Recension : Maurice Barrès. Le grand inconnu 1862 – 1923

Recension : Maurice Barrès. Le grand inconnu 1862 – 1923

Maurice Barrès, le grand incconu

A peine au seuil, passage Choiseul, j’ouvris, je lus, je dévorai. La pluie, qui tombait à torrent, me permettait de m’attarder dans la longue galerie ou, pour mieux dire, dans le pays enchanté du livre nouveau. Plus il m’était nouveau, plus il me semblait m’appartenir en propre, car j’y retrouvais tout ce que je voulais. A distance, il faut appeler cet état d’esprit : l’enthousiasme. Enthousiasme très particulier, venu d’un mélange subtil des deux termes qui nous agitaient secrètement alors : le goût de l’ironie et l’ardeur de la poésie.

Charles Maurras, Maîtres et témoins de ma vie d’esprit. A propos de Sous l’œil des barbares

L’enthousiasme fut aussi cette sensation qui nous étreignit à la parution de cette nouvelle biographie de Maurice Barrès, sous la plume d’Emmanuel Godo, aux éditions Tallandier. Son auteur ne nous est nullement inconnu puisqu’il eut le mérite, parmi bien des publications, de signer déjà de belles biographies de quelques-uns de nos plus grands auteurs : Léon Bloy. Ecrivain légendaire (2017), Huysmans et l’évangile du réel (2007) ou encore Paul Claudel. La vie au risque de la joie (2005). Ce biographe, professeur de littérature, est également un écrivain de talent, ainsi qu’un poète : sa prose s’en ressent à notre plus grand bonheur.

Celui qui cherchera dans ce livre un manuel trop scolaire, accompagnée de son aridité coutumière en sera fort contrit ! Nous sommes ici face à une belle plume dont l’élégance à elle seule mériterait que nous nous arrêtions : « L’enfance réellement vécue, ce sont d’abord des sensations, des impressions inoubliables, une sorte de paradis sensoriel, que l’être emporte pour la vie comme un viatique ou plutôt un terreau, un sol sur lequel il fera son chemin, bâtira ses édifices intérieurs, son œuvre littéraire, politique, personnelle. Des scintillements dans le jardin, le parfum des œillets et des roses, la voix mi-rassurante, mi-inquiétante des parents et des grands-parents qui appellent l’enfant, l’odeur du miel pour le goûter, la répulsion immanquablement suscitée par la ration de pomme de terre et de carottes servie les Morel, au petit collège de Charmes, le jeu d’ombres sur la muraille les jours de plein soleil (…). » (p.20).

Emmanuel Godo ne lit pas la vie de Maurice Barrès à l’ombre de ce qu’il devint, aucune perspective téléologique ne gâte cette étude ; notre auteur s’efforce plutôt de montrer comment Barrès accoucha de lui-même, comment il vint à la vie tout au long de celle-ci !

Naquit-il Lorrain ? Oui et non, car il le devint tout autant qu’il en hérita. C’est pourquoi, nous n’avons pas ici affaire à une vie de Barrès, mais aux vies de celui-ci, c’est-à-dire à ses enfances, à ses adolescences, à ses vies d’adulte. Mêmement, et c’est tout à son honneur, Emmanuel Godo parvint à redonner toute sa place aux œuvres de cet immense écrivain ! Non seulement les livres de Barrès procèdent de sa pensée, mais sa pensée est induite de ses écrits, l’un entraîne l’autre, l’un et l’autre se créent en une spirale géniale qui aboutit à une sublime œuvre !

Quel plaisir de retracer lentement et bellement la vie de celui qui sut écrire Le culte du Moi et le Roman de l’énergie nationale, quel enchantement de se replonger dans les luttes politiques qui marquèrent au fer rouge notre histoire nationale, le boulangisme, l’Affaire Dreyfus, la Grande Guerre. Maurice Barrès y joua un rôle prépondérant. N’oublions pas l’admiration qu’avait pour lui la maître de Martigues :

L’auteur de l’Appel au soldat n’était spécialiste ni de l’économie, ni du fisc, ni de l’élection, ni de la diplomatie, mais il unissait à la réflexion tranquille, à la méditation opiniâtre et ferme, un sens aigu des choses, qui l’eût illuminé de force, et que son autorité, son amitié, son influence auraient imposé. Il était, pour user de son propre langage, le plus puissant intercesseur de l’esprit national auprès de l’esprit électoral et parlementaire.

Charles Maurras, Maîtres et témoins de ma vie d’esprit

Nous ne saurions trop conseiller aux jeunes générations de se replonger dans l’œuvre de ce grand écrivain, mais qui reste encore pour beaucoup un grand inconnu. Qu’à son école, nous sachions, comme Anthime des Lourdines qui dilapida le legs de ses ancêtres, à cause des malheurs que nous provoquèrent, nous ressaisir, et accepter l’héritage que nos aïeux nous léguèrent. Que nous sachions à nouveau marcher à leur côté vers l’avenir qui ne s’écrit jamais qu’avec nos morts sur notre terre.

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La nécessaire réindustrialisation

La nécessaire réindustrialisation

« Seule une ré-industrialisation intelligente nous fera renouer avec la puissance et la prospérité. »

Compte tenu de la crise sanitaire inédite et particulièrement dévastatrice en France, il semble acquis de devoir réindustrialiser et relocaliser… Mais par où commencer ?

Tout d’abord il apparaît clairement que le recouvrement de notre souveraineté médicale et sanitaire devient une priorité. Cela entraînera le rapatriement d’une partie de la production des médicaments et des équipements médicaux, spécialement les plus critiques (principes actifs, antibiotiques, intermédiaires de synthèse,…) dans les domaines-clés (virologie, cancérologie, système nerveux,…).

Mais la situation actuelle nous explique qu’il ne faudra pas s’arrêter là…        Il est capital d’observer quels secteurs économiques ont été contraints, malgré le confinement, de poursuivre leur activité à 90 ou 100%. On trouve ainsi la chaîne agro-alimentairemais aussi l’énergie, le traitement des déchets et de l’eau, l’emballage(carton) les télécommunications, les systèmes informatiques, l’ensemble des réseaux de transportsmême si ceux-ci tournent au ralenti et bien sûr le système bancaireet la moitié des services publics. Dans l’optique d’un fonctionnement autonome de notre économie en cas de nouvelles crises, ces secteurs devront évidemment être « sauvegardés » et faire l’objet de protection spécifique (contrôle des maillons critiques de leur chaîne d’approvisionnement, relocalisation de leur fabrication partielle ou totale,…).

Grâce aux analyses des branches professionnelles concernées, on comprend que d’autres secteurs encore ne peuvent être immobilisés sans impliquer le blocage à très moyen terme (trois à quatre mois maximum) du reste de l’économie et de la vie quotidienne des Français…

Ainsi, l’électronique, avec l’exhortation récente des représentants des industriels des semi-conducteurs à assurer la continuité totale d’exploitation, est un cas emblématique. Rappelons, en effet, que ces composants sont « essentiels à toutes les infrastructures et équipements vitaux » décrits plus haut. Pour imager le propos, on pourrait dire que les micro-processeurs (fabriqués à partir des semi-conducteurs) sont les « cerveaux » de tous les équipements électromécaniques. Un raisonnement identique pourrait s’appliquer à certains constituants ou sous-ensembles des matériaux composites, de laplasturgie, de la métallurgieou de la chimie, absolument indispensables à maintes filières industrielles !

A ce stade de notre réflexion, il est judicieux de préciser quelles sont les principales vertus d’une industrie suffisamment intégrée… Il s’agit d’un effet d’entraînementinégalé sur le reste de l’économie (double de celui des services par exemple), d’une résilienceaux crises (financière ou autres !), d’un apport d’indépendance économique dans tous les domaines et d’une capacité de création quasi-uniquedefortes margeset d’exportations.

Alors, quelle stratégie pour réindustrialiser ?… Je démontre dans mon ouvrage Le Choix Souverainiste, sous-titré Lescinq blocages à faire sauter pour redresser la France (Ed. Atelier Fol’fer, 2019) que la ré-industrialisation de la France s’accompagnera nécessairement de la reconquête des espaces semi-ruraux (les 3 000 communes de densité moyenne 400 habitants au km2) et ruraux (les 31 000 commune de moins de 60 habitants au km2). En effet, encore riche de nos champions industriels toujours existants (c’est un dernier atout que nous avons) qui font office de grands ensembliers, celle-ci consistera presqu’exclusivement à installer ou relocaliser de nouvelles PMI et à développer des ETI (Entreprises à Taille Intermédiaire) dans tous nos « territoires » comme l’on dit aujourd’hui.

Pourquoi ?… Parce que c’est justement ce maillage immense de sous-traitants (incarnant autant de métiers tels que la plasturgie, les matériaux composites, l’électronique,…) qui a été détricoté depuis quarante ans. Or, ces PMI sont situées à plus de 80 % en dehors des métropoles, c’est-à-dire dans les zones semi-rurales ou rurales telles que définies plus haut et qui hébergent en fait plus de deux tiers des Français ! Et les ETI, véritables fleurons de toute économie performante, possèdent leurs unités de production sur ces mêmes zones à plus de 70% !

Lorsque l’Etat français, redevenu enfin stratège(!), sera convaincu à la suite de l’immense majorité de nos concitoyens du bien-fondé de la ré-industrialisation, il devra initier au plus vite ce (très) grand chantier. Celui-ci reposera sur un grand plan de relocalisation, ou de déploiement pur et simple, d’une partie de notre industrie à définir sous-filièrepar sous filière en partenariat avec lesbranches professionnellesrénovées et modernisées pour la circonstance.

Ce programme se déclinera selon les trois dimensions classiques qui permettent l’épanouissement de toute entreprise : la recherche (les « produits de demain », la formation  professionnelle (les « hommes de demain ») et les financements (en capital et trésorerie). C’est à cette condition que la France pourra retrouver durablement la puissance et la prospérité.

Thibaut de La Tocnaye,
Ingénieur centralien
Dirigeant-fondateur d’entreprises industrielles et high-tech, Conseiller régional, Directeur d’un Institut de Formation d’Elus, Auteur de l’ouvrage Le Choix Souverainiste 
(2019)       

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La chronique de Monsieur K.

La chronique de Monsieur K.

parutions importantes 

 

Ces mois-ci ont vu deux parutions importantes, l’une est L’autre Zemmour de Youssef Hindi, la seconde est le livre sur l’inceste de Maître Viguier.
Ce n’est pas le fruit du hasard si ces deux livres paraissent chez Kontre Kulture, l’une des toutes dernières maisons à faire le bon travail d’identification de l’ennemi et de déconstruction des embûches dont il parsème la route des nationaux.
Les vieilles ficelles qui ont servi jusqu’à la corde pendant la guerre d’Algérie, pendant la prise de contrôle de la France combattante en 1942 sont toujours employées avec le même succès par les mêmes.
Lire le livre de Hindi, c’est embarquer pour une odyssée dans le temps long cher à Bruxelles, des doubles jeux, des fausses allégeances, des cités que l’on ouvre nuitamment aux sarazins puis aux chrétiens selon les besoins de l’heure… C’est une plongée dans la longue histoire du crypto-judaïsme, entre assimilation et dissimulation. Hindi nous emmène des confins algéro-marocain à la recherche des origines Berbères du chroniqueur vedette du groupe Canal+, aux bord des guerres impérialistes lancées par l’administration Bush et conçues par les cénacles “néo-conservateurs”, c’est à dire trotskistes.
Zemmour est un prétexte à une explorations des conditions politiques et géopolitiques de son émergence comme figure du virage pseudo national qu’empruntent les oligarchies atlantiques devant la rumeur nationaliste qui gronde. L’ouvrage de Hindi se lit comme un roman policier, malgré le sérieux académique de son appareil critique qui le rend inattaquable.
A ce jour, l’ouvrage qui aurait dû soulever une affaire politico-littéraire dont la France a le secret, n’a reçu aucun écho de la grosse presse… il n’a fait l’objet non plus d’aucune attaque si l’on fait exception du papier indigent de Francis Bergeron dans Présent et du débat vidéo qui s’en est suivi.
Il est très aisé de faire lire au plublic acquis aux zemmourisme ce livre qui à la fois le confirme dans ses intuitions sur la question européenne, sur l’euro, le libre-échangisme, l’immigration et l’insécurité culturelle mais va plus loin dans l’analyse et ne laisse pas plus de place aux rêveries de la bourgeoisie conservatrice qu’aux menées subversives d’un Zemmour qui occupe un rôle tout a fait significatif dans les changements de surfaces qu’opère l’oligarchie pour qu’au fond, rien ne change
 
Leçons de Droit n°6, La controverse de Ravenne - Damien Vigiuer - Librairie  française
La seconde lecture que je recommande vivement à nos amis d’AF, est celle du cours de droit de Maître Viguier, intitulé La controverse de Ravenne, sur l’importante question de l’inceste. Après un travail ardu de casuistique passant en revue les définitions de ce tabou fondateur de toute civilité dans le droit romain, le droit canon, le droit coranique, ou bien le code civil, dans la seconde partie de l’ouvrage, sur les traces du moine et théologien Pierre Damien de Ravenne, l’auteur explore les liens qu’entretiennent inceste et judaïsme.
Il est impossible de résumer un tel travail théologico-politique en quelques mots, mais on pressent bien l’importance du sujet alors que partout l’oligarchie judéogauchiste est en prise avec des affaires de viols incestueux…
Maître Viguier tape dans le mille lorsque citant Pierre Damien il rappelle que commettre l’inceste, c’est judaïser…
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Monsieur K.

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