nancy : messes le samedi 11 mars à 18h15 et le dimanche 19 mars à 10h30 à la chapelle du Sacré Cœur, 65 rue maréchal Oudinot
  • A Nice : messe le samedi 11 mars à 9 heures en l’église du Vœu, quai Saint Jean-Baptiste
  • A Saint-Raphaêl: messe le samedi 11 mars à 8 heures en la basilique Notre Dame de Victoire
  • A Sens : messe le dimanche 26 mars à 9 heures en l’église Sainte Mathie, bld de Maupeo
  • A Toulon : messe le dimanche 12 mars à 10h30 en la cathédrale de Toulon
  • A Toulouse : messe le samedi 11 mars à 18h30 en l’église du Feretra, 11 place Saint Roch 

Autres messes commémoratives :

  • A Paris : messe le vendredi 24 mars à 11 h, en l’église St Nicolas du Chardonnet (75005) pour les victimes de la fusillade du 26 mars 1962 à Alger
  • A Antibes : samedi 25 mars : messe à 18h15 en l’église du Sacré-Cœur pour tous les martyrs de l’Algérie Française
  • A Gasseras (82) : samedi 18 mars à 15h : messe en l’église de Gasseras pour tous les martyrs de l’Algérie Française.

 

Louis VII et Aliénor

Louis VII et Aliénor

En 1 137, Louis VII avait tout ce qu’il fallait pour être le plus heureux des rois. Son autorité s’étendait de Laon à Bayonne et de l’Auvergne à l’Océan. Il était bien fait de sa personne, très aimé de tous et éperdument amoureux d’Aliénor, l’irrésistible enfant des pays d’Oc, cette fille du soleil, raffinée et cultivée, qui venait de débarquer à Paris avec ses troubadours et ses organisateurs de cours d’amour ! Jusqu’alors, à la Cour, on avait surtout goûté les plaisirs de la table, maintenant on allait connaître tous les autres… Aliénor répondait largement à l’amour de Louis. Elle ne voulait voir en lui qu’un prince digne de figurer dans les contes et légendes à la mode dans les demeures seigneuriales. Elle entendait même le mouler quelque peu, car elle avait besoin d’un homme qui l’éblouît…

Le royaume était relativement paisible, mais il fallait quand même avoir l’œil sur tout, car certains seigneurs croyaient le moment venu de relever la tête… Le sire de Lezay n’avait-il pas récemment tenté de prendre le couple royal en otage dans son donjon de Talmont ? L’entreprise n’avait été déjouée que grâce à l’abbé Suger, que Louis avait eu l’intelligence de garder près de lui… Il allait falloir, comme au temps de Louis le Gros, raser des châteaux, comme celui de Montjoie. Et puis, il y avait aussi le mouvement communal qui, en certains lieux, dépassait ses limites. Louis VII réprima impitoyablement les communes libres d’Orléans et de Poitiers. De mauvaises langues disaient que les excès de la répression étaient dictées au jeune roi par le désir d’en imposer à Aliénor, la chaude méridionale qui en demandait toujours plus…

Côté étranger ; on était à peu près tranquille. En effet depuis la mort d’Henri 1er Beauclerc (1 135), la couronne anglaise était violemment disputée entre deux prétendants : l’un était le neveu du défunt, Étienne, comte de Blois, le fils de la bouillante Adèle d’Angleterre ; l’autre était le gendre du roi défunt : Geoffroy Plantagenêt,  comte d’Anjou et du Maine, marié depuis peu à Mathilde d’Angleterre, veuve de l’empereur Henri V. Ainsi entraient dans l’Histoire ces Plantagenêt dont le royaume de France n’avait pas fini d’entendre parler ! Pour le moment, Geoffroy était un prince aimable, généreux et cultivé. On se souvient de son grand-père, Foulque le Réchin, qui se fit enlever sa femme Bertrade par Philippe 1er. Son père, Foulque le Jeune, comte d’Anjou en 1 109, avait épousé en 1 111 l’héritière du comté du Maine (dont naquit Geoffroy). Puis veuf, il partit pour la Croisade où le roi de Jérusalem, Baudouin II, le remarqua et lui donna en mariage sa fille unique Mélisandre. C’est pourquoi il était depuis 1 131 roi de Jérusalem !

Geoffroy, dit le Bel avait fait preuve de beaucoup de résignation en épousant la rude Mathilde d’Angleterre, de quinze ans son aînée. Mais quel bel héritage en perspective !

Étienne de Blois venait d’oser se proclamer roi d’Angleterre. Mathilde et Geoffroy n’étaient pas décidés à se laisser faire : guerres, tentatives d’invasion, tractations… Finalement Geoffroy réussit à prendre Rouen et à obtenir la soumission de la Normandie, tandis que Mathilde intriguait toujours sur le sol anglais. Louis VII, qui était trop heureux de voir la Normandie détachée du royaume anglais, permit à Geoffroy d’ajouter à ses titres de comte d’Anjou et du Maine, celui de duc de Normandie. En échange, celui-ci rendrait le Vexin au roi de France.

À la même époque l’empire germanique se trouvait aussi déchiré par des luttes de succession ; la monarchie française s’apercevait des bienfaits de la transmission héréditaire de la  Couronne de mâle en mâle par ordre de primogéniture…

Le prestige de Paris

En France tout allait bien. Paris brillait d’un éclat extraordinaire. Imitant la Cour, les seigneurs prenaient plaisir aux fêtes, la mode vestimentaire se modifiait et le goût se propageait pour les choses de l’amour. La reine-mère Adélaïde, veuve de Louis VI le Gros, qui n’était pourtant pas belle, décida de se remarier avec un Montmorency (!), Aliénor protégeait les troubadours, tels Bernard de Ventadour, les lettres étaient florissantes, les universités de Paris, Chartres, Orléans, Angers, attiraient les étudiants de toute l’Europe. On redécouvrait les Lettres antiques et, alors, s’engageaient de grands débats d’idées, pas toujours très orthodoxes ; c’était le temps d’Abélard, le temps des grandes passions, le temps aussi où, dans midi, germait l’hérésie cathare… Heureusement, saint Bernard était là pour crier la vérité à la face des libres-penseurs et rappeler que la culture ne donnait pas le droit de s’écarter des exigences de la foi.

Homme de paix, de justice et de grande piété, Louis VII entendait adoucir le sort des serfs, invoquant, dans une charte de 1 152, la liberté naturelle comme un décret de la divine bonté. Il faisait progresser les libertés communales, suscitant des espaces où s’exerçait la protection du roi contre les excès féodaux. Il multipliait les villes neuves, leur octroyant des franchises particulières. Tout cela engendrait une réelle prospérité.

Sa simplicité frappait les étrangers. Ainsi l’Anglais Walter Map entra un jour dans le palais ouvert à tout venant et y aborda… le roi : « À votre prince, lui dit celui-ci, il ne manque de rien : chevaux de prix, or et argent, étoffes de soie, pierres précieuses, il a tout en abondance. À la Cour de France, nous avons que du pain, du vin et de la gaieté »

Aliénor se mêlait de politique et ne voulait pas de tutelle. Hélas, l’influence de l’abbé Suger diminuait, cette trop jolie femme étant en train de devenir le mauvais génie de Louis. D’abord, elle lança le roi dans une affaire peu reluisante où il ne « marcha » que dans le but de montrer à Aliénor qu’il était un homme. Il s’agissait d’une question de nomination ecclésiastique ; elle poussait Louis à tenir tête au pape Innocent II et à refuser l’archevêque nommé à Bourges. Saint Bernard se fâcha et le pape jeta l’interdit sur le royaume. Vint se greffer là-dessus une affaire de caprice qui tourna mal : Aliénor soutenait sa sœur Pétronille d’Aquitaine, laquelle était follement éprise du sénéchal de France, Raoul, comte de Vermandois. Or, celui-ci était déjà marié avec la nièce de Thibaut, comte de Champagne, qu’il répudia pour vivre avec Pétronille ! Saint Bernard tonna une fois de plus et le pape excommunia ce couple adultère, tandis que Thibaut voulait venger l’honneur de sa nièce. Louis VII prit alors le parti de sa belle-sœur et fit à Thibaut une guerre impitoyable. Une troupe royale s’empara de Vitry et fit périr trois cents personnes dans l’incendie de l’église. Le Champenois capitula en 1 143, puis la guerre reprit. Heureusement saint Bernard força le roi à faire la paix et l’interdit sur le royaume put être levé. Mais des vies humaines avaient été gaspillées pour rien. Uniquement, pour satisfaire deux femmes trop ardentes ! Louis VII en était accablé, le souvenir des brûlés de Vitry le hantait, le remords l’envahissait et son zèle religieux allait reprendre le dessus. Ce qui n’était pas du goût d’Aliénor…

La seconde Croisade

Or, juste à ce moment, on reçut d’Orient des nouvelles alarmantes. Le royaume franc, créé à Jérusalem par l’élite de la noblesse française, était en grand péril. À la mort de Foulque d’Anjou, devenu roi de Jérusalem par son second mariage (avec Mélisandre) la couronne revenait à son fils mineur Baudouin III. Minorité qui entraîna la division dont profitèrent les musulmans qui s’emparèrent d’Edesse (tout cela à cause, semble-t-il, de la mauvaise volonté de Raymond de Poitiers, oncle d’Aliénor…)

Louis VII prit très vite une décision. Le jour de Noël 1 145, il annonça solennellement l’organisation d’une nouvelle Croisade. Ainsi pourrait-il expier sa faute de Vitry… Ce ne fut pas l’enthousiasme immédiat, saint Bernard qui venait de réconcilier le roi avec le nouveau pape Eugène III (successeur d’Innocent II), accepta de prêcher à Vézelay et décida même l’empereur Conrad II à se croiser. Louis désirait emmener avec lui Aliénor et ses suivantes. Elle pourrait ainsi le voir  dans les exploits qu’il comptait y accomplir. Et puis, mieux valait ne pas la laisser seule trop longtemps à Paris…

Le roi de France et l’empereur germanique partirent, en 1 147, chacun avec une armée de soixante-dix mille hommes. Une fois de plus, l’empereur de Byzance jouait double jeu, et Conrad, excédé rentra chez lui. Louis VII accomplit alors des prodiges de bravoure. L’armée franque se trouvait enfermée, au mont Cadmos en Pisidie, dans un étroit défilé, bordé d’un côté de précipices profonds et de l’autre de rochers escarpés. Chevaux, hommes, bagages, tout fut poussé dans l’abîme. Le roi Louis VII parvint à s’échapper de la mêlée, gagna une éminence, s’adossa contre un arbre et résista seul à plusieurs assaillants. La nuit venue, le roi profita de l’obscurité pour rejoindre l’avant-garde de son armée, où déjà on le croyait mort. Après la bataille, l’armée du roi de France, qui avait subi de lourdes pertes, parvint difficilement à rejoindre Attalia le 20 janvier. Le roi dut abandonner les non-combattants et s’embarquer pour Antioche avec ses chevaliers affamés.

À Antioche l’on retrouva Raymond de Poitiers et Aliénor ne semblait pas insensible au charme de cet oncle encore jeune. Celui-ci conseilla au roi d’aller reconquérir Edesse, tandis que la reine resterait à Antioche sous sa garde… Refus de Louis qui soupçonnait quelque chose, car les langues se déliaient dans la ville. Le roi voulait aller à Jérusalem et il y emmena de force Aliénor, puis il courut attaquer le régent de Damas, qui ne faisait de mal à personne !

Trop d’incohérences conduisirent à un piteux échec. L’abbé Suger, de Paris envoyait tous les jours, des messages à Louis pour le prier de rentrer dans son royaume, ce qu’il se décida à faire en 1 149, mais la reine, que la mort au combat de Raymond de Poitiers avait rendue enragée, ne prendrait pas le même bateau que le roi. Elle ne pouvait plus le supporter, il était à ses yeux trop maladroit en amour, il ne pouvait plus la satisfaire. Les deux époux se retrouvèrent pourtant au retour à Tusculum, près de Rome, où le pape tenta l’impossible pour les réconcilier, allant jusqu’à bénir le lit dans lequel ils devaient passer la nuit…

La régence de Suger

Si son ménage battait de l’aile, Louis VII eut au moins la satisfaction, en rentrant de la Croisade, de retrouver son royaume en ordre et prospère. L’abbé Suger, exerçant la régence, avait réussi, malgré un certain mécontentement populaire à l’égard de l’entreprise orientale, à sauvegarder la paix civile et même à remplir les caisses de l’État, tout en secourant les pauvres et sans augmenter les impôts ! Il avait même créé des villes nouvelles comme Vaucresson. Mieux : il avait sauvé la couronne en déjouant un complot du frère du roi, Robert, comte de Dreux, qui voulait s’emparer du trône. Les menaces d’excommunication eurent raison des conjurés que Suger réduisit, mais sans les briser.

Le sévère saint Bernard lui-même lui rendit hommage : « S’il y a, dans notre Église de France, un vase d’honneur et, dans la Cour, un serviteur fidèle comme David, c’est à mon jugement le vénérable abbé de Saint-Denis. Je le connais à fond et je sais qu’il est fidèle et prudent dans les choses temporelles, fervent et humble dans les spirituelles. Mêlé aux unes et aux autres, il demeure, ce qui est on ne peut plus méritoire, à labri de toute accusation . » Dès ce moment, comme dit le moine Guillaume, « le prince et le peuple décernèrent à Suger le surnom de père de la Patrie. »

Et pourtant Suger se faisait encore bien des soucis. D’abord il ne se consolait pas du fiasco qu’avait été la Croisade, et il songeait à enrôler lui-même des hommes pour y repartir. Déjà, il envoyait des fonds à Jérusalem pour aider le roi Baudouin III, enfin majeur, qui était courageux et cultivé et qui parvenait à relever son royaume.

Suger souffrait aussi de voir la mésentente empirer dans le couple royal. Il aida  les époux de son mieux pendant deux ans, car il savait bien qu’une rupture conjugale entraînerait la ruine de l’œuvre de Louis VI. Mais il mourut le 13 janvier 1 151, à soixante-dix ans. Ce fut un grand  malheur pour la France ! Tout de suite, n’en tenant plus, Louis et Aliénor engagèrent une procédure en vue de faire dénouer leur lien conjugal par l’Église. Le 21 mars 1 152, le concile de Beaugency prononça la nullité du mariage, invoquant la consanguinité. Mais, reconnaissant la bonne foi de l’un et de l’autre au moment du mariage, le concile déclara légitimes les deux filles qu’ils avaient eues ; Marie et Alix. Aliénor s’en allait avec, dans ses bagages, le Poitou, l’Auvergne, le Limousin, le Périgord, le Bordelais et la Gascogne, car elle restait duchesse d’Aquitaine ! C’était un beau parti, d’autant qu’elle n’avait encore que trente ans ! Et qui allait être le nouvel élu ? Tenez-vous bien : Henri Plantagenêt ! lequel avait hérité un an plus tôt de son père Geoffroy, le comté d’Anjou, le comté du Maine et le duché de Normandie ! Ils se marièrent le 18 mai, juste deux mois après le concile de Beaugency, unissant leurs terres qui formeraient un immense État aux mains d’un vassal du roi de France ! Tandis que Louis VII devrait se contenter de ce que possédait son père : le petit domaine capétien proprement dit…  Ce n’était pas tout : Henri Plantagenêt, qui avait hérité des prétentions de son père Geoffroy, parvint à se faire désigner comme successeur par le vieux roi d’Angleterre, Étienne de Blois. Celui-ci mourut peu après et, le jour de Noël 1 154, Henri Plantagenêt, âgé de vingt et un ans et Aliénor, se firent sacrer roi et reine d’Angleterre.  Avec cela, la moitié de la France devenait anglaise ! Situation vraiment épouvantable pour Louis VII. D’autant plus qu’il n’était pas certain de faire le poids devant le Plantagenêt devenu Henri II, prince athlétique et sans scrupule !

Le courage et la force morale du Capétien

Eh bien, le roi de France fit face au malheur avec un courage admirable et un grand sens politique. D’abord, il fit jouer le droit féodal. Son ex-épouse en tant que duchesse d’Aquitaine et le roi d’Angleterre en tant que duc de Normandie et comte d’Anjou, étaient ses vassaux ; donc ils auraient dû lui demander la permission de se marier ! Cela paraît cocasse, mais comme ils ne l’avaient pas fait, Louis VII était en droit de proclamer la confiscation de leurs biens et donc de soutenir activement tous les petits seigneurs normands, angevins et aquitains qui ne voulaient pas obéir au Plantagenêt. À un moment il fut même amené à faire cause commune avec le frère d’Henri II, Geoffroy Plantagenêt, qui réclamait un fief. Puis, quand Henri II prétendit reprendre à son compte les prétentions des ducs d’Aquitaine sur le comté de Toulouse, le roi de France se rendit en personne dans cette ville auprès de Raymond V, comte de Toulouse, qui venait d’épouser sa sœur, Constance de France. Henri II renonça alors à entrer dans une ville où séjournait le roi de France ; il avait compris qu’il ne pouvait quand même pas tout se permettre ! Quant au comte de Toulouse, cela le rapprochait du roi français, lequel avait fort bien joué…  Louis VII devait aussi tenir à l’œil les barons du domaine qui chahutaient de temps à autre, mais avec plus de retenue qu’autrefois. Quand ils étaient cités devant la Cour royale, désormais ils se présentaient. L’autorité du roi avait fait de grands progrès. Même dans les grands fiefs, Bourgogne, Auvergne et autres, il était respecté et son arbitrage réclamé ; une  percée commençait à s’opérer vers le Dauphiné, le Vivarais, et la vallée du Rhône où de petits seigneurs demandaient au roi d’immédiatiser leurs terres, c’est-à-dire de les tenir directement de lui.

Sans doute Louis pensait-il souvent à Aliénor et priait-il pour elle, car il savait qu’elle n’avait pas été heureuse longtemps avec cette brute épaisse de Plantagenêt qui la trompait à tour de bras. Mais il fallait que Louis se remariât pour avoir un fils et transmettre la couronne de France !…

Michel Fromentoux

International : Transnistrie-Moldavie, une possible déstabilisation ?

International : Transnistrie-Moldavie, une possible déstabilisation ?

La Transnistrie, terme que l’on préférera à l’imprononçable mais plus exact Transdniestrie –  terre au-delà du Dniestr, selon le russe, ou du Nistru, selon le roumain – sollicite régulièrement l’intérêt des commentateurs de la guerre en Ukraine qui émettent l’hypothèse que cette contrée séparatiste puisse être attaquée par l’une ou l’autre partie au conflit.

Attaquer la Transnistrie reviendrait, si ce devait être le cas, à attaquer la République de Moldavie dont elle fait partie en droit. Aucun État n’a, en effet, reconnu la sécession de cette province, même pas la Russie. Cela peut changer, naturellement, mais pour le moment, il n’en est rien.

Il y a, nous le savons, environ 1500 soldats russes en Transnistrie. Ils y sont depuis le temps de l’URSS et faisaient partie de la 14e armée (celle de feu le général Lebed). Ils y ont été maintenus à la suite d’un accord passé en 1992 entre la Russie, le gouvernement moldave et les autorités séparatistes. Le statut de ces troupes a alors changé pour devenir Forces de maintien de la Paix. La relève des soldats russes et leur approvisionnement en armes et munitions se fait en transit sur le territoire moldave via l’aéroport de la capitale moldave Chişinău (se prononce Quichinau). Conformément à leur stratégie partout où ils interviennent, les Russes envoient des forces d’interposition pour geler, sans les régler, les conflits auxquels ils sont partie (comme entre Azerbaïdjanais et Arméniens, Turcs et Syriens…). Ils gèlent ainsi depuis 30 ans le conflit entre Transnistriens et Moldaves (un petit millier de morts pendant la guerre de 1992), mais ne sont en aucun cas chargés de défendre le territoire moldavo-transnistrien de l’attaque d’une partie tierce.

Pour le gouvernement ukrainien, l’intérêt d’une opération en Transnistrie serait, d’une part, de tenter de s’emparer des importants dépôts d’armes d’origine soviétique se trouvant en Transnistrie ; ce serait, d’autre part, une façon de pousser l’Otan à intervenir directement pour contrecarrer d’inévitables réactions militaires russes de grande ampleur. Les 1500 soldats russes se défendraient assurément s’ils étaient attaqués, mais ne sont pas assez nombreux pour faire face seuls à une offensive sérieuse.

Ce serait alors l’ouverture d’un nouveau front entre l’Otan et la Russie. L’Otan est à deux pas, en Roumanie, où se trouvent déjà imprudemment des militaires français sous commandement de l’Otan. Peut-être aussi en Moldavie dont la nouvelle présidente, Maia Sandu est un pion des États-Unis (formation à Harvard, puis à la Banque mondiale…).

Pour ces raisons conjoncturelles, l’extension de la guerre à la Moldavie-Transnistrie, est donc possible, mais elle n’est pas certaine. Est-elle même envisagée ? En discuter relève d’une spéculation que l’avenir confirmera ou démentira. On peut, toutefois, également redouter la déstabilisation de ce pays, pour des raisons structurelles cette fois-ci.

On remarque que la fin de l’URSS, et de la Guerre froide, a eu pour conséquence l’embrasement violent de certains pays anciennement socialistes rassemblant des populations composites, Yougoslavie, Bosnie-Herzégovine, Serbie-Kosovo, pour ne pas les nommer. Puis entre Tchéquie et Slovaquie ; mais au moins le divorce fut-il à l’amiable en la circonstance. La déstabilisation de l’Ukraine appartient elle aussi à ce puissant mouvement de remise en cause de la coexistence de populations qui ne veulent pas d’un avenir commun.

La Moldavie peut-elle échapper à la déstabilisation et à la violence qui s’est abattue sur la région, voire à la reprise de l’ancien conflit de 1992 ? Cet État repose lui aussi sur des bases artificielles. Au moins deux principales :

1/ la République de Moldavie est un État, mais est-elle une nation ? en tout cas une nation vraiment distincte de la Roumanie dont elle a fait partie ? La République de Moldavie ne représente qu’un tiers de la Moldavie historique ; les deux autres tiers sont en Roumanie. Cette interrogation est au cœur de la question identitaire moldave, question compliquée encore par l’existence d’une minorité de langue russe, présente notamment dans la capitale (pas seulement en Transnistrie !) et d’une minorité gagaouze (turcophone mais chrétienne) homogène dans un territoire autonome. Le pays est en outre en crise politique et institutionnelle récurrente, et fragilisé par une situation sociale tendue ;

2/ le séparatisme transnistrien. La province séparatiste est loin d’être homogène. Sa population est répartie en trois tiers (inégaux, des statistiques récentes manquent) : un tiers roumanophone, comme la grande majorité des autres citoyens de la République de Moldavie, un tiers de langue maternelle russe, et un tiers de Russo-Ukrainiens. Le territoire lui aussi est compliqué : il y a quelques villages situés au-delà du Dniestr qui ne sont pas sous l’autorité des séparatistes mais sous celle de Chişinău ; il y a la petite ville roumanophone de Tighina, en Cisnistrie, qui est occupée par les milices transnistriennes.

Selon sa constitution, la République de Moldavie est un État neutre. Mais son actuelle présidente, agent américain comme nous l’avons dit, a rompu dans les faits avec cette neutralité en se rapprochant des É.-U. et de l’Otan. Or, pour la Moldavie, rompre avec la neutralité, c’est assurément le meilleur moyen d’être impliquée dans le conflit en cours, et avoir tout à y perdre.

Le risque n’est donc pas négligeable que ce pays s’embrase lui aussi à un moment ou à un autre. Avec ou sans conflit ukrainien. Espérons que non !

phl

L’Action Française : une condamnation à perpétuité ? 

L’Action Française : une condamnation à perpétuité ? 

Juriste et historien, Philippe Prévost contribue depuis de nombreuses années à l’Action Française. C’est un auteur prolifique et on lui doit de nombreuses publications : 
  • La France et les nominations épiscopales au Canada de 1921 à 1940, Saint-Boniface (Canada), les Éditions du Blé ; Paris, Librairie canadienne, 1995.
  • La condamnation de l’Action française vue à travers les archives du Ministère des affaires étrangères, Paris, La Librairie canadienne (réédité chez les Éditions Kontre Kulture en 2018), 1996.
  • La Croix, la croix gammée et les fleurs de lys, Paris, Centre d’études contemporaines, 1999.
  • L’Église et le ralliement. Histoire d’une crise (1892-2000), Paris, Centre d’études contemporaines, (réédité chez les Éditions Kontre Kulture en 2010) 2001.
  • La France et l’origine de la tragédie palestinienne (1914-1922), Paris, Centre d’études contemporaines, 2003.
  • Un centenaire trompeur (1905-2005), Paris, CEC, 2005.
  • Le temps des compromis : mai-décembre 1940 (préf. François-Georges Dreyfus), Paris, CEC/Duquesne, 2005.
  • Un centenaire trompeur. La laïcité en question, Versailles, Éditions de Paris, 2006.
  • Autopsie d’une crise politico-religieuse : la condamnation de l’Action française (1926-1939), Paris, La Librairie Canadienne, 2008.
  • La France et la déclaration Balfour, Paris, Érick Bonnier, 2018.
  • L’humiliation dans l’histoire, Paris, CEC, 2018.
  • La chance au risque de l’Histoire, Paris, CEC, 2021
 
Philippe Prévost interviendra sur les pièges de la confusion entre Politique et religion. 
Inscrivez-vous sans tarder à la journée d’AF : https://lactionfrancaise.fr/journee-daction-francaise-2023-2

L’intelligence française contre l’asservissement

L’intelligence française contre l’asservissement

 Retrouvez Stephanie Bignon, présidente de l’association « Terre et Famille » à la journée d’Action Française le 18 mars.

Ingénieur spécialiste des fonds marins, éleveur en Bourgogne, engagée en politique à l’échelon local, Stéphanie Bignon est co-auteur avec Anne Brassié d’un traité sur le féminisme : Cessez de nous libérer, elle est aussi l’auteur de l’essai La chasteté ou le chaos. Stéphanie Bignon est collabobrice à l’Echo d’Action Française et est une habituée des Journée d’Action Française. 

Elle a en outre préfacé le dernier livre de Philippe Champion : « Charles Maurras, du félibrige au nationalisme intégral » (Editions d’Action Française). Disciple de la grande Simone Weil, Stéphanie Bignon interviendra sur le thème de l’intelligence française. 

Inscrivez-vous sans tarder à la journée d’AF : https://lactionfrancaise.fr/journee-daction-francaise-2023-2