International : Transnistrie-Moldavie, une possible déstabilisation ?

International : Transnistrie-Moldavie, une possible déstabilisation ?

La Transnistrie, terme que l’on préférera à l’imprononçable mais plus exact Transdniestrie –  terre au-delà du Dniestr, selon le russe, ou du Nistru, selon le roumain – sollicite régulièrement l’intérêt des commentateurs de la guerre en Ukraine qui émettent l’hypothèse que cette contrée séparatiste puisse être attaquée par l’une ou l’autre partie au conflit.

Attaquer la Transnistrie reviendrait, si ce devait être le cas, à attaquer la République de Moldavie dont elle fait partie en droit. Aucun État n’a, en effet, reconnu la sécession de cette province, même pas la Russie. Cela peut changer, naturellement, mais pour le moment, il n’en est rien.

Il y a, nous le savons, environ 1500 soldats russes en Transnistrie. Ils y sont depuis le temps de l’URSS et faisaient partie de la 14e armée (celle de feu le général Lebed). Ils y ont été maintenus à la suite d’un accord passé en 1992 entre la Russie, le gouvernement moldave et les autorités séparatistes. Le statut de ces troupes a alors changé pour devenir Forces de maintien de la Paix. La relève des soldats russes et leur approvisionnement en armes et munitions se fait en transit sur le territoire moldave via l’aéroport de la capitale moldave Chişinău (se prononce Quichinau). Conformément à leur stratégie partout où ils interviennent, les Russes envoient des forces d’interposition pour geler, sans les régler, les conflits auxquels ils sont partie (comme entre Azerbaïdjanais et Arméniens, Turcs et Syriens…). Ils gèlent ainsi depuis 30 ans le conflit entre Transnistriens et Moldaves (un petit millier de morts pendant la guerre de 1992), mais ne sont en aucun cas chargés de défendre le territoire moldavo-transnistrien de l’attaque d’une partie tierce.

Pour le gouvernement ukrainien, l’intérêt d’une opération en Transnistrie serait, d’une part, de tenter de s’emparer des importants dépôts d’armes d’origine soviétique se trouvant en Transnistrie ; ce serait, d’autre part, une façon de pousser l’Otan à intervenir directement pour contrecarrer d’inévitables réactions militaires russes de grande ampleur. Les 1500 soldats russes se défendraient assurément s’ils étaient attaqués, mais ne sont pas assez nombreux pour faire face seuls à une offensive sérieuse.

Ce serait alors l’ouverture d’un nouveau front entre l’Otan et la Russie. L’Otan est à deux pas, en Roumanie, où se trouvent déjà imprudemment des militaires français sous commandement de l’Otan. Peut-être aussi en Moldavie dont la nouvelle présidente, Maia Sandu est un pion des États-Unis (formation à Harvard, puis à la Banque mondiale…).

Pour ces raisons conjoncturelles, l’extension de la guerre à la Moldavie-Transnistrie, est donc possible, mais elle n’est pas certaine. Est-elle même envisagée ? En discuter relève d’une spéculation que l’avenir confirmera ou démentira. On peut, toutefois, également redouter la déstabilisation de ce pays, pour des raisons structurelles cette fois-ci.

On remarque que la fin de l’URSS, et de la Guerre froide, a eu pour conséquence l’embrasement violent de certains pays anciennement socialistes rassemblant des populations composites, Yougoslavie, Bosnie-Herzégovine, Serbie-Kosovo, pour ne pas les nommer. Puis entre Tchéquie et Slovaquie ; mais au moins le divorce fut-il à l’amiable en la circonstance. La déstabilisation de l’Ukraine appartient elle aussi à ce puissant mouvement de remise en cause de la coexistence de populations qui ne veulent pas d’un avenir commun.

La Moldavie peut-elle échapper à la déstabilisation et à la violence qui s’est abattue sur la région, voire à la reprise de l’ancien conflit de 1992 ? Cet État repose lui aussi sur des bases artificielles. Au moins deux principales :

1/ la République de Moldavie est un État, mais est-elle une nation ? en tout cas une nation vraiment distincte de la Roumanie dont elle a fait partie ? La République de Moldavie ne représente qu’un tiers de la Moldavie historique ; les deux autres tiers sont en Roumanie. Cette interrogation est au cœur de la question identitaire moldave, question compliquée encore par l’existence d’une minorité de langue russe, présente notamment dans la capitale (pas seulement en Transnistrie !) et d’une minorité gagaouze (turcophone mais chrétienne) homogène dans un territoire autonome. Le pays est en outre en crise politique et institutionnelle récurrente, et fragilisé par une situation sociale tendue ;

2/ le séparatisme transnistrien. La province séparatiste est loin d’être homogène. Sa population est répartie en trois tiers (inégaux, des statistiques récentes manquent) : un tiers roumanophone, comme la grande majorité des autres citoyens de la République de Moldavie, un tiers de langue maternelle russe, et un tiers de Russo-Ukrainiens. Le territoire lui aussi est compliqué : il y a quelques villages situés au-delà du Dniestr qui ne sont pas sous l’autorité des séparatistes mais sous celle de Chişinău ; il y a la petite ville roumanophone de Tighina, en Cisnistrie, qui est occupée par les milices transnistriennes.

Selon sa constitution, la République de Moldavie est un État neutre. Mais son actuelle présidente, agent américain comme nous l’avons dit, a rompu dans les faits avec cette neutralité en se rapprochant des É.-U. et de l’Otan. Or, pour la Moldavie, rompre avec la neutralité, c’est assurément le meilleur moyen d’être impliquée dans le conflit en cours, et avoir tout à y perdre.

Le risque n’est donc pas négligeable que ce pays s’embrase lui aussi à un moment ou à un autre. Avec ou sans conflit ukrainien. Espérons que non !

phl

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Pour une politique étrangère au service de l’intérêt national

Pour une politique étrangère au service de l’intérêt national

Parmi les quatre (ou cinq, (selon la façon dont on les définit)) fonctions régaliennes dont la Cité est investie, la politique étrangère jouit d’une primauté absolue. Elle est clairement première par son objet, la Cité ne pouvant en effet connaître ni paix civile, ni justice, ni finances ordonnées, c’est-à-dire aucune des composantes de l’ordre, sans lequel ne peut se réaliser le Bien commun, si, au préalable, n’ont pas été établies des frontières sûres. C’est donc aux menaces extérieures, pesant sur la Cité, que la politique étrangère doit faire face. 

Quant aux moyens, politique étrangère signifie d’abord diplomatie, mais celle-ci ne peut avoir d’existence réelle, d’efficacité pratique, que si elle dispose de l’ultima ratio qu’est la force des armes ; du temps, pas si lointain où, communiquant la culture avec le savoir, l’école de la République enseignait le latin au collège, les élèves connaissaient tous l’adage « si vis pacem, para bellum », qui apparaissait comme une évidence de simple bon sens[1].

Il n’y a donc qu’une pure analogie de contamination morale à qualifier en bien ou en mal les décisions de politique étrangère, qui ne sont efficaces que par rapport à leur objet ainsi défini, ou inutiles et a fortiori mauvaises, que par rapport à ce même objet ; il n’y a là, il ne peut y avoir là, aucune espèce de morale ce qui est d’un autre ordre. On pense au mot de Chamfort : « On ne joue pas aux échecs avec un bon coeur ».

Pour souligner cette primauté absolue de la politique étrangère, on peut, dans une plus large mesure, suivre Carl Schmitt, selon lequel la spécificité du politique, et ce à quoi se ramènent les actes et motivations qui en relèvent, est la différentiation de l’ami et de l’ennemi. Même si l’on peut mitiger la priorité absolue, établie par le philosophe rhénan, entre les présupposés du politique, c’est un fait que la désignation de l’ennemi, en même temps qu’elle se trouve à la base de l’agir en quoi consiste proprement la politique, rend compte également de l’être politique. Julien Freund, dans son Essence du politique, enseigne qu’« il n’y a de politique que là où il y a un ennemi réel ou virtuel » ; réel ou virtuel, parce qu’il s’agit essentiellement d’une altérité par rapport à soi, n’impliquant donc pas forcément une relation intrinsèquement polémogène. Cette reconnaissance et cette désignation sont un nécessaire et irremplaçable facteur d’union civique, dans son 1984, où il conçoit un gouvernement mondial, Georges Orwell crée de toutes pièces, l’ennemi extérieur, ennemi supposé réel, contre lequel sont organisées et entretenues toutes les haines, cristallisant et orientant contre lui, les aspirations naturelles à la violence. On reste bien ainsi dans le politique comme pluviversum première des essences permettant de définir la nature humaine. Cela dit, dans le monde concret, pour que la désignation de l’ennemi réel (ou d’ailleurs de l’allié) obéisse à la rationalité conforme au Bien commun, encore faut-il qu’elle puisse être effectuée en toute liberté ; et donc que celui ou ceux, à qui incombe cette importante décision, qui engage l’avenir de la Cité, ne fasse pas d’erreur sur l’identité du ou des ennemis potentiels. On en vient donc clairement à la souveraineté car, à l’évidence, seul l’intérêt national peut légitimement dicter sa loi dans la désignation de l’ennemi, et ce n’est évidemment pas au voisin de nous le dire. D’où la nécessité de l’absolue autonomie du choix des alliances diplomatiques, et a fortiori, de la décision de guerre, pour la même raison d’intérêt national ; un tel choix ne saurait évidemment être fait en fonction de considérations idéologiques ou morales, qui ne concernent en rien la politique. Léon Daudet, qui accompagnait son père aux eaux de Lamalou, rapporte les propos de l’historien et linguiste Auguste Brachet, curiste lui-même : « En matière de politique extérieure, je ne hais ni je n’aime. Je regarde où est l’avantage de mon pays, voilà tout ». Restant sauves les sympathies que chacun peut éprouver pour tel ou tel peuple, pour tel ou tel Etat, il y là une excellente anticipation de la formule maurrassienne : « La France, la France seule ! » On peut donc dire que, par sa nature même, la politique étrangère est le lieu éminent de la souveraineté et, de ce fait, la pierre angulaire du Bien commun.

Au contraire, chercher à imposer partout ses propres principes idéologiques, et se donner le droit d’infliger des sanctions à ceux qui ne veulent pas s’y soumettre, prendre parti dans des querelles, sans rapport avec le bien général des gens du pays, prétendre construire un monde meilleur, et, pour ce faire, intervenir dans les affaires des autres, n’est absolument pas l’objet normal de la politique étrangère ; en même temps qu’une confusion des essences (on se reportera aussi à ce sujet au lumineux enseignement de Julien Freund), il y aurait là, avec la manifestation d’une vanité démesurée, un détournement destructeur de la finalité de l’action politique !

            Dans son Histoire de deux peuples, Jacques Bainville fait remarquer que, rompant avec la sage et prudente tradition diplomatique de la Monarchie française, la Révolution s’engagea dans la voie périlleuse des guerres idéologiques ; dès lors ‒à l’exception des brèves années de la Restauration et de la Monarchie de juillet‒ « la question des rapports avec l’étranger ne (fut) plus réglée d’après les intérêts de la France, mais d’après des sentiments et des théories ». C’est en application de ce dévoiement que l’on vit un Napoléon III, dévot enthousiaste et borné, de « l’Evangile de Sainte-Hélène », manipulé par Bismarck, favoriser de toute les façons possibles l’unité allemande, après l’unité italienne, conduisant ainsi une politique de destruction de l’équilibre européen, alors fondé sur les traités de 1815 (suite de ceux de 1648) et, en conséquence, d’affaiblissement de la France.  En approuvant ardemment cette politique, commente Bainville, qui en juge d’après les résultats qu’elle a eus pour nous, ce n’est jamais « d’aussi bon coeur et avec autant d’irréflexion », que les Français ont crié : « Vive ma mort ! » Inéluctable conséquence de Sadowa ‒résume-t-il‒ « Sedan est la contrepartie de Bouvines ».

 Au fait primordial de la souveraineté, avec les conséquences qu’elle entraîne quant aux choix à faire, s’ajoutent deux autres éléments, essentiels à toute politique étrangère digne de ce nom. D’abord, c’est un fait que le péril n’est jamais unique. Par ses actes, ou par ses ambitions annoncées, un ennemi peut se désigner lui-même ; ce fut le cas avec l’Allemagne de Hitler qui, dès 1925, par son Mein Kampf, fit clairement savoir, face à l’aveuglement criminel des pacifistes à la Briand ou à la Blum, quel sort il entendait réserver à la France du traité de Versailles. Mais il faut surveiller aussi celui qui peut éventuellement nuire ; et comme, répétons-le, la politique n’a rien de commun avec la morale, c’est bien sur l’intérêt du pays et sur lui seul, que les conflits, comme les alliances, peuvent se fonder. Une chose est de mal évaluer cet intérêt à un moment donné, Louis XIII en 1632, Louis XV, lors de la première guerre de sept ans (selon Bainville), car on peut alors, se reprendre, mais c’en est une d’une tout autre gravité, de partir dans des fantasmagories idéologiques. Pour la même raison et dans la même logique, le second élément est qu’alliances et défense ne se préparent pas seulement pour le lendemain imminent, mais doivent aussi, pour la vie de la Cité, se projeter dans la durée ; si la communauté politique est faite pour exister dans l’espace, elle l’est aussi pour durer dans le temps. Et, on le sait : les erreurs se payent pendant longtemps, les erreurs politiques plus longtemps que les autres !

            A partir de ces considérations générales la question qui s’impose aujourd’hui est de savoir où en est la France dans laquelle nous vivons, en matière de politique étrangère. La réponse est qu’à peine plus d’un siècle et demi après Sadowa, sous nos yeux, au mépris de l’expérience historique, les gouvernements républicains se succèdent sur la voie de la trahison de nos intérêts et que les Français n’ont pas renoncé aux illusions mortifères, qui ont produit tant de désastres. Aussi, les Sedan qui se préparent sous la conduite des mauvais chefs qu’ils se sont donnés, n’ont pas fini de les ruiner, de les tuer ; en cette fin de l’an de disgrâce 2022, on peut redonner la plus fâcheuse actualité à la question toute simple posée par Maurras, dans l’Examen introductif de l’édition définitive de son Kiel et Tanger : « Oui ou non, la République peut-elle avoir une politique extérieure ?»

            A l’évidence, le manichéisme puéril qui semble aujourd’hui la base de toute réflexion de politique étrangère, et dont on obnubile les cerveaux dociles des Français, couplé avec la servilité face aux idéologies dominantes et la soumission à l’Alliance atlantique, mettent la France de Macron dans l’incapacité de servir le Bien commun. Il suffit d’entendre ce lamentable personnage ‒le même qui, tout récemment, appelait de ses vœux l’instauration d’un « ordre mondial unique »‒ inciter les Français à « payer le prix de la liberté » face à « l’attaque brutale » attribuée à Poutine, et de « payer le prix de la liberté » pour soutenir l’Ukraine. Les épigones macronards ne sont pas en reste : l’incompétent patenté, promoteur des sanctions qui devaient couler l’économie russe, interroge gravement : « Peut-on laisser un pays attaquer un autre pays ? C’est ce qu’a fait la Russie » ; sa nullissime cheftaine dégoise avec des trémolos émus : « La défense de nos valeurs a un prix » ; de leur côté, les médias dominants continuent leur communication sentimalo-belliqueuse à sens unique ; et une bêtasse de presse audio-visuelle regrette que les Français ne soient pas assez enthousiastes pour s’engager militairement en faveur de l’Ukraine.

            Il faut savoir raison garder. La liberté des Français est-elle menacée par la Russie ? Est-ce effectivement la leur dont ils doivent payer un prix quelconque pour l’assurer, ou bien doivent-ils payer eux-mêmes, pour l’assurer à d’autres ? Les Français sont-ils chargés d’un rôle de juge et de gendarme pour trancher sur la légitimité ou la non légitimité de telle attaque d’un pays par un autre, de juger sur le fait de savoir qui a raison ou tort dans un différend international qui ne les concerne en rien ?

 Moins borné que ses successeurs, dont certains poussèrent l’insanité jusqu’à un terme à peine croyable, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, déplore, à juste titre, cet « humanitarisme médiatisé », obstacle majeur, selon lui, à toute politique étrangère véritable.

Quels dangers mortels font au contraire, courir à la France, les élucubrations irresponsables des politicards de la république ! On regrette que ce ne soit pas un Français de la lignée des réalistes qui nous guidèrent jadis, mais le Premier ministre hongrois qui, dénonçant la position agressive de l’U.E, exprime la position la plus raisonnable : « La politique de sanctions est un pas vers la guerre. Quiconque intervient ainsi prend position, et c’est un autre pas vers l’une des parties en guerre, en d’autres termes en direction de la guerre. » Or, on le constate avec une résignation horrifiée : les conséquences, catastrophiques pour les Français, des sanctions économiques prises contre la Russie ne semblent même pas avoir fait s’interroger quiconque, sur la capacité des moyens militaires dont disposerait la France en cas de conflit ouvert. L’inepte république de 2023 fait, avec l’internationalisme européiste et otanien, inévitablement penser à celle de septembre 1939. Aussi, est-ce bien, hélas, par la négative, qu’en 2023, il faut répondre à la question posée par Maurras en 1927.

A l’opposé, il est clairement indispensable de revenir au politique comme essence, et à la politique comme agir, c’est-à-dire de se soumettre à la nécessité de renouer avec une vision géopolitique des relations internationales, dans un cadre largement pluraliste, et ce, par rapport au seul intérêt français.

L’instauration d’un ordre mondial unique ( que souhaite qui ???), ferait ainsi sortir l’homme de ses voies, et le condamnerait à mort, à moins que ne se reconstitue plus ou moins invisiblement ‒c’est, selon Julien Freund, de l’ordre de la nécessité‒ des structures politiques parallèles.

Philippe Champion 

[1]Comme l’ordre moral s’est glissé partout, la grammaire latine préféra un jour : « Si vis pacem, cole virtutem ».

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Russie – Ukraine et la France seule

Russie – Ukraine et la France seule

Malgré le besoin que beaucoup éprouvent de se rattacher idéalement au combat des uns ou des autres, et cela malgré les incroyables invraisemblances des narrations Russes ou Ukrainiennes, il n’est pas inutile de faire quelques remarques pour les très rares âmes encore en mesure de faire face à la plus plate banalité des faits, qui sont têtus comme chacun sait.

Comme l’avait souligné en son temps Pierre Sidos, devant la situation désespérée de la France, beaucoup de nationaux sont tentés par les combat des autres: avant-hier Katanga, Yémen, Liban, hier Karens et Hmongs, Croatie, Serbie, aujourd’hui Syrie, Arménie, Ukraine ou Dombas… Combats d’abord et surtout verbaux, devenus plus risibles encore depuis qu’ils se déroulent sur les réseaux asociaux…

Nous remarquons que les nationalistes – ou plus exactement les identitaires – qui ont passé le plus clair de leur temps à ne pas aborder la question raciale – et en particulier la question juive – ces deux dernières décennies soutiennent publiquement le bataillon néonazi Azov, dont ils ne savaient rien ou presque il y a un mois.

Cela pose plusieurs questions : eux-mêmes, quelle opinion ont-ils du national-socialisme ? On aimerait qu’ils nous en disent plus, car de deux choses l’une, ou bien ils sont nationaux-socialistes mais ils le cachent très bien (où sont leurs articles, leurs livres, leurs organisations, leurs émissions de radio, leurs vidéos, leurs actions ?) ou bien ils ne le sont pas. Mais s’ils ne le sont pas, pourquoi cette débauche de solidarité électronique suivie d’aucun effet ? S’ils sont authentiquement dévoués à la cause des peuples autochtones d’Europe, pourquoi n’ont-ils rien dit depuis huit ans que le gouvernement juif et fantoche de Kiev bombarde des femmes, des enfants et des vieillards, blancs, européens et chrétiens au Donbass ? Ces vies-là ne comptent-elles pas ? Elles méritent donc d’être sacrifiées sur l’autel de leur géopolitique de boudoir…

La vérité c’est qu’il n’y a ni sincérité ni gravité à leur position de principe, ils affichent ainsi leur vertu “identitaire” sur les réseaux. Cela sera sans conséquences néfastes sur leurs petites vies d’emprunt, puisque c’est tout l’occident mesmerisé par le formidable appareil de propagande juive qui la valide. N’était ce petit sous-entendu philonazi… au sujet duquel les médias (((occidentaux))) montrent une complaisance qui ne s’explique que par la haine ancienne et indéracinable de tout ce qui est Russe.

Nous avons vu se déverser des tombereaux de rêveries, d’ignominies, de mensonges sous la plume électronique de gens que je considérais comme des camarades sinon comme des amis. Ils se sont livrés à une orgie de “solidarité” valorisante d’autant plus écœurante qu’elle n’implique aucun sacrifice, pas même de risque social, sans parler de risques physiques, puisqu’ils ont préféré le confort de Facebook aux périls du front. Ils se moquent bien d’entraîner ce qui leur tient lieu d’auditoire dans des impasses politiques, pourvu que leur appétit sans limite de gloriole numérique soit satisfait…

Pour le bien de la mouvance nationaliste française, ils auraient été mieux inspirés de conserver une certaine réserve en n’oubliant pas que le bataillon Azov a fort à faire et qu’il ne viendra pas faire la révolution nationale ici, en France à leur place… La décence, un certain réalisme politique, un souci des priorités et de la charité bien ordonnée le commandait. Mais la jobardise, le romantisme et la pose leur tenant lieu de boussole, il ne fallait pas s’attendre à autre chose.

Un mot également sur les “doctrinaires” qui “condamnent” l’opération russe selon le principe du “ni trusts, ni soviets” et qui en appellent à la solidarité avec l’Ukraine, nation européenne “agressée” par le tyran de Moscou…

Premièrement, cette position irénique (favorisant toujours la paix – quoiqu’il en coûte) fait fi du rapport de force créé par l’Empire du mensonge -Otan-Soros-Cia en 2014 lors du coup d’État coloré. J’avais alors ménagé la possibilité – certes très mince- d’une révolution nationale qui aurait capitalisé sur l’événement. Sur un malentendu cela aurait pu se produire. Mais nous ne sommes plus en 2014, les nationaux-socialistes Ukrainiens n’ont pas botté le cul de leurs oligarques juifs, ils ont préféré faire leur sale guerre de purification ethnique dans les provinces de l’Est.

Recuire les vieux slogans éculés du Groupe Action Jeunesse revient à apporter son appui moral aux opérations de destruction de la Russie. Mais plus grave et surtout – et c’est la seule chose qui m’émeut aujourd’hui – c’est appuyer les opérations de destruction des nations européennes, à commencer par l’Ukraine ! Destruction par submersion migratoire et par subversion lgbtqim+. Réalisation du Plan Kalegi et du Baphomet cabalistique. 

Une remarque en passant sur la destruction de l’Ukraine. Comme nous l’avions prévu dès le début de l’opération russe de février 2022, la Hongrie, la Roumanie et la Pologne prendront elles aussi part au dépeçage de l’Ukraine.

Nous avons passé des heures à expliquer les guerres hybrides de l’Otan en Italie et ailleurs (Belgique, Turquie, Espagne et Portugal, Opération Condor dans le Cône sud-américain) moins par goût pour l’histoire que pour prévenir les opérations hybrides de l’Otan alors en devenir… 

Nous avons échoué là aussi. Mais nos analyses sont confirmées : la subversion de la Droite révolutionnaire est un enjeu vital pour l’Empire antéchristique adossé à l’Amérique…

Comme l’Otan utilisa des éléments retournés de la Droite italienne dans l’Operation Gladio qui jouèrent un rôle central dans les attentats, en particulier ceux de Milan et de Bologne, l’Empire recrute ses tirailleurs dans la droite la plus bête du monde

Un mot aux poutinolâtres de stricte observance : Poutine gouverne un Empire multiethnique où les Russes ethniques sont désormais en minorité dans leur propre capitale, il persécute les nationalistes Russes, les dissidents, les militants de la vérité historique qui cherchent à rétablir la vérité sur le faux culte shoatique… Et il se prépare à convoquer un congrès international antifasciste quand il aura fini de “dénazifier” l’Ukraine.

Poutine ne fera pas la révolution nationale à notre place. Cessez de propager la légende selon laquelle Poutine est la synthèse de la Révolution conservatrice que vous appelez de vos vœux depuis vos boudoirs pas moins tristes que ceux de vos clones kieviens.

La situation dans laquelle nous met l’intervention militaire Russe sur le territoire ukrainien est celle d’un nouveau Yalta, que juifs de Russie et d’Amérique signent sur le dos de l’Europe, ce contre quoi nous prévenons depuis 2016, tandis que vous faisiez campagne pour (((Donald Trump))) …

 

                     Moscovites, kieviens, à tous n’opposez que la « France Seule »

 

Monsieur K

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Leçon d’Ukraine

Leçon d’Ukraine

Ils ont raison. Kiev a été russe. Ce n’est pas à nous qu’il faut le dire. Nous nous rappelons bien que la princesse Anne, fille de Iaroslav, épousa Henri Ier et fut l’arrière-arrière-grand-mère de Philippe Auguste. Ils ont raison, la Russie est devenue un empire multi-ethnique sous les tsars, qui s’est étendu sous leurs successeurs communistes avant de se réduire un peu dans les années quatre-vingt-dix. Ils ont raison, toujours, de relever que depuis la même époque, l’OTAN a connu un spectaculaire Drang nach Osten, et que, la crise des missiles à Cuba en 1963 l’a montré, les Etats-Unis ne tolèreraient pas de bases adverses à leurs frontières.

Ils n’ont pas tort non plus de noter que la terre qu’on nomme Ukraine est peuplée d’ethnies diverses, et que d’autres puissances que la Russie l’ont possédée et marquée. Ils n’ont pas tort, seul l’extrême-est et la Crimée sont aujourd’hui russes. Ils n’ont pas tort, les Bolcheviques ont si profondément martyrisé l’Ukraine qu’ils y ont semé une aversion pour la Russie qui aurait pu changer la face de la seconde guerre mondiale si les Allemands avaient été moins sots. Ils n’ont encore pas tort, si abusive qu’aient été la politique de l’OTAN et celle de l’Ukraine ces dernières années, elles n’approchent pas celle de l’URSS jusqu’à 1989. La Russie a sans doute un grand chef, mais la guerre qu’il mène n’est pas plus légitime qu’une autre. L’Ukraine a sans doute un clown pour président, mais elle n’est pas une nation moins légitime que, disons, le Belarus. Moscou a rapatrié ses ressortissants du Kazakhstan, il peu les rappeler aussi d’ailleurs, des endroits d’Ukraine où ils sont très minoritaires, ou des pays baltes. Ce serait un gage de bonne volonté.

Mais le plus fort a toujours raison, c’est ce que ce brave Poutine entend montrer aujourd’hui. L’Amérique a manqué le coche, elle n’a pas écrasé la puissance russe quand elle en avait les moyens : depuis, celle-ci s’est requinquée militairement et joue sa partie, et la politique outrecuidante que mène Washington lui vaut aujourd’hui ce revers.

Maintenant, l’empire multi-ethnique russe n’est pas plus réjouissant que l’empire multi-ethnique américain, et il faut rappeler qu’ils se sont ligués pour nous faire perdre, à nous Européens, nos empires, en même temps qu’ils nous enrôlaient dans leur guerre froide. Autrement dit, c’est clair, c’est évident, mais il ne faut jamais cesser de le redire : l’Europe ne s’est jamais remise de la seconde guerre mondiale. La seule chose que nous ayons fait de bien depuis, c’est la force nucléaire.

Que faire maintenant ? Pas envoyer Sarkozy, Védrine ou Tartempion causer avec le Kremlin. Mais se taire, et se rappeler que le premier devoir de tout gouvernement est la puissance. La seule justification de l’Etat est la protection qu’il offre à la nation. Saint Louis estimait que le roi devait être fort, juste et prudent. Pas mieux. Nous devons travailler en silence et sans que cela se voie, comme le grain sous la terre, à retrouver de la puissance.

La guerre actuelle a un côté pédagogique : depuis que l’armée russe est entrée en Ukraine, on redécouvre ici la vertu des frontières. Là-bas, il est légitime de défendre une frontière. Là-bas, l’envahisseur est mal vu. Prenons-en de la graine. Redevenons maîtres de nos frontières. Et travaillons à rendre possible ce qui est nécessaire : le renvoi des millions d’envahisseurs qui sont sur notre sol.

Martin Peltier

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