La France de Zemmour

La France de Zemmour

Dans ce troisième et dernier volet, David Veysseyre analyse la certaine idée que Zemmour se fait de la France. Face à la place médiatique qu’occupe le journaliste il est important de montrer son vrai visage.

Quelle est la France de Zemmour ? Celle malheureusement du faux roman national qu’il narre d’ailleurs très mal et la France inorganique née en 1789 où l’individu ne se définit plus par une appartenance à une communauté naturelle et historique, mais par une citoyenneté fondée sur la raison et des valeurs universelles. On s’aperçoit cependant très vite que la raison est très insuffisante pour sustenter l’harmonie d’une nation et autoriser sa perpétuité sans faillir. Voilà la France qu’aime Zemmour, la France des parvenus haineux de la Révolution où se dire Angevin, Tourangeau, bas Poitevin et haut Normand nous faisait déjà passer pour des ploucs au XIXe siècle. C’est la raison pour laquelle la France est aujourd’hui le foyer nucléaire de la dégénérescence en Europe avec son égalitarisme consubstantiel à son idéologie officielle qui fait passer les traditions pour des reliques réactionnaires oppressantes empêchant l’individu de s’épanouir. Le développement ultime de 1789 dans la conscience collective, c’est l’enfantement tératologique du cad’sup en poste à New York comme modèle anthropologique supérieur en lieu et place du saint, du héros et de l’honnête homme. Dans la France que goûte Zemmour, il suffit d’adhérer aux valeurs de 1789 pour devenir français. Zemmour et ses amis veulent donc vivre ici en paix, dans une France assimilationniste sans être importuné par les musulmans, mais peu leur importe la nature réelle de ce pays, son identité véritable, sa continuité ethnique, historique, culturelle et anthropologique.

Qu’il défende le maréchal Pétain ne nous convainc pas non plus. Zemmour affirme après tant et tant d’autres que la France est tout sauf une race, elle serait seulement une société politique et un Etat. Le peuple français est partant un peuple politique sans aucune racine, identité ethnique, historique et culturelle. Pour être plus précis, voici ce qu’il dit, quand il a fait la une de la revue d’Eléments d’octobre-novembre 2018, interrogé par François Bousquet: “notre pays a été forgé plus qu’aucun autre par l’histoire. Son unité est là. Elle n’est ni une langue, ni une race, ni une géographie“. Voilà qui devrait faire réfléchir tous les thuriféraires de héros de Cnews. Il dévoile ici sa vision de la France, la France telle qu’il la conçoit. Il faut simplement se concentrer sur cette assertion, tout ce qu’il raconte ailleurs dans ses livres est logorrhéique, répété 100 fois à satiété ailleurs, on s’aperçoit alors qu’il parle comme les médias, l’Education nationale et tous les partis du spectre républicain depuis 1880. C’est non seulement faux sur le plan scientifique, mais Zemmour ne fait ici qu’opiner avec ceux qui depuis des lustres protestent que la France est un terrain vague qui s’est construit avec l’immigration. Charlie Hebdo et toute l’extrême gauche communient exactement dans la même vision d’une France charnelle qui n’existe pas et qui s’est construite sur une idée et des arrivages sporadiques d’individus.

La science la plus élémentaire insulte pourtant à toutes ces marottes sur l’histoire et l’identité françaises, elle témoigne au contraire d’une existence ethnique d’un peuple français depuis le début de la protohistoire au début de l’âge du bronze. Les Indo-Européens ou Aryens (mais le terme est un peu galvaudé) sont arrivés dans la péninsule eurasiatique (Europe occidentale) au début du chalcolithique vers -3000 environ. La culture de la Céramique cordée qui va embrasser toute l’Europe septentrionale (territoires actuels de l’Allemagne du nord et centrale, Pologne, Pays baltes) va être en -2800 la première culture archéologique authentiquement indo-européenne. Elle va inaugurer la fin de la principale vague migratoire des steppes pontiques et l’arrivée des Indo-Européens en Europe occidentale à cette période. La culture de la Céramique cordée va être le foyer principal de l’indo-européanisation de l’Europe. De cette indo-européanisation de l’Europe centrale, va naître la deuxième grande culture archéologique indo-européenne : la culture des gobelets campaniformes qui sera à l’origine de nos proto-Celtes, selon l’archéologue Patrice Brun. Il l’avait déjà présumé en 2008, mais il l’a de nouveau affirmé récemment à un colloque de l’INRAP en 2015 en étayant sa démonstration sur les résultats récents de la paléogénétique. La culture d’Unétice du bronze ancien en Europe centrale (Allemagne du sud actuelle, Autriche, Bohème, Slovaquie) à partir de -2200 sera le foyer de la future indo-européanisation et celtisation du territoire de la France actuelle avec la civilisation des tumulus au Bronze moyen, la civilisation des champs d’urnes au Bronze final, la civilisation de Hallstatt et de la Tène à l’âge de fer. C’est au Bronze ancien (2200-1600 av. notre ère), voire un peu avant que vont commencer les premières incursions indo-européennes sur le territoire de la future France, ces populations indo-européennes proto-celtiques vont coloniser peu à peu ce dernier et donner aux populations de chasseurs-cueilleurs mésolithiques néolithisées et aux populations d’agriculteurs néolithiques présentes sur notre sol 3000 ans avant une forme, une culture et un embryon d’Etat.

Notons que cette population d’agriculteurs néolithiques anatoliens était importante, les Celtes ne seront pas majoritaires à tous les endroits, le peuple français va naître en grande partie ici, comme le montre la paléogénétique actuelle, du métissage entre ces deux couches, néolithique et celtique, que l’on pourrait appeler aussi aryenne ou pontique dans la mesure où les Celtes descendaient des Indo-Européens venant des steppes pontiques entre mer Caspienne et mer Noire.

Au Bronze moyen (1600-1350), presque la moitié de la France va être indo-européanisée, la culture des tumulus moyen dans tout l’est de la France embrassant la Bourgogne, la Lorraine et l’Alsace actuels (pensons à la grande nécropole de la forêt de Haguenau où on a dénombré 500 tertres funéraires, on peut encore les voir aujourd’hui quand on se promène ou quand on fait un jogging dans ladite forêt, beaucoup ont été fouillés par l’honnête homme et ancien maire de Haguenau Xavier Joseph Nessel au début du XXe siècle) et la culture des Duffaits sur le territoire actuel de la Saintonge, du Poitou, de l’Angoumois actuels l’attestent. L’indo-européanisation va se poursuivre avec l’âge du bronze final (1350-800) et la culture des champs d’urnes qui se répand en deux vagues principales de populations proto-celtiques sur presque tout le territoire de la future France. C’est à cette époque, dit le grand archéologue alsacien Jean-Jacques Hatt, que l’on va observer la pénétration sporadique, mais sur des grandes surfaces, de petits groupes de guerriers dans des régions restées jusqu’à présent à l’écart de la colonisation du Bronze moyen : « Leur répartition, visible sur la carte archéologique de la Gaule, constitue un tissu assez lâche, correspondant à des principautés guerrières gouvernées par des aristocraties militaires ».  L’âge du fer (750-50) va connaître les invasions véritablement celtiques (Gaulois d’abord et Belges ensuite à la période de la Tène) avec les périodes de Hallstatt (750-480) et de la Tène (450-50). Les fameuses « tombes à char » de la fin de Hallstatt avec la Dame de Vix et le Prince de Lavau mise à jour dernièrement témoignent d’une civilisation celtique aristocratique parvenue à sa pleine maturité. On pense que nos Gaulois sont arrivés vers -500 et les Belges vers 300. Quand César va conquérir la Gaule chevelue à partir de -58, il aura devant lui une nation entièrement celtique et celtisée (certains endroits n’avaient été que partiellement aryanisés ou celtisés), sauf l’espace entre Garonne et Pyrénées peuplé d’Aquitains comme on les appelait, mais qui n’étaient en fait que des proto-Basques. Après la conquête, l’Empire va certes romaniser la population, mais hormis quelques colonies de vétérans dans le midi de la Gaule conquise un siècle plus tôt, les légions installées aux frontières du Rhin, la haute administration romaine dans les grandes villes de Gaule (Trèves aujourd’hui allemande, Lyon et Arles), les hommes d’affaires, les entrepreneurs et les commerçants italiens éparpillés ici et là sur le territoire, la Gaule va rester celtique, même si elle va perdre sa langue et en adopter peu à peu une autre qui deviendra le gallo-roman dans sa phase romane proprement dite et ensuite le langue d’oïl ou français au nord de la Loire et la langue d’oc au sud au occitan. Quant au francoprovençal (Lyonnais, Savoie, sud du Jura, Val’d’Aaoste, Suisse romande), il appartient plus à la langue d’oïl. La dernière conquête de la Gaule, mais qui aura des incidences tout aussi importantes au plan culturel, moins au plan linguistique, mais beaucoup plus au plan ethnique, viendra du nord et sera germanique. Ce sera la deuxième indo-européanisation de notre territoire après les Celtes 2000 ans avant. C’est la conquête franque qui va inaugurer notre haut Moyen Âge à la fin de Ve siècle. Celui que l’on considère comme le fondateur de la nation française avec son baptême était un franc. Mais il n’est pas venu uniquement avec sa truste de 3000 guerriers en Gaule. Ce fut une colonisation germanique de peuplement très importante jusqu’à la Seine et partielle jusqu’à Loire, ce qui explique la scission du gallo-roman en deux ensembles qui va avoir lieu un peu plus tard, mais elle était déjà en travail au VIe siècle. Au nord de la Loire, le superstrat germanique important va favoriser la différenciation du gallo-roman et être à l’origine de la naissance du gallo-roman septentrional, qui deviendra le roman d’oïl divisé en plusieurs dialectes (champenois, normand, picard, gallo, lorrain, francien, angevin, orléanais, bourguignon, berrichon, poitevin, saintongeais, etc.) et dont le français sera la langue générale et littéraire. Au sud de ce fleuve, la langue romane restera plus proche du latin et donnera la langue d’oc. Voilà pourquoi la France est divisée en deux, elle est celtique et celtisée à la base, mais elle est plus germanisée au nord et elle est demeurée plus romanisée au sud. Elle est gallo-franque ou celto-germanique au nord de la Loire, celto-romaine au sud, toutefois entièrement de langue romane.

Tous ces éléments suggèrent donc que le pays de Molière, Racine et Corneille est tout de même une nation ethnique et culturelle. Le peuple français est né au IXe siècle à peu près quand la fusion entre les différents peuples composant la Gaule fut définitivement consommée : Celtes romanisés et Francs au nord ; Celtes romanisés et Burgondes au sud-est ; Celtes, Aquitains et restes de Wisigoths dans le Sud et Sud-Ouest. De nombreuses disciplines attestent péremptoirement cette existence d’un peuple français ethniquement constitué à partir de cette date, d’autant plus qu’elles ont beaucoup progressé depuis un siècle. Il était plus difficile au XIXe siècle de déterminer et d’identifier exactement les populations établies dans le territoire de la France actuelle à la pré- et à la protohistoire, dans l’Antiquité et haut Moyen Âge. C’est au haut Moyen Âge avec les Invasions Germaniques que le peuple français sera définitivement constitué. Lesdites disciplines sont au premier chef : l’archéologie, l’histoire littéraire, la toponymie, l’anthroponymie, la linguistique romane, l’histoire du droit, aujourd’hui la génétique des populations qui a fait d’énormes progrès depuis deux lustres. Il faut attendre les résultats définitifs du projet ANCESTRA pour la paléogénétique. Ce projet scientifique s’est proposé de retracer le peuplement du territoire correspondant à la France de nos jours en étudiant l’impact de chaque vague de migration depuis le Néolithique jusqu’à l’époque mérovingienne, la période où comme je l’ai dit plus haut la France va être définitivement constituée sur le plan ethnique. Pour ceux qui voudraient s’enquérir, j’expose toutes les conclusions de ces disciplines attestant l’unité ethnique, linguistique et culturelle du peuple français dans ledit numéro spécial des Ecrits de Paris de janvier 2019, mais sans la pré et la protohistoire (du moins j’en parle assez vite, j’ai bien signalé la couche néolithique et la celtisation, mais je suis parti de la France telle que l’a trouvé César en -58), ainsi que la paléogénétique dans la mesure où nous manquons encore de données complètes pour la France.

Pour voir le type d’arguments captieux qu’utilise ce cacographe et donner en même temps un aperçu de la prétendue érudition et science de Zemmour que Bergeron croit entrevoir chez lui, on exposera simplement ici les éléments qu’il allègue pour témoigner de l’inexistence d’un peuple français autochtone majoritaire. En effet, dans l’entretien susmentionné que Zemmour a donné à F. Bousquet dans le numéro d’Elément d’octobre-novembre 2018, le nouveau champion des nationalistes dit pour corroborer sa thèse selon laquelle la France ne serait ni une langue, ni une race, ni une géographie, qu’il n’y a pas de différence entre Nice et Turin, Strasbourg et Cologne, Lille et Bruxelles[1]Ah bon ?

Zemmour, en héraut de l’histoire de la France et qui essaie de passer pour un homme cultivé, devrait savoir que tous les pays qui ont une longue histoire ont obligatoirement des minorités en leur sein. Il n’existe aucun Etat-nation homogène ethniquement et culturellement homogène. L’Allemagne, même après 800 ans de colonisation germanique à l’est a encore une communauté slave, les Sorabes qui résistent à la germanisation, dans le Land actuel de Saxe. Mais qu’il n’existe aucune différence entre Nice et Turin, Lille et Bruxelles relève de l’inculture la plus crasse et de connaissances très approximatives sur l’histoire de France et d’Europe. Comme le signale Jérôme Bourbon dans son excellent éditorial de Rivarol 3459 du 17 février 2021, la culture historique et littéraire de Zemmour est celle du journaliste et non celle de l’érudit. Bergeron nous fera décidément toujours rire. Le polémiste a seulement raison pour Strasbourg et Cologne qui sont tout simplement deux villes allemandes, la première est simplement alémanique avec un petit superstrat franc et un substrat celtique et roman (Argentorate s’est développée autour d’une légion romaine stationnée le long du Rhin), la deuxième intégralement franque avec un petit substrat roman (Cologne est une fondation romaine et fut une très grande ville sous l’Empire romain, le toponyme Cologne, Köln en allemand, vient de Colonia Agrippinensis). Mais Nice est une ville purement occitane comme Toulouse, Aix-en-Provence, Nîmes, Limoges, Rodez, Narbonne et Montpellier, elle fut politiquement piémontaise un temps avant son rattachement à la France en 1861, mais l’appartenance politique d’une contrée ne préjuge en rien son identité. Quant à Lille et Bruxelles, celui que Touzé (je ne prends pas toujours l’exemple de Bergeron) qualifie d’homme de haute culture devrait savoir que la première est une pure ville romane, gallo-franque certes et proche de la frontière linguistique germano-romane (français-néerlandais), mais que la langue ancestrale y est le picard (langue d’oïl, c’est un dialecte français) et non le néerlandais à l’inverse de Boulogne et Calais qui parlaient encore cet idiome au XIIe siècle. Bruxelles est quant à elle une pure ville néerlandophone qui s’est francisée durant le XIXe siècle pour des raisons que je n’ai pas le loisir d’exposer dans ce bref article. Reportez-vous audit numéro des Ecrits de Paris de janvier 2019.

On peut donc comprendre que Zemmour préfère une France républicaine où le projet est simplement une adhésion à des valeurs vides, il peut s’y mouvoir plus à l’aise, mais on lui saurait gré de nous épargner ses distorsions idéologiques, d’autant plus que les Français n’ont pas besoin de Zemmour et des juifs pour se renier eux-mêmes, pour se désintéresser de leur histoire et de leurs antiquités. 1789 a donné le signal en abominant le passé, toujours réactionnaire, violent, inégalitaire, etc. Il fallait partant reconstruire une cité heureuse en répudiant tout ce qui était tenu comme supérieur, historique et distingué avant. C’est pourquoi la connaissance intime du passé et sa continuité harmonieuse n’était pas la première préoccupation des avortons, des cancres et des demi-ratés qui ont pris le pouvoir à cette époque. Le maître Maurras l’avait compris le premier. Nos Sarkozy-Mallah, Hollande et Macron ne sont que les épigones encore plus nuls et décrépits de cette pouillerie, je le répète. C’est la raison pour laquelle Renan parlait dans la Réforme intellectuelle et morale de la nécessité d’un centre aristocratique permanent défendant le goût, la culture, l’art, le passé contre le béotisme latent, souvent produit de maints types dépourvus de scrupules et d’instruction, mais prompts à y parvenir par tous les moyens. C’est en gros Macron qui affirme qu’il n’y a pas de culture française. Zemmour opine dans son sens quand il dit que la France n’est pas une culture, une langue et une géographie. En l’absence de centre aristocratique permanent (Renan) et de classes éduquées, on ne peut donc plus rien opposer aux marchands d’orviétan. Vous rajoutez les moyens de communication actuels avec Internet et des éditeurs peu scrupuleux, toutes ces élucubrations se diffusent partout et arrivent à devenir digne de créance pour beaucoup de nos contemporains. Et on en arrive à Zemmour comme héros de la droite ! Quelle chute dans l’abîme.

J-P Maxence que l’on a hélas un peu oublié et qui pour vous camper un peu l’ambiance de l’époque avait déclaré lors d’un meeting en 36 : « Si jamais nous prenons le pouvoir, voici ce qui se passera : à six heures, suppression de la presse socialiste ; à sept heures, la franc-maçonnerie est interdite. À huit heures, on fusille Blum ». Programme hautement d’actualité aujourd’hui, sauf qu’il va falloir remplacer l’efféminé et narcissique Blum par d’autres personnes dont il vaut mieux taire les noms pour l’instant afin d’éviter les poursuites judiciaires. En attendant, formons-nous, instruisons-nous, cultivons-nous, fortifions-nous. Acquérons assurance, confiance, caractère et aussi de notre propre chef ce qu’il était possible d’apprendre dans un collègue jésuite au XVIIIe siècle, connaissances actualisées par les progrès de la science survenus entre temps. Les personnes qui viennent d’être mentionnées étaient prêtes à en découdre et avaient un autre caractère que les nullités de la droite actuelle, mais elles étaient en même temps hautement instruites et avaient une autre conscience de notre passé que ce guignol de Zemmour qui nous dit que le modèle de la France est Israël ou quelque chose d’approchant et que Saint Louis est un roi juif, du moins ami des juifs, alors que ce fut le roi le moins judéophile de notre histoire.

[1] Voilà ce que dit exactement Zemmour interviewé par François Bousquet dans le numéro d’Elément 174 d’octobre-novembre 2018 : « […] c’est que notre pays a été forgé plus qu’aucun autre par l’histoire. Son unité est là. Elle n’est ni une langue, ni une race, ni une géographie. Il n’y a pas de différence entre Nice et Turin, Strasbourg et Cologne, Lille et Bruxelles ».

David Veysseyre 

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La France de Zemmour

Zemmour, fourrier du national-sionisme

 

Face à l’ampleur que prend le phénomène Zemmour, David Veysseyre analyse dans ce deuxième volet le piège du  national-sionisme dans lequel sont tombés beaucoup de patriotes. 

Zemmour est d’abord l’incarnation, le parangon de ce qu’Alain Soral a désigné sous un nom heureux : le national-sionisme. On peut être très circonspect à l’endroit du complotisme exacerbé d’Alain Soral, mais reconnaissons-lui un génie rhétorique naturel et une faculté de forger certains termes qui ont le mérite signalé de résumer de manière éblouissante certaines tendances idéologiques de notre temps. Le national-sionisme est tout simplement un renversement des alliances opéré par la droite juive au profit de la droite française apparemment honorée par cette sollicitude pour nous envoyer combattre l’Islam, alors que depuis trop longtemps les juifs ont été pour une grande partie d’entre eux les ouvriers passionnés de toutes les dépravations et les promoteurs infatigables du cosmopolitisme, de l’immigration et du métissage.

Mais seulement ici et pour le goy, on peut s’apercevoir qu’ils sont tous nationalistes, conservateurs et très pieux en Israël. Mais que l’on s’entende bien, je ne veux pas non plus rendre les juifs responsables de tous nos maux, c’est une attitude malsaine, malhonnête et méprisable, c’est la raison pour laquelle j’abhorre les théories du complot. Les Français de souche sont encore bien plus responsables de leur misère et ils n’ont pas besoin des juifs pour se détruire eux-mêmes. Il suffit de hanter une « salle des profs » pour s’apercevoir que 90% des « profs », la plupart crasseux et incultes, sont d’extrême gauche et des immigrationnistes forcenés contempteurs de tout ce qui est traditionnel, populaire, raffiné, historique, enraciné, aristocratique, universel, particulier, tout ce qui constitue partant l’identité traditionnelle d’un Français. C’est donc l’attitude du juif qu’il faut dénoncer, sa duplicité constante, mais il est difficile d’apprécier sa nocivité, sa perniciosité dans un organisme déjà moribond et putréfié comme la France. Il est en revanche constant que le juif a tout intérêt à soutenir des régimes libéraux et démocratiques, les régimes qui le laissent en paix et où il passe le plus inaperçu. C’est le cas de Zemmour et de beaucoup de ses coreligionnaires comme Bercoff, Goldnadel, Finkelkraut dont la Houtzpah est sans limite. Qui sait par exemple que l’ancien gauchiste Finkelkraut écrivait avec Bruckner à la fin des années 1970 Le Nouveau désordre amoureux, dans lesquels ces ordures ne condamnaient nullement les pratiques du pédomane taré Tony Duvert se prévalant de ses expériences sexuelles avec un millier d’enfants ? Tous ces gens-là sentant le vent tourner se veulent maintenant de droite. Mais quelle droite ? Ces gens-là ont révisé leurs prétentions, ils veulent vivre ici tranquillement et l’immigration musulmane qu’ils ont soutenu de concert avec les loges et une majorité de Français de souche dégénérés qui apportent à chaque élection leurs suffrages aux partis du système depuis 60 ans, est en train de se retourner contre eux maintenant.

On peut faire maints reproches aux musulmans, mais ils ont au moins l’honneur d’être restés plus fidèles à la religion et à la culture de leurs pères. Avec les problèmes géopolitiques qu’ont engendrés la création de l’État d’Israël en 1948 et l’hostilité forte cultivée entre Israël et les pays arabes depuis cette époque, beaucoup de musulmans sont devenus judéo-sceptiques. Beaucoup de membres de la communauté juive ne se sentent donc plus en sécurité en Europe et en premier lieu en France. Le pays des droits de l’homme possède la communauté juive la plus importante d’Europe. Certains juifs ont partant pensé qu’il était préférable de contracter une alliance avec la droite française judéo-compatible pour conjurer ce péril. Zemmour est le principal champion de cette tendance, il ne parle que d’islam et il ramène tous les problèmes de ce pays à cette religion, ce qui semble un peu louche. Il ne s’agit pas de nier ce problème, mais l’islam n’est que la conséquence d’une immigration inadmissible fomentée et encouragée par tout le monde depuis maintenant 70 ans, profs, syndicalistes, patrons, fonctionnaires, politiques. Que l’on ne vienne pas pleurer maintenant, détourner notre attention des causes pour ne considérer que les effets et s’affliger de ces derniers. Zemmour et ses comparses veulent simplement nous attacher aux effets, ce qui n’est pas très probe, en tout cas moralement inacceptable.

Alain Soral avait forgé aussi un autre terme très heureux, le libéralisme sécuritaire qu’il opposait au libéralisme libertaire, forme de libéralisme de droite bête, opportuniste et affairiste qu’il opposait au libéralisme de gauche, dégénéré, cosmopolite et LGBT+. Le national-sionisme est partant une forme juive du libéralisme sécuritaire. Il faut envoyer le goy faire la guerre à l’Islam pour assurer la tranquillité des coreligionnaires de Goldnadel, Finkelkraut et de Zemmour. Pour augmenter la motivation et exaspérer l’agressivité des nouveaux suppôts de Zemmour, Bercoff, Elisabeth Lévy et Goldnadel (Riposte laïque, les Identitaires…), tant on sait que l’on se bat encore mieux quand on est mû par une idée qui nous exalte, il faut impatroniser dans la conscience du goy la notion d’Israël comme rempart de la civilisation « occidentale » contre le « péril islamique », ainsi que l’imposture du « judéo-christianisme ».

Voilà le piège dans lequel choient beaucoup de nos amis. L’erreur est humaine, mais s’opiniâtrer dans cette erreur est diabolique. On les aura prévenus !

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