Rappels historiques

En octobre 1962, suite à la crise des missiles nucléaires à Cuba, un compromis est trouvé entre les USA de John F. Kennedy et l’URSS de Nikita Khrouchtchev. Les USA démantèlent leurs missiles en Italie et Turquie, l’URSS faisant de même à Cuba.
En 1990, après l’effondrement de l’URSS, le secrétaire d’État américain, James Baker, assurera Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait “pas d’un pouce vers l’est”. Des participants anglais et allemands ainsi que l’ancien ministre des Affaires étrangères de Mitterrand Roland Dumas qui ont participé à ces négociations, confirmeront ces promesses. Le directeur de la CIA, Robert Gates, déclarera ensuite à Gorbatchev que l’OTAN ne s’étendrait pas après le retrait des forces soviétiques d’Europe orientale (l’ancien pacte de Varsovie).

Pourtant toute la région, des pays baltes à la mer Noire, sera soumise pendant deux décennies aux manœuvres des États-Unis visant à élargir l’OTAN et à mettre en place les bases militaires qui encerclent aujourd’hui la Russie.
Ce sera le cas en 1999 pour la Pologne, la Hongrie et la République tchèque, en 2004 pour la Roumanie, la Bulgarie et les États baltes, en 2009 pour la Croatie et l’Albanie puis le Monténégro en 2017. La responsabilité de l’OTAN amenant ainsi des missiles nucléaires aux frontières de la Russie est immense. Un document officiel de 1991, classé ‘secret’ a récemment été déclassifié. Il révèle un accord écrit sur le non élargissement de l’OTAN vers l’Est. Les USA s’engageaient à ne pas élargir l’OTAN. En contrepartie, les Russes donnaient leur accord pour la réunification de l’Allemagne. Les Russes ont tenu parole, les Américains non !

Stephen Walt écrira que l’hubris est tel aux États-Unis qu’ils n’ont même pas été capables de reconnaître que la déclaration de l’OTAN en 2008, selon laquelle l’Ukraine et la Géorgie finiraient par rejoindre l’alliance, serait perçue en Russie comme une menace pour sa sécurité.

Que demandait la Russie pour l’Ukraine ?

L’application des accords de Minsk et notamment la fédéralisation de l’Ukraine, laquelle permettrait de concilier les intérêts des deux parties en présence, l’octroi effectif de l’autonomie qui avait été promise garantirait les droits de la majorité russophone dans le Donbass tout en préservant l’intégrité territoriale ukrainienne, comme le demandait le gouvernement de Kiev. Un accord international garantissant la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN mettrait un coup d’arrêt à la politique d’encerclement orchestrée par Washington depuis la chute de l’URSS et offrirait à la Russie de véritables garanties de sécurité.

Quel crédit accorder aux déclarations ou promesses américaines ?

Le 5 février 2003 la 2ème guerre du golfe est en préparation. Colin Powell, choisi par l’administration Bush fils car il était alors l’homme le plus respecté aux USA, mentira devant le monde entier en brandissant sa fiole d’anthrax à l’ONU. Il aurait pu devenir un héros mais il a choisi la guerre voulue par les néoconservateurs américains. Il ne sera jamais inquiété par la justice. Le 10 octobre 1990, Nayira, quinze ans, soi-disant infirmière et excellente comédienne, s’exprime devant les représentants des Comités des Droits de l’Homme des deux chambres du Congrès américain. Elle raconte en pleurs qu’elle a été témoin de scènes effroyables. Des soldats irakiens ont arraché des prématurés où ils reposaient, se sont emparés des incubateurs et ont précipité sur le sol ces bébés qui ont agonisé dans le froid. Les sénateurs et représentants sont saisis par l’émotion.
Nayira est en fait la fille de l’ambassadeur du Koweït aux États-Unis. Il fallait faire accepter à l’opinion publique américaine la 1ère guerre du Golfe qui débutera le 15 janvier 1991. La résolution 1 de guerre proposée par Bush père sera adoptée de justesse par le Sénat. G. W. Bush, Président des USA et anciennement responsable de la CIA, était bien sûr au courant de ce montage. La société de relations publiques américaine Hill & Knowlton qui avait organisé ce scénario était dirigée par son ancien chef de cabinet. Bush ne sera, lui aussi, jamais inquiété par la justice.

Quel crédit accorder à l’OTAN et aux dirigeants européens ?

– OTAN et création du Kosovo

Les médias répètent en boucle que l’invasion de l’Ukraine est « le plus grave acte de guerre en Europe depuis 1945 ». Ils ont déjà oublié le bombardement de la Serbie en 1999 et la création du Kosovo. En termes d’engagement militaire, ce pilonnage totalement illégal de la Serbie en 1999 dépasse l’intervention russe en Ukraine. Pour limiter les risques, l’OTAN s’en prendra délibérément à la population et toute l’infrastructure civile de la Serbie sera détruite, des armes à uranium appauvri seront utilisées et il y aura des milliers de morts. Ces destructions massives ont conduit à un accord de cessez-le-feu, puis à une résolution de l’ONU (N° 1244) votée le 10 juin 1999 par le Conseil de sécurité qui reconnaissait au départ la souveraineté de la Serbie sur le Kosovo. Cela aboutira en fait, après création de la KFOR, une force multi-nationale sous le contrôle de l’OTAN et mandatée par l’ONU, à la création de la République indépendante du Kosovo.

– La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen

Elle a annoncé le 27 février l’interdiction des médias russes Russia Today (RT) et Sputnik : “Ils ne pourront plus diffuser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre Union.” Si on consulte sa page Wikipédia, on apprend que l’opposition allemande a publié un rapport d’enquête accablant sur sa responsabilité dans un scandale au ministère allemand de la défense qu’elle dirigeait avant de partir pour Bruxelles. Il a coûté près de 100 millions d’euros dilapidés sans contrôle pour payer des consultants, conseillers et autres sous-traitants privés. D’autre part, le site internet anti-plagiat VroniPlag Wiki déclare avoir trouvé des « passages avec du plagiat » dans 27 pages de sa thèse de doctorat.

– Le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky

On parle beaucoup de lui dans la presse. Depuis une semaine le “Prestigieux” New York Times présente un article dont le titre est « Je Veux la Paix. La Résistance Héroïque de Zelensky est un Exemple pour le Monde ». Mais sur sa page Wikipédia, les Pandora Papers dévoilent qu’il possède de nombreuses affaires dans beaucoup d’anciens pays soviétiques et que ses sociétés de production sont gérées via des sociétés offshore implantées à Chypre dont certaines lui ont versé des dividendes (au montant resté inconnu). Selon le site d’investigation Slidstvo, il a omis de déclarer en 2017 qu’il possédait une villa valant près de quatre millions d’euros à Forte dei Marmi, une commune de Toscane très prisée des oligarques russes. Ces révélations mettent à mal l’image de transparence affichée par le président ukrainien.

– En France, les Young Leaders, mondialistes, ultra-libéraux et OTAN compatibles dirigent

De nombreux ministres entourant E. Macron sont soit Young Leaders de la French American Foundation, Young Global Leaders du Forum économique crée en 2004 par Klaus Schwab ou Young Leaders China. Ils sont totalement compatibles avec le mondialisme et l’ultralibéralisme US. On constatera, par exemple, que les trois membres du gouvernement qui venaient souvent nous parler du vaccin anti-COVID19 : Gabriel Attal, Agnès Pannier-Runacher et Olivier Véran sont tous trois Young Leaders. Une mention spéciale pour Emmanuel Macron qui a réussi l’exploit d’appartenir aux trois groupes et d’être ainsi trois fois Young Leader.

– Les évènements du Donbass, cause de l’intervention russe en Ukraine

La réalisatrice Anne-Laure Bonnel a très récemment, en mars 2022, adressé un message vidéo de 20 minutes aux spectateurs de la Maison russe, 20 minutes capitales à écouter où elle relate ce qu’elle a vu et non ce qu’on lui demande de dire. https://www.youtube.com/watch?v=rDcISXdWhkc
Dans une autre vidéo de 55 min DOMBASS (2016). https://www.youtube.com/watch?v=j04-
wtsA8Hg. Elle raconte la vie d’enfer dans le Donbass, province de l’Est, de l’Ukraine bombardée depuis 8 ans par l’Armée Ukrainienne de Kiev parce que sa population parle Russe et refuse d’abandonner sa langue : 14 000 morts en huit ans sous les bombes tirées par décision de leur propre gouvernement. Ce documentaire terrible a été réalisé par une femme, Anne Laure Bonnel journaliste et reporter de guerre. Elle a été interviewée récemment sur LCI, Cnews et BFMTV. Les journalistes de ces 3 chaînes feignaient d’ apprendre que le gouvernement ukrainien bombardait une partie de sa population. Une population qui était trop attachée à sa langue et à sa culture pour accepter de l’abandonner et qu’il y avait eu, tout de même, 14 000 morts dont ils avaient aussi “oublié” de parler.

 

Nous sommes en Décembre 2014, on découvre au début de cette vidéo le discours de Petro Porochenko, président ukrainien du pays du 7 juin 2014 au 20 mai 2019. Il parle des ukrainiens de l’Est : “Nous aurons du travail, pas eux. Nous aurons des pensions, pas eux. Nous aurons des allocations pour les retraités et les enfants. Nos enfants iront à l’école et à la garderie mais pas eux! Leurs enfants resteront dans des caves, parce qu’ils ne savent rien faire. C’est comme cela que nous gagnerons cette guerre.” Avez-vous vu ces déclarations du Pt Porochenko dans des médias occidentaux? Ces médias sont sous contrôle comme au moment des deux guerres du Golfe.

On apercevra dans la foule Victoria Nulland fuck the Europe (sic !), qui a servi comme sous-secrétaire d’État pour les Affaires Politiques et sera la représentante permanente à l’OTAN de 2005 à 2008. Son époux Robert Kagan et l’un des néoconservateurs, fondateurs en 1998 du Project for the New American Century (PNAC). On verra aussi les massacres d’Odessa le 2 mai 2014 (à 16 min) où 48 personnes d’ascendance russe qui s’étaient rassemblées devant la Maison des Syndicats, ont été massacrées. Une partie de la foule était furieuse que des russophones se réunissent. La plupart ont été brûlés vifs, des gamins de 16 ans et des pensionnés. Ceux qui sautaient dans le vide pour échapper aux flammes étaient battus à mort avec des barres de fer. Personne n’a été arrêté, les ordres venaient de Kiev.

Au cours des 200 dernières années, la politique étrangère américaine a fonctionné selon la doctrine Monroe, qui donne à ce pays le droit d’intervenir dans toute nation susceptible de menacer ses intérêts. Cette doctrine est à la base de l’OTAN. Le prétexte pour de nouvelles sanctions sera toujours trouvé ou simplement inventé, quelle que soit la situation en Ukraine. L’objectif sera toujours le même, étouffer le développement de la Russie ou des pays qui s’opposent à l’Empire. Il est temps de sortir de l’OTAN.

                                                                                                                                                                                 Jean-Claude Manifacier

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