Les prétendus « droits de l’Homme » forment un lieu commun du discours politique en France depuis 1789. Ils ont été inventés à cette occasion, lors des Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789. Contrairement à une légende tenace, ils n’ont pas figuré vraiment dans la Guerre d’Indépendance, dite souvent Révolution américaine (1776-1783), même s’ils étaient déjà dans l’air du temps. Ils ont été diffusés dans les élites du monde entier ou presque par la franc-maçonnerie au XIXème siècle. Ils se sont répandus dans les consciences politiques des populations à l’échelle planétaire depuis la guerre de 1914-1918, qui aurait été accomplie en leur nom, du côté des vainqueurs ou « puissances alliées et associées ». Il y a eu une transmission du flambeau révolutionnaire dans le temps long à travers l’Atlantique de Robespierre à Wilson et Roosevelt. Ces grands discours n’ont pas été sans conséquences concrètes ; les Allemands ont été absolument furieux de la prétendue supériorité morale des Alliés exprimée dans le Traité de Versailles de juin 1919, au-delà des clauses territoriales et financières inévitables dans ces circonstances.

LA PHILOSOPHIE INVERSEE DES DROITS DE L’HOMME

Lénine et Staline ont été des variantes contemporaines des Américains Wilson et Roosevelt, certainement pires, mais à la philosophie profonde révolutionnaire aux origines communes. Le véritable inventeur du communisme n’était pas Karl Marx, mais Gracchus Babeuf, révolutionnaire français actif durant la deuxième partie de la Révolution française (1789-1799), et guillotiné en mai 1797. Ce thème des Droits de l’Homme a servi à nouveau lors de la deuxième guerre mondiale (1939-1945 en Europe), a été renouvelé lors de la Charte de l’Atlantique (14 août 1941), et régulièrement par la suite. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789, déjà à prétention universelle, mais concernant surtout le cadre politique français, a été étendue à l’ensemble de l’humanité, en principe, par son développement écrit dans le cadre de l’ONU, la Déclaration des Droits de l’Homme de 1948. Ces prétendus « droits de l’Homme » forment depuis 1945-1948 les fondements les plus sacrés du système mondialiste, destructeur des Nations et des Identités.

Il est souvent objecté que, derrière une langue maçonnique typique, en 1789 comme 1948, en lisant vraiment les textes, on ne découvrirait surtout qu’un énoncé pompeux d’évidences. Les provocatrices « opinions religieuses » dans la France catholique de 1789 seraient adaptées à celles de 2021, massivement athées. Il ne serait question que de respecter la dignité humaine, d’établir des sociétés fondées sur des règles honnêtes, équitables, les mêmes pour tous. Qui voudrait vivre dans une société contraire, qui serait une dictature oligarchique, oppressive, corrompue ? Or, accepter ce dilemme simpliste, voulu, c’est déjà tomber dans le piège des ennemis du genre humain -et qui se présentent bien sûr comme ses plus fervents défenseurs-. Un bon sens apparent, le plus souvent, constitue un piège dans lequel il ne faut surtout pas tomber.

L’origine des prétendus « droits de l’Homme » pose immédiatement problème : l’Homme se révèlerait à lui-même, définit sa propre dignité. Est clairement singée, pour être implicitement mais nettement rejetée, la Révélation chrétienne : Dieu se révélait à l’Homme en Jésus-Christ, et son Evangile. Désormais, l’Homme est à la fois défini comme sa propre origine et son propre but. Donc, et ce n’est pas étonnant, il fait n’importe quoi, et se montre dangereux pour lui-même comme pour ses semblables. Ainsi, après plus deux siècles de recul, des monstruosités, ( évidentes sur le plan moral, si l’on réfléchit un peu, comme tuer en masse les enfants à naître, ou demain les vieux et les malades ), qui deviendraient des « droits », à l’avortement, ou l’euthanasie, entreraient pleinement dans la philosophie pervertie des droits de l’Homme, avec sa variante féministe, dite des droits de la Femme…La convergence des évolutions néfastes, criminelles, de ce genre, dans le monde démontre s’il en était qu’il ne s’agit de quelque perversion locale aberrante des « droits de l’Homme », mais bien de leur développement logique, pour le pire.

Cet Homme, défini seulement par rapport à lui-même, n’a plus de Famille, plus de Patrie. Il est libre de tomber dans toutes les perversions sexuelles. Le dernier accomplissement logique est le zombie antifa, anarchiste contre tout, semi-analphabète à grandes théories, et docile auxiliaire du Système républicain. Les ravages de cette conception erronée de l’humanité n’ont pas été absolument immédiats. Mais ils ont explosé après la Révolution sociétale de 1968. Fonder une Famille, avec un père, une mère, des enfants, si possible nombreux, est devenu une aventure difficile à réaliser, alors qu’il ne devrait rien y avoir de plus naturel, sinon d’évident.

LES DROITS DE L’HOMME SONT DANGEREUSEMENT BELLICISTES

Cette philosophie des droits de l’Homme a mené aussi à un dangereux bellicisme, imprévisible en partie, arbitraire, mais toujours dangereux. La Révolution française a déclaré la guerre en 1792-1793, de manière téméraire, à tous les voisins de la France, afin de « libérer » les peuples réputés opprimés par des « tyrans ». Il en est résulté des guerres continuelles, dévastatrices, jusqu’en 1815. Les Etats-Unis sont intervenus dans deux guerres mondiales au nom des prétendus droits de l’Homme. Sans le Léviathan états-unien, la première guerre mondiale aurait pu s’achever en 1917 ou 1918 par une paix raisonnable de compromis, entre puissances européennes, cela aurait épargné probablement à notre malheureux continent un second conflit encore plus dévastateur, et au monde le communisme…

De même, sans naïvetés sur l’impérialisme nippon, une sphère de coprospérité en Asie Orientale sous sa direction aurait été préférable à ce qui a suivi, de nombreuses guerres, le communisme, une pauvreté massive jusqu’aux années 1970 voire 1980… Par contre, il y avait un grand voisin des Etats-Unis subissant une dictature socialiste anticléricale, le Mexique. Elle a condamné jusqu’aux années 1970 ce pays à la stagnation et au sous-développement. Mais, là, il n’y a pas eu d’entrée en guerre « libératrice » des Etats-Unis, bien plus préoccupés par la Pologne ou la Chine… Ces aventures lointaines ont eu les pires conséquences sur tous les continents.

Les socialistes, y compris mexicains, et communistes, de façon significative, malgré la ruine économique et la dictature sanguinaire, bénéficient d’une indulgence systématique des partisans affichés des « droits de l’Homme », reconnaissant implicitement, et même le plus souvent explicitement, une parenté d’origine ; les disciplines de Babeuf, Marx et Lénine, prétendent en effet aussi « émanciper » l’humanité, comme Robespierre, Wilson ou Roosevelt. Leur querelle porte sur la propriété privée, pas vraiment des principes métaphysiques.

Ce dangereux mythe des guerres réputées émancipatrices devant libérer les hommes et permettre l’accomplissement partout des droits de l’Homme a servi encore récemment, avec des guerres expéditionnaires les plus téméraires et destructrices, comme l’Irak en 2003, la Libye en 2011, et l’on est passé plus d’une fois près de la catastrophe au sujet de la Syrie ou de l’Iran. L’incarnation caricaturale mais logique de ce discours est accomplie dans la personne du pseudo-philosophe, révolutionnaire de salon, Bernard-Henri Lévy ; si l’on écoutait les conseils de BHL, au nom des droits de l’Homme, le monde serait à feu et à sang, non seulement en Iran, mais aussi en Russie, Chine, Birmanie, etc….

A LA SUITE DE MAURRAS, NOUS SAVONS QU’UNE SOCIETE SAINE REPOSE SUR DES DEVOIRS

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Ainsi, Maurras, à la suite de la tradition contrerévolutionnaire française du XIXème siècle, avait dénoncé ce monstrueux renversement de perspective sacralisé par les prétendus « droits de l’Homme » : l’Homme, l’individu, aurait des droits, des exigences, et ce serait à la société de se plier à ses fantaisies. Il en découle, logiquement, un siècle après l’analyse juste du Maître de Martigues, les perversions actuelles avancées, au nom d’exigences d’individus égocentrés et amoraux, avec le prétendu « mariage pour tous », la GPA et la PMA, constituant le « droit à l’enfant ». L’enfant, n’est plus qu’une chose pour ces monstrueux apprentis-sorciers. Quel contresens que de défiler contre ces monstruosités en se costumant en Marianne, idole révolutionnaire destinée à remplacer la Vierge-Marie, Reine du Royaume de France ! Nous préférons décidément l’original à sa singerie diabolique.

Maurras avait déjà rappelé en son temps qu’une société saine repose sur des devoirs. Chaque membre de la société, a, dès sa naissance, beaucoup reçu, de ses parents, de sa famille large, de sa patrie. L’individu sans-famille ou sans-patrie est inimaginable, ou alors, hélas, nous rencontrons des cas aujourd’hui, il s’agit d’un être instable, violent, immature, manifestement perturbé… L’homme doit honorer ses parents, sa famille, sa patrie. Il doit rendre ce qu’il a reçu en travaillant honnêtement, et en fondant à son tour une famille, en élevant ses enfants selon des principes naturels sains. Voilà ce à quoi il faut revenir, la base élémentaire qu’il n’aurait jamais fallu quitter afin de préserver la patrie, et, même si ce n’est pas l’objectif premier, assurer le bonheur des personnes. On l’a bien vu sociologiquement dans les pays occidentaux, dans l’histoire récente, la rencontre de deux égocentrismes ne peut certainement pas aboutir à un couple heureux et durable, ou a fortiori une cellule familiale stable. Ainsi s’explique largement la dramatique dénatalité qui frappe la France. Et ceci remonte à loin, pour notre malheureux pays, l’intérêt individuel, avoir peu d’enfants, étant préféré à l’intérêt collectif, en avoir beaucoup, depuis les lendemains immédiats de la Révolution ; notre dénatalité ancienne explique largement les défaites de 1870 et 1940, face à des Allemands plus nombreux.

Ainsi, une société saine, vivante, est une société des devoirs, et pas une société des droits. Cette prétendue société des droits ne peut pas durer : la faillite morale est évidente depuis longtemps, la faillite financière pointe à l’horizon, l’ordre public n’est plus assuré et la submersion migratoire par des populations nombreuses totalement inassimilables est chaque jour plus grave.

La France restaurée de demain ne peut donc passer que par la restauration d’une société des devoirs, centrée sur le Travail, la Famille, la Patrie, et non des droits. La dignité humaine authentique, la vie des plus fragiles -des enfants à naître comme des vieux et des malades-, y seraient concrètement bien mieux défendues aussi.

Octave Thibault

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