Considérer comme le font le FLN, les communistes et la FNACA, le 19 mars 1962 comme la date marquant « la fin de la guerre d’Algérie », est une insulte à la mémoire de tous ceux qui ont cru à la parole de la France.

A Evian, le 18 mars 1962, De Gaulle ordonnait aux négociateurs français de signer l’acte de capitulation qui mettait fin à la souveraineté de la France en Algérie. De Gaulle, qui avait bénéficié – grâce aux Français d’Algérie roulés dans la farine – d’une autorité renouvelée, imposait au pays le bradage d’un territoire français, après avoir secrètement négocié avec les seuls représentants du FLN.

De Gaulle avait refusé de prendre en compte les représentant du MNA, favorables à l’indépendance, certes, mais hostiles au terrorisme FLN ; les représentants des partis, mouvements et associations arabes et berbères favorables à l’intégration et aux réformes ; les Européens qui voulaient rester français sur leur terre natale.

Le gouvernement signa donc les accords d’Evian qui prévoyaient, dès le 1er mars 1962, un « cessez-le-feu ». Mais signer avec qui ? Avec personne.

Le FLN n’a jamais signé les accords d’Evian. Et le « cessez-le-feu », décidé unilatéralement, ne fut jamais respecté. Les pertes militaires du 19 mars au 30 juin 1962 ont été de 122 décès au combat et plus de 200 morts par accident et maladie ; 349 blessés ; 36 disparus. Les pertes des forces supplétives, moghaznis, harkis, forces d’auto-défense sont évaluées entre 100 et 150 000 morts.

Le « cessez-le-feu » n’a pas mis fin – et tout au contraire – aux assassinats, aux massacres de masse, aux enlèvements. Cette parodie de « cessez-le-feu » entraîna un retournement des alliances et les forces françaises, associées aux barbouzes, collaborèrent avec le FLN contre les partisans de l’Algérie française.

Soulevé contre la répression militaire, le quartier de Bab el-Oued subit un traitement impitoyable (des femmes et des enfants abattus sur leurs balcons, par exemple). Le 26 mars, les forces françaises tirèrent sur une foule pacifique venue apporter son soutien à Bab el-Oued assiégé. Il fallait terroriser les pieds-noirs. A partir de là, les Français d’Algérie, menacés du cercueil, choisirent la valise quand cela fut encore possible. Un exode. Un exil. L’abandon des maisons, de tous les biens, des cimetières. Pour parachever sa victoire, le FLN allait célébrer l’indépendance en enlevant et en massacrant plus de 5000 personnes à Oran.

Alain Sanders

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