MALGRÉ LA GUERRE en Ukraine et la campagne présidentielle, la répression ne connaît pas de trêve. Bien au contraire. On pensait naïvement que les esprits étaient suffisamment occupés avec la riche et dramatique actualité que nous connaissons. Il n’en est rien. En l’espace de quelques jours, des décisions de dissolution et de radiation ont en effet été prises très officiellement. Le 9 mars, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a procédé à la dissolution de deux organisations pro-palestiniennes parfaitement légales et pacifiques, n’ayant commis aucune violence, l’association Comité Action Palestine et le Collectif Palestine Vaincra. La décision a été prise en conseil des ministres. Le locataire de la place Beauvau avait annoncé le 24 février, jour du début de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe (n’y avait-il pas d’autres urgences ?), le lancement de la procédure de dissolution contre ces deux associations de défense du peuple palestinien. Elles ont donc été dissoutes à la demande du lobby judéo-sioniste en conseil des ministres, car elles appelaient « à la haine, à la violence et à la discrimination » a affirmé le ministre Darmanin sur Twitter. Le décret dénonce notamment une « haine des juifs ». Il fallait oser ! Ce sont les Palestiniens et leurs défenseurs que l’on stigmatise, que l’on censure, que l’on punit à la demande des sectateurs fanatisés de l’entité sioniste, des Palestiniens à qui l’on vole leur terre, leur avenir, leurs récoltes, dont on détruit et dont on rase les maisons et les vergers, que l’on expatrie, que l’on déloge, contre lesquels on a construit un haut et long mur infranchissable à Jérusalem, que l’on violente, que l’on frappe, que l’on tue, à qui l’on nie toute dignité, que l’on conduit au désespoir, que l’on parque comme à Gaza dans un camp de concentration à ciel ouvert. Et les bourreaux, eux, bénéficient d’une immunité et d’une impunité totales. Mieux, ou plutôt pis, ce sont eux qui donnent les ordres et qui exigent d’un gouvernement français soumis, lâche et sans honneur, la liquidation des associations défendant crânement les victimes palestiniennes. Peut-on aller plus loin dans l’infamie et dans l’ignominie, dans l’inversion des valeurs, dans le déni du réel, dans la perte de tout sens moral, de toute distinction entre le bien et le mal ?

Ces associations pro-palestiniennes étaient dans le viseur du CRIF. Et ce que le CRIF exige, la Macronie (comme tous les gouvernements avant elle depuis 40 ans au moins) lui accorde.

Le CRIF, c’est Hérodiade qui exige la tête de saint Jean-Baptiste et le gouvernement, c’est Hérode qui ne saurait la lui refuser. Au cours de l’annuel dîner du Crif qui s’est tenu le 24 février dernier, Francis Kalifat, son président, s’était ainsi adressé au Premier ministre Jean Castex : « Trois associations actives en France ont aussi pour objectif la disparition d’Israël : BDS, le collectif Palestine vaincra et le Comité Action Palestine.

La volonté de faire disparaître Israël n’a rien à voir avec la critique de la politique israélienne. C’est un appel antisémite à la haine et à la violence. Monsieur le ministre de l’Intérieur, vous avez annoncé cet après-midi le déclenchement de la procédure de dissolution de ces deux collectifs. » Le gouvernement a donc donné deux os à ronger au Sanhédrin. De manière tout à fait injuste et arbitraire. Car rien ne justifiait une telle dissolution, sauf à considérer que l’entité sioniste est un Etat intouchable, sacré, et que la moindre critique qui lui est faite est un sacrilège. Il est quand même incroyable que l’on demande sans cesse aux Palestiniens de reconnaître l’entité sioniste alors que cet Etat terroriste et voyou n’a de cesse de les persécuter, de mépriser leurs légitimes aspirations, de fouler au pied leurs droits les plus élémentaires et les plus fondamentaux. Un bourreau, un criminel n’a pas à exiger quoi que ce soit. Et c’est une faiblesse coupable de lui céder, cela ne fait qu’augmenter sa férocité, son inhumanité et sa démesure. L’OLP a ainsi eu tort de reconnaître l’Etat d’Israël. Les Palestiniens n’y ont rien gagné, au contraire. On ne doit jamais rien céder à l’ennemi.

Saint Pie X, pour des raison théologiques parfaitement fondées, a ainsi toujours refusé de reconnaître le principe d’un Etat juif en Palestine et l’on voit d’ailleurs que cette entité depuis plus de 70 ans ne sème que la terreur, la destruction et le chaos autour d’elle, persécutant les Palestiniens, faisant la guerre soit directement, soit via les Etats-Unis, à ses voisins, les voulant à genoux, démilitarisés, désarmés, affaiblis, divisés, détruits, morcelés, de l’Irak à l’Iran, de la Syrie au Liban.

DISSOLUTION de deux organisations pro-palestiniennes le 9 mars, radiation définitive de Cassandre Fristot de l’Education nationale le lendemain. En effet, la courageuse jeune femme de 34 ans a reçu le jeudi 10 mars la notification de sa radiation. Elle était professeur certifié d’allemand. Elle ne pourra plus jamais enseigner, pas même dans des établissements hors-contrat. Elle se retrouve sans emploi et sans revenu. Son diplôme est déchiré, l’obtention de son concours, le CAPES, dans les faits annulée, ses longues années d’étude pour se préparer au métier d’enseignement méprisées, son destin brisé, uniquement parce qu’elle a porté une pancarte contre la tyrannie sanitaire l’été dernier dans une manifestation pacifique, déclarée et autorisée à Metz, et que sur cette pancarte, parmi treize personnalités citées et mises en cause, un certain nombre d’entre elles (mais pas toutes) étaient juives, ou supposées être juives. Cela a suffi à enclencher contre elle une campagne médiatique d’une violence inouïe ; elle a subi un procès qui l’a condamnée à six mois de prison avec sursis et à près de 10 000 euros d’amende et de dommages et intérêts alors qu’elle avait jusque-là un casier judiciaire vierge, elle a dû faire face d’abord à une suspension, puis désormais à une radiation pure et simple de l’Education nationale.

La foudre s’est abattue sur elle. On ose dire dans l’arrêté de radiation qu’elle manque de probité et qu’il faut l’exclure par nécessité de protéger les enfants. Quel cauchemar ! Et dire qu’il est encore des imbéciles, des lâches ou des malfaisants pour oser prétendre que le lobby juif n’est au fond pas si puissant, que ce n’est nullement une question politique essentielle ! De telles considérations nous sont insupportables tellement elles nient la vérité et apparaissent comme une forme vomitive de soumission servile et veule aux puissants. Et dans l’affaire Fristot, le vibrionnant Darmanin avait déjà été en pointe. Il avait en effet dénoncé violemment le jour même de la manifestation Cassandre Fristot et déchaîné contre elle tout l’appareil répressif avec garde à vue, perquisition et même intervention de la brigade spécialisée des crimes contre l’humanité ! Qu’on ne nous dise pas que la répression n’est pas impitoyable. Manifestement on veut faire des exemples pour que tout le monde se soumette, que personne n’ose lever le petit doigt. C’est le propre de la tyrannie. Laquelle n’est pas seulement sanitaire mais politique, idéologique, religieuse. C’est une guerre totale qui nous est faite et où il s’agit moins d’assassiner les corps que d’asservir les âmes, que de dompter les volontés, que de tuer tout esprit de résistance.

CEUX qui sont suspectés de n’être pas suffisamment soumis sont dans le collimateur de ce que feu Annie Kriegel dénonçait en 1990 comme une « insupportable police juive de la pensée ». Le 10 mars, le jour même de la radiation de Cassandre Fristot, Rémy-Charles Sirvent, enseignant et secrétaire général du Comité national d’action laïque (CNAL), dénonçait dans « Apolline matin » sur RMC et BFMTV, le fait que « la Shoah n’est pas enseignée » dans des établissements privés hors contrat. Or, on le sait, la Shoah est la seule chose qui compte. Il faut en effet former dès le plus jeune âge des esprits malléables, judéoserviles, qui pleurent quand on leur dit de pleurer (en regardant Shoah de Lanzmann ou La liste de Schindler de Spielberg), jettent des fleurs à Auschwitz quand on leur dit d’en jeter, récitent consciencieusement leur petit poème antifasciste, votent comme on leur dit de voter, pensent comme on leur dit de penser, parlent comme on leur dit de parler, récitent leur leçon comme d’autres conjuguent des verbes : « l’Etat d’Israël a le droit de se défendre », « Israël a le droit à la sécurité », « Israël combat des terroristes qui veulent sa destruction », « être contre Israël, c’est être antisémite », « la pire haine, c’est la haine des juifs », « on sait où cela a mené », « plus jamais ça ! », « le génocide juif », « les six millions », « les chambres à gaz ». Et tutti quanti.
Les pouvoirs publics ont déjà obtenu à l’été 2021 la fin de l’école à la maison, effective dès septembre 2022, sauf rares exceptions, avec un prolongement possible et conditionnel jusqu’ à l’été 2024 pour ceux déjà inscrits dans des cours par correspondance avant la promulgation de la loi. L’objectif est désormais d’obtenir la fermeture, ou la totale soumission, des établissements hors contrat pour que les parents n’aient plus d’autre choix que l’école publique (ou privée sous contrat, ce qui revient au même) pour leurs enfants. La technique utilisée est toujours la même : quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage. Il s’agit donc de diaboliser les écoles hors contrat en agitant là aussi, là encore, le chiffon rouge de l’antisémitisme. « Dans certains établissements hors contrat, de grosses défaillances éducatives existent et certains faits historiques sont occultés. Et ils communiquent peu sur leurs méthodes », alerte le Comité national d’action laïque qui dénonce les “dérives” de ces écoles véritablement libres, l’opacité d’accès aux informations concernant certains établissements et pointe du doigt des “défaillances” éducatives.

Selon le CNAL, l’enseignement dispensé ne correspond pas aux standards de l’éducation nationale. Et c’est logique, puisque les parents consentent à un effort financier important pour préserver leur progéniture de l’influence délétère, voire mortifère, de ce que l’on appelait autrefois « l’école du diable ». Sans surprise, le CNAL s’en prend prioritairement aux écoles catholiques traditionalistes.
Dans ces établissements, osent ces délateurs, « l’accès à des valeurs morales, civiques et sociales se fait exclusivement à partir de situations issues du fait religieux et d’une morale chrétienne fondée sur des croyances. Par exemple, le support de géographie porte une vision marquée par une représentation du monde par “races” humaines. » Quelle horreur en effet ! « On s’aperçoit, d’après les rapports de l’Éducation nationale, que des enfants ne bénéficient pas de certains enseignements comme le rôle de Vichy dans l’extermination des juifs. Dans certains établissements, la Shoah n’est pas enseignée », s’alarme sur RMC, Rémy-Charles Sirvent, secrétaire général du Comité national d’action laïque. Et voilà, on en revient toujours aux fondamentaux ! Jusqu’à l’obsession ! Pour mieux contrôler ces écoles, il plaide pour un régime d’autorisation plutôt que pour un régime de déclaration. Car aujourd’hui, explique-t-il, pour ouvrir une école hors contrat, il faut la déclarer aux autorités et les contrôles ne se font qu’a posteriori. « Une fois que la porte est ouverte, les pouvoirs publics se trouvent devant le fait accompli. Nous demandons aussi que le projet pédagogique fasse partie des documents exigibles. Aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Les pouvoirs publics se privent de savoir de quelle spiritualité s’inspirent les établissements scolaires hors contrat », conclut-il. Autrement dit être catholique, avoir des valeurs morales, ne pas placer la Shoah au centre de ses préoccupations et de son enseignement, c’est être dans une logique de radicalisation et cela justifie la fermeture (ou le refus d’ouverture) d’établissements hors contrat. Et dire qu’il est encore des gens pour croire que nous vivons dans un pays de liberté !

ET DANS CE CLIMAT de terreur, un journal libre, indépendant et insolent comme RIVAROL est évidemment visé au premier chef. Notre simple existence est insupportable au Lobby dont on n’a pas le droit de donner le nom. Depuis deux ans environ, cette coterie mène une campagne active, voire hystérique, visant à la mise à mort de notre journal.

Tantôt de manière directe, en demandant l’interdiction pure et simple de l’hebdomadaire de l’opposition nationale et européenne. C’est le cas notamment du site de délation BTA (Balance Ton Antisémite) et du vice-président du CRIF, Gil Taieb, qui est à l’origine de la loi Avia renforçant la répression « contre la haine » sur Internet. Taieb a ainsi tweeté le 10 mars dans un français approximatif (ces gens sont aussi médiocres que malfaisants) à mon sujet  : « Il est grand temps de faire taire cette raclure antisémite. Son torchon doit être interdit et lui jeter (sic) en prison ». Taieb se croit en Palestine occupée : il donne des ordres qui doivent être exécutés. Et pourquoi, pendant qu’il y est, ne pas m’écraser sous les roues d’un char israélien comme c’est le cas des Palestiniens ?

Cet appel à la mise à mort de RIVAROL, et accessoirement à l’embastillement de son directeur, revêt parfois des formes plus déguisées, plus hypocrites comme cette tribune publiée par le Monde le 8 mars et que nous reproduisons intégralement en page 2. Il s’agit de nous asphyxier, de nous étouffer. Puisque nous paraissons sans discontinuité depuis janvier 1951, même pendant le strict confinement du printemps 2020, puisque nous n’avons pas disparu à la différence de National-Hebdo (en 2008), de l’Action française (en 2018), de Minute (en 2020), que nous n’avons aucune dette, que nos finances sont saines, que les ventes se maintiennent voire progressent légèrement, il s’agit de nous donner le coup de grâce. En nous retirant l’agrément de la commission paritaire qui donne droit à des tarifs postaux réduits et à une TVA ramenée à 2,1 % au lieu de 20 % sur chaque vente du journal. En nous interdisant même toute vente en kiosque puisqu’il est demandé à notre diffuseur, les Messageries lyonnaises de presse (MLP), de nous retirer de leur catalogue, bref, de ne plus nous diffuser nulle part en France. Les procès et condamnations ne suffisant pas à nous faire taire, le Lobby a décidé de passer à la vitesse supérieure. Exigeant des pouvoirs publics notre assassinat. Nous résisterons bien sûr de toutes nos forces à cette revendication exorbitante, à cette persécution ouverte. Mais plus que jamais nous avons besoin du soutien renforcé de nos lecteurs, de leur fidélité active, de leur dévouement constant car cela risque de tanguer dans les semaines ou les mois à venir. Il faudra avoir le pied marin. Que tous ceux qui achètent le numéro en kiosque, en supermarché, dans les relais H ou autres continuent bien sûr à le faire, c’est essentiel, mais qu’ils envisagent aussi dès maintenant la possibilité de s’abonner sans tarder (à la version papier ou/et numérique, pour telle ou telle durée : 3 mois, 6 mois, un an, etc.) — le journal est reçu sous pli discret —, car la pression exercée sur le gouvernement, et notamment sur le ministère de la Culture, par le Lobby est très forte et à tout moment on peut craindre le pire. Tout peut désormais aller très vite. Mais vous pouvez compter sur toute l’équipe pour faire front énergiquement et résister vaillamment, coûte que coûte. Courage et persévérance ! Haut les cœurs !

Edito de Rivarol, Jérôme Bourbon
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