Editorial de Rivarol

Editorial de Rivarol

Sans surprise l’Assemblée nationale a voté massivement le jeudi 24 novembre la proposition de loi constitutionnelle déposée par la France insoumise et « visant à protéger et à garantir le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse ». Les mots ont un sens : on ne cherche pas à protéger l’enfant à naître dont l’élimination volontaire et industrielle va bientôt avoir valeur constitutionnelle dans leur République de terreur et de mort, dans leur système intrinsèquement et essentiellement criminel. Non, on cherche à protéger le « droit fondamental » à tuer les bébés dans le ventre de leur mère. L’emploi du verbe protéger dans ce contexte est donc particulièrement pervers et odieux. Mais c’est une habitude de leur régime mortifère et contre-nature de prétendre protéger par le masque, par le vaccin, par le préservatif, alors qu’en réalité la seule et véritable protection est de vivre en parfaite harmonie avec la nature et dans le respect des lois voulues par le Créateur. Quant à l’acronyme IVG, il entend cacher la réalité d’un avortement chirurgical qui n’est rien d’autre qu’une boucherie. Et d’autant plus grande, d’autant plus effrayante aujourd’hui que le délai légal pour avorter a été étendu le 3 mars 2022, juste avant que le Parlement ne suspendît ses travaux pour les élections présidentielle et législatives, jusqu’à la fin de la quatorzième semaine de grossesse, soit seize semaines après le premier jour des dernières règles.
 
 
En 1975, la loi Veil prévoyait un délai de dix semaines de grossesse pour avorter. En 2001, la loi Aubry prolongeait le délai à douze semaines. Et depuis le 3 mars 2002, la France permet donc l’élimination des fœtus jusqu’à la fin de la 14e semaine, ce qui contraint, de l’aveu même du professeur Israël Nisand, pourtant peu connu pour son opposition de principe à l’avortement, à écraser la tête du bébé pour le tuer. Car la grossesse étant à un stade avancé, l’aspiration de ce que certains appellent pudiquement « le contenu de l’utérus » ne peut se réaliser que si la tête du bébé, qui a déjà des bras et des jambes faits pour être portés, choyés, étreints, embrassés, bercés, caressés et un cœur qui bat, et qui ne demande qu’à aimer et à être aimé, a préalablement été broyée, déchiquetée, massacrée, écrasée, déchiquetée. Sa tête étant trop grosse pour être aspirée, comme on aspire de la poussière ou des détritus avec un aspirateur, il faut donc au préalable l’écraser. Voilà ce qu’ils appellent un droit fondamental, une conquête inaliénable, un progrès irréversible, un droit des femmes imprescriptible, comme si le rôle d’une mère était de tuer le fruit de ses entrailles — peut-on imaginer crime plus affreux, plus inexpiable ? —
 
Eh bien, la quasi-totalité des députés n’ont pas reculé devant cette boucherie innommable. Les mêmes qui veulent faire interdire la corrida par respect pour le taureau mis à mort, comme c’est notoirement le cas des députés de la Nupes, qui veulent culpabiliser ceux qui consomment de la viande par respect pour la souffrance animale, ne voient en revanche aucun inconvénient au massacre industriel de millions d’enfants à naître parfaitement viables, à l’écrasement barbare du cerveau de millions de fœtus. Nous vivons vraiment l’ère de la sensiblerie et de la pleurniche qui filtre le moucheron mais laisse passer le chameau, qui se veut plein de sollicitude, de compassion et d’amour pour le taureau dans l’arène, le canard ou l’oie gavés (le roi d’Angleterre, Charles III, a désormais interdit la consommation du foie gras dans ses palais, quel héroïsme tranquille !), le poisson ou la volaille présentés sur les rayons du poissonnier ou du boucher, mais qui, en revanche, se moque complètement que l’on fracasse le cerveau des enfants à naître. Comme le disait déjà en son temps Georges Bernanos « l’homme moderne a le cœur dur mais la tripe sensible ». Que dirait-il aujourd’hui ?
 
Sur 387 députés présents (sur 577 élus), seuls 32 ont voté contre la constitutionnalisation du « droit à l’avortement ». Moins de 10 % des parlementaires présents, à peine plus de 5 % de l’ensemble des députés de la nation. Voilà où nous en sommes. Voilà la gravité de la situation. Dans les groupes parlementaires de gauche et de la majorité présidentielle aucun, je dis bien aucun, député n’a voté contre cette barbarie, pas même des députés du Modem de Bayrou, pourtant héritiers directs de la démocratie chrétienne. L’apostasie est décidément totale. Quant aux groupes dits de droite, là aussi c’est la Bérézina. Il n’y a plus de droite en France. Nous le savions depuis longtemps, ce vote abominable en est une preuve de plus, en quelque sorte la preuve par neuf. Sur les 62 députés des Républicains, seuls 7 ont voté contre. Nous donnons tous les détails en page 2 de ce numéro pour que chacun puisse savoir qui a fait quoi. Et sur les 89 députés du Rassemblement national, seuls 23 (nous nous attendions à pire !) ont voté contre, 38 ont voté pour, dont tous les proches de Marine Le Pen (qui, selon le compte rendu de l’Assemblée, aurait voté oui à la proposition de loi, mais elle n’était pas là à cause, nous dit-on, d’une « urgence médicale » — sic !), Sébastien Chenu, Julien Odoul. Et Jean-Philippe Tanguy, qui n’était pas indiqué comme votant, a tenu à faire savoir qu’il avait voulu « voter pour » cette proposition de loi de la France insoumise. Le clan des Rose Marine a montré qu’il était pour l’élimination des fœtus, mais de leur part le contraire eût été étonnant !
Voilà où en est aujourd’hui le Rassemblement national de Marine Le Pen ! Qu’il est loin le temps où l’on pouvait croiser, dans les allées de la fête des BBR, le courageux docteur Xavier Dor, avec sur son veston, un autocollant intitulé « Pour l’abrogation de la loi Veil » ! Qu’il est loin le temps où son association pro-vie, Sos Tout Petits, disposait officiellement d’un stand pelouse de Reuilly ou au Bourget ! Qu’il est loin le temps où le programme de gouvernement du Front national prévoyait en toutes lettres la suppression de la législation sur l’avortement (en 1986, en 1993 et encore en 2002) ! Qu’il est loin le temps où l’on pouvait voir aux BBR des prêtres en soutane, les drapeaux des anciens combattants de Roger Holeindre s’incliner à la consécration lors de la messe traditionnelle, latine et grégorienne selon le missel romain de saint Pie V !
 
Tout cela, c’était du temps où la famille Le Pen se servait des catholiques de tradition comme de la chair à canon, qu’elle avait besoin de colleurs d’affiches, de militants dévoués, pour se hausser du col et être élevée sur le pavois. Mais depuis les masques sont tombés, tous les principes moraux ont été évacués, reniés, le catéchisme piétiné, la doctrine chrétienne assassinée : on a ainsi eu droit à la promotion de la PMA pour les lesbiennes, à l’approbation explicite de l’avortement et de l’euthanasie, à l’acceptation du Pacs, du “mariage” pour les invertis et de l’adoption par les paires homosexuelles et le FN-RN est devenu un lupanar pédérastique, adorateur de la laïcité, de l’IVG, de la contre-religion shoahtique et de l’icône Simone Veil. La trahison à droite, ce n’est pas seulement De Gaulle, Giscard, Chirac et Sarkozy. C’est aussi hélas les Le Pen, on ne le dit pas assez ! Et pourtant il faut le dire, même si c’est douloureux. Car telle est la vérité. Les cocus, ce ne sont pas seulement les autres ! Et on pourrait ajouter à toutes ces trahisons le revirement sur la loi Gayssot et sur l’Union européenne. Bref, un vrai désastre ! Mais pour eux, rassurez-vous, ce n’est pas grave : l’alcool et l’argent coulent à flot. Et par ici le champagne. Et par ici les petits fours. Vous reprendrez bien du caviar et du Dom Pérignon ? Je veux, mon neveu ! Pensez : plus de dix millions d’euros de financement public par an ! Elle n’est pas belle, la vie !
 
Tout laisse hélas à penser qu’en 2023 l’avortement sera gravé dans l’airain constitutionnel mais, après tout, ce n’est pas illogique dans leur République du crime et du chaos. Et le prochain millésime devrait voir également la dépénalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, dix ans exactement après « le mariage pour tous » de Taubira. On le voit, on va toujours plus loin dans l’horreur et l’abjection. Et c’est aussi une façon de précipiter le Grand Remplacement avec des enfants avortés en masse et des vieillards euthanasiés en masse. Et pas seulement les anciens, car le suicide assisté peut aussi concerner des enfants et des adolescents mal dans leur peau : après les transgenre, voici bientôt venu le temps de la piqûre létale. Après l’adjonction de glandes mammaires, voici l’heure du cimetière. Ou plutôt du crématorium qu’on dit plus écologique.
 
Car la mode est aujourd’hui à l’écologie.  Ne nous dit-on pas qu’un enfant européen pollue terriblement, que son coût carbone est très élevé ? Très médiatisée, une étude publiée en 2017 — dont on ignore totalement ce sur quoi elle s’appuie pour parvenir à un tel résultat — évaluait ainsi le “coût” climatique d’un enfant à 60 tonnes équivalent CO2 par an, soit six fois l’empreinte carbone d’un Français moyen. Beaucoup de médias en ont évidemment tiré la conclusion qu’avoir un enfant en moins, ou mieux, ne pas avoir d’enfant du tout, était la manière la plus efficace de réduire son empreinte carbone. D’où le pullulement de titres de magazines féminins comme celui-ci : « Avoir un enfant est-il vraiment un geste écolo ? » Il n’est pas étonnant dans ces conditions que beaucoup de jeunes femmes occidentales, victimes de ces modes et de ces discours culpabilisateurs, qui respirent l’air du temps, disent ouvertement qu’elles n’auront pas de progéniture par souci de préservation de l’environnement ! Ce qui, soit dit en passant, est une façon de déguiser en humanisme ce qui n’est souvent qu’une forme inavouée d’égoïsme ou une peur panique face aux responsabilités d’une mère de famille.
 
C’est en tout cas méconnaître voire mépriser la noblesse incomparable de la maternité, dont on avait une idée plus juste lorsque le culte marial était réellement répandu dans notre pays. C’est ne pas voir que l’amour d’un homme pour une femme, et d’une femme pour un homme, n’atteint généralement sa plénitude, son acmé, son sommet, que s’il donne la vie, s’il la transmet, si de l’union des corps et des cœurs naît un petit d’homme qui, à son tour, apprendra peu à peu à parler, à marcher, à aimer et qui ravit dès ses premiers instants ses parents par ses sourires, ses babillements, son innocence, par sa découverte éperdue du monde qui l’entoure, par sa fragilité, sa dépendance qui nous rappellent que nous ne sommes rien par nous-mêmes et que nous avons besoin des uns des autres. Faute de quoi, l’amour devient égoïste, se rabougrit, se racornit, s’étiole et finit par disparaître. C’est le don de soi qui donne sens à sa vie. Criminaliser la fonction reproductive, favoriser une société de la stérilisation, de l’infanticide, de l’euthanasie, du vice et du néant est une société qui va immanquablement vers sa disparition. De ce monde-là, glacial et glaçant, nous ne voulons à aucun prix.
 
Jérome Bourbon, Editorial de RIVAROL
N'hésitez pas à partager nos articles !
Supplique aux évêques pour la Vie par Véronique Lévy

Supplique aux évêques pour la Vie par Véronique Lévy

Grands textes

par Véronique LEVY

Très beau texte de Véronique Lévy pour interpeller l’épiscopat français sur les dangers actuels liés à la Vie

Chers évêques, apôtres du Christ,

Marie pleure ses enfants… la consolerez-vous ? Une clameur monte des chambres froides de la Santé Publique… silence glacé des innocents dont le sang n’en finit pas d’être versé, dont l’être est profané et arraché aux entrailles maternelles, au lieu saint de leur conception réservé à Dieu Seul.

Dans la révision de la prochaine loi bioéthique c’est l’embryon qui est sacrifié et c’est l’Humanité qui est violée en sa source et toute entière, l’Humanité, icône de Dieu créé à Son Image et à Sa ressemblance… à travers cette enfance à naitre ou à mourir, cette enfance martyrisée, c’est Jésus qu’on crucifie, qu’on insulte, qu’on défigure encore jusqu’à la fin des temps, jusqu’à ce que Son Visage «n’ai plus face humaine.»

La PMA pour toutes est le cheval de Troie masquant l’abîme de lois légitimant déjà, toujours plus loin bientôt, et sans retour, ce que la conférence d’Oviedo avait nommé si justement un « crime contre l’Humanité. » Le 6 octobre prochain,  la Manif pour tous choisira le «Pas d’enfant sans père» comme mot d’ordre de bataille. Mais au-delà de la paternité de l’homme, c’est la sainte Paternité de Dieu qui aujourd’hui est prise pour cible. Le sanctuaire de la conception est envahi par les vautours, l’autel de chair où fut tissé Son Cœur à notre cœur est renversé. Le Seigneur ne nous a-t-Il pas prévenus : « Là où est le corps, là seront les vautours.» ? Ce corps dont Saint Paul nous dit qu’il est le temple du très Haut, ce temple de chair appelé à la résurrection, ce temple constitué de 46 chromosomes comme il fut bâti en 46 jours, et que Le Christ nous a promis de ressusciter avec Lui et en Lui… Ce corps est attaqué en sa genèse. La PMA génère en son principe une spirale de cercles concentriques viciés en leur dessin, parfois en leur dessein. Séparant la conception de l’unité du don, elle ouvre la boîte de Pandore des manipulations génétiques, qui, autorisées de loi en loi – Celles de 1994, 2004, 2011, 2016 et jusqu’à la dernière-, réifient le petit de l’Homme, effaçant toujours plus profondément la Memoria Dei au cœur de l’être. Dès sa manifestation.

Le critère médical d’infertilité qui jusqu’ici en conditionnait l’accès va être supprimé. Sous prétexte d’équité, la PMA pour toutes proposée désormais aux femmes lesbiennes ou célibataires, discriminera l’enfant à naître, créant un orphelin sans père. Elle ouvrira ensuite le gouffre de la GPA instrumentalisant le ventre des mères tels des bras d’ouvriers, enfin celui de l’utérus artificiel. La recherche sur l’ectogénèse, active depuis 2011, éludera à terme la gestation maternelle. Elle ouvrira la voie d’un eugénisme procréatif d’Etat, la fabrication d’enfants parfaits labellisés conformes ou +++, choisis sur catalogue de gamètes et d’embryons attendant réfrigérés à -196° aux chambres fortes des CECOS… Le trafic est hors frontières dans le Meilleur des mondes où triomphe déjà un messianisme sans Christ.

Banques de gamètes, stock d’embryons surnuméraires, prélèvements de leurs cellules souches pour l’expérimentation médicale, tri sélectif préimplantatoire et destructions des embryons défaillants, injections de cellules souches embryonnaires humaines dans des ovocytes de porcs ou de singes dont les organismes chimériques deviendront des banques d’organes à disposition… Hélas, tout cela n’est pas un mythe. Ce cabinet de curiosités digne des collections particulières des pires médecins nazis, fut inauguré dès le « droit » à l’avortement, puis par les lois bioéthiques successives, qui l’une après l’autre, firent sauter les scellés des portes de l’enfer, libéralisant les élevages de cellules souches de petits d’Homme sérialisés dès leur balbutiement. Le clonage humain reproductif est autorisé désormais. Sous prétexte de contourner la transmission d’une maladie maternelle, on utilise un embryon énuclée dont on préserve les cellules mitochondriales puis on lui inocule le noyau d’un autre. Cette manipulation provoque l’élimination des deux embryons pour la fabrication d’un nouvel être, transgénique.

Aujourd’hui, la science remonte le cours du temps jusqu’aux cellules germinales et sait créer des gamètes mâles et femelles. Cette technique ouvrira dans un futur proche l’auto fécondation de femmes ou d’hommes contournant la Loi naturelle pour engendrer des clones. Le 8 août 2001, le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi s’alarma : « Dans un certain sens, Hitler avait anticipé certains des développements modernes comme le clonage ou l’expérimentation médicale sur les embryons humains. Il est terrifiant de voir que certaines des puissances qui, il y a plus d’un demi-siècle, ont vaincu le nazisme, optent aujourd’hui dans le domaine scientifique pour des pratiques inhumaines comme le clonage. »

Narcisse se pare d’humanisme, il a le sourire lisse du jeune-homme trop poli qu’accueillit Padré Pio dans son confessionnal et qu’il démasqua… Satan n’aime que lui, étanche à toute altérité. Il hait l’incarnation. Il supervise le contrôle d’un empire de robots ! Il pave l’enfer de bonnes et belles intentions. Le désir d’enfants des couples stériles, puis celui des femmes seules ou homosexuelles, oh combien légitime, est manipulé par des lobbies internationaux ; va-t-il se substituer au respect du plus fragile dont saint Jean Paul II nous a dit dans Evangelum Vitae « Celui qui est supprimé est un être humain qui commence à vivre, (…) Il est faible, au point d’être privé même du plus infime moyen de défense, celui de la force implorante des gémissements et des pleurs du nouveau-né. » ?

Ces minuscules sont le tabernacle de la mémoire vive où Dieu Se donne, où Dieu Se dit dans la promesse de l’Être, animé immédiatement dès l’apparition du génome, Cœur tressé aux 46 chromosomes du zygote et dont l’Amour encodé est l’Unique Clef. Ces embryons ne peuvent être considérés comme un amas de cellules … Mgr Aupetit l’a proclamé avec courage à la dernière Messe chrismale : « Un tas de pierres et un amas de cellules ne sont qu’un amoncellement informe. Mais dans une cathédrale ou une personne humaine, il y a un principe d’organisation, un principe d’unité, une intelligence créatrice. L’autre chose qui unit la cathédrale et la personne humaine, c’est l’onction qu’elles peuvent recevoir. »

« Mon amour, un sceau sur ton cœur » murmure le Bien Aimé à l’éveil de l’être, au Cantique des Cantiques d’une aube naissante… l’embryon porte la Présence silencieuse du Verbe. Le livrer à l’expérimentation, c’est profaner cette Présence. C’est l’abomination ultime précipitant le monde vers la désolation du Meshom, où « le mal est appelé bien et le bien appelé mal ». IrréversiblementLe vingt-huit février 1998,le Pape Jean-Paul II déclare devant l’Académie pontificale: « l’âme spirituelle créée par Dieu est le fondement de la dignité de l’être humain, cette âme imprègne et vivifie le génome, dès la première cellule. » L’Ecriture Sainte le confirme : « C’est Toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère. (…)Mes os n’étaient pas cachés pour Toi quand j’étais façonné dans le secret, brodé aux entrailles de la terre. J’étais encore un embryon, Tu me voyais ; sur Ton livre, tous mes jours étaient inscrits, recensés avant qu’un seul ne soit ! » (Ps 138)

Les Evangiles sont le manifeste de l’Unique Révolution, elle est divine : elle rapatrie l’Homme à son éternité, à Sa Paternité originelle, à sa source d’amour inconditionnel se recevant de l’Être au lieu immaculé de la conception où Marie veille, cœur de l’Eglise telle une sentinelle de l’Amour irréductible. Pourtant le dragon guette pour dévorer l’enfant. Il singe la nouveauté en se parant de la modernité. Ses lumières artificielles tentent d’occulter l’archaïsme des sacrifices antiques, ce qu’il jalouse c’est la Paternité de Dieu nous liant frères en Sa Miséricorde. Ce qu’il cible, c’est le cœur battant au secret du génome pour y effacer la memoria Dei où l’Esprit ne fait qu’Un tissé à la chair. En son Principe.

La loi Veil, la loi d’avortement votée en 1973, ouvrit le long cortège des massacres silencieux dans la nuit interminable d’un brouillard blanc et glacé… Désormais ses ramifications se propagent jusqu’à l’abîme d’un génocide in-utéro et ex-utéro. Cette loi infanticide rencontra au temps de sa naissance une opposition timide de la part des évêques de France : à défaut d’éradiquer le mal à la racine, ils s’inquiétèrent surtout de ses corollaires, défendant la liberté de conscience. Simone Veil l’avoua : « Avec l’Eglise catholique les choses se sont mieux déroulées que j’aurais pu le craindre (…) Je me suis entretenue avec le prélat en charge de ces problèmes au sein de la hiérarchie catholique. Il n’a pas tenté de me dissuader. Il exprimait le vœu que la liberté de conscience soit assurée dans la loi et que nul ne puisse obliger un médecin ou un soignant à pratiquer un IVG. Il est vrai qu’à cette époque l’Eglise de France était très ouverte.» Composer avec les conséquences d’un principe empoisonné, n’est-ce-pas déjà dialoguer avec Satan ?

Désormais, l’eugénisme du tri embryonnaire est devenu licite, constitutif d’un système verrouillé de lois organisant le Bien commun ; les mises à mort sont remboursées et considérées comme un « droit » civique. Le droit à l’enfant ou le droit de ne pas en avoir occulte celui DE l’enfant. Le devoir de protéger le plus fragile s’est effacé devant le droit du plus puissant, du plus offrant : l’embryon humain est devenu matière première industrielle… ses cellules sont injectées dans des vaccins, recyclées par la recherche pharmaceutique et cosmétique. Il est l’esclave sans identité, sans nom, à l’origine anonyme ou déniée. Il alimente l’économie libérale d’une barbarie à visage post-humain. Saint Jean-Paul II dénonce  dans Evangelum Vitae : « L’un des aspects caractéristiques des attentats actuels contre la vie humaine est la tendance à exiger leur légitimation juridique, comme si c’étaient des droits que l’Etat (…) devait reconnaître aux citoyens et, par conséquent, c’est aussi la tendance à prétendre user de ces droits avec l’assistance sûre et gratuite des médecins et du personnel de santé. »

Le commerce s’est insinué dans le sanctuaire de la conception, les marchands du temple ont profané l’innocence, accomplissant le péché originel dans l’Abomination de la Désolation annoncée par le prophète Daniel, l’évangéliste Matthieu et le Seigneur Lui Même. Est-ce de l’aveuglement ou du cynisme ? Cette civilisation s’élève contre la peine de mort mais elle livre les sans voix aux colonisateurs du gène exterminant la promesse faite chair aux extrémités de la vie, aux frontières de l’Être.

Justifiera-t-on avec Caïphe qu’un innocent meure pour le confort du plus grand nombre ? Désignera-t-on le handicapé, le vieillard, l’embryon, boucs émissaires du Nouvel Ordre consumériste mondial ?

L’Eglise doit affirmer avec saint Paul une parole forte : « Obéissons à Dieu plutôt qu’aux hommes ! » Il n’est plus temps de se soumettre à la diplomatie d’une loi civile pour ménager la paix consensuelle d’un compromis social. La tolérance n’est pas l’Amour. Elle ne le sera jamais ! La tolérance pactise avec le relativisme. Dans son silence poli, elle est complicité avec les « barbares en gants blancs» et les « tueurs à gage » de la Santé Publique que dénonça le Pape François. « Aucun compromis n’est possible concernant la vie humaine innocente. On ne peut accepter qu’un seul enfant soit arraché par la violence hors du ventre de sa mère », martèle Coda Nunziante, présidente de l’association Famiglia Domani, à l’arrivée de la Marche pour la Vie, à Rome, le 18 mai dernier… Cette fausse paix-là ne sera jamais la Paix du Christ, celle des Béatitudes, celle des témoins fidèles qui ont lavé leurs robes dans le Sang de l’Agneau ! La Paix de Dieu, amère d’humilité a l’éclat du diamant. C’est celle de l’amour implacable en sa trajectoire de vérité. Et l’amour fait la guerre, la guerre d’amour… Le Christ est miséricordieux mais Il hait le mal, Il le débusque de son ombre par Sa lumière. Sa Parole est un glaive séparant ce qui est pour la vie, l’arrachant à la mort.

Le Christ aime le pécheur mais IL ordonne : « Arrière Satan ! »

Dans ces temps qui sont les derniers, l’Eglise doit embrasser la périphérie, mais pour la rendre à l’unité où l’enfant est un don se recevant du don de la femme à l’homme dans le Pardon de Dieu. Offert de la crèche à la croix à la multitude… Corps rompu et sang versé pour la rémission des péchés… Pour que le dernier soit le premier, pour apercevoir à tout jamais dans le visage massacré du frère le plus minuscule, le plus pauvre, l’enfant de Bethléem où sourit le Dieu désarmé des armées de l’Amour… Nu dans l’Hostie diaphane et maculée de sang battant au cœur des embryons déchiquetés pour satisfaire « le projet parental». Ou pas. Leur vie est suspendue à ce désir, non plus à la promesse indéfectible de l’amour inconditionnel de Dieu la sacrant inviolable en Sa Vie, non plus à l’Alliance Nouvelle et éternelle consacrant tout homme dès sa conception, tabernacle de chair où brûle la Présence l’ayant couronné prince dès la Promesse faite à Adam : « Je t’ai créé à Mon Image », en guise de ressemblance accomplie sur le lit de la Croix, au pied de laquelle veille Marie avec saint Jean.

Avec lui, chers évêques, recueillez la Vierge au désert et protégez l’enfant du Dragon… Que son être vienne au monde et le Christ en son âme, au Lieu Saint de la conception immaculée dont Marie est la gardienne en sa virginité. Avec elle, proclamée Mère de l’Eglise par le Saint Père au lundi de Pentecôte, soyez les sentinelles de la Vie, les veilleurs sur les remparts du Temple de nos corps, pierres vives de Celui de Notre-Seigneur ; proclamez avec saint Jean Paul II que l’Evangile est pour la vie, qu’au nom de cette dernière on ne peut jamais donner la mort… On ne peut jamais profaner le sanctuaire de la conception, le Saint des Saints où Dieu se manifeste sans voile comme l’a proclamé le pape Pie XII dans son Encyclique Humani Generis« Dieu y intervient immédiatement et sans voile. » Pour nous unir au jour de Son Retour à son éternité.

N’a-t-Il- pas promis : « Je ferai de toi une colonne de fer » et sur cette tête reposant sur la pierre d’angle rejetée par les maçons, « Je bâtirai Mon Eglise et les puissances de la mort ne l’emporteront pas sur elles » ? Chers évêques, rejetez d’un non radical, d’un non sans nuances ni concession, la révision de loi bioéthique de juillet 2019, loi de la mort greffée à sa racine, en ses origines et en ses métastases. Elle obéit à la loi des marchés et blasphème Celle de Dieu creusant notre cœur,

Notre chair assumée par la Sienne.

On ne peut servir deux maîtres. Dieu Premier Servi c’est l’Homme glorifié et l’Homme glorifié c’est l’Homme vivant ! Proclamez-le avec Saint Irénée de Lyon deux milles ans plus tard, lui dont la fête s’unit à celle du Sacré-Cœur transpercé d’où s’écoulent l’eau et le sang dans celui de Marie. Sous son manteau, à l’ombre du calvaire, Dieu enfanta la France… par le magistère de saint Jean transmis à saint Polycarpe, puis au Primat des Gaules… IL lui confia ainsi de cœur en cœur, de saint Rémi, Clovis, Saint Louis jusqu’à sainte Jeanne, sa vocation sacerdotale de fille aînée de l’Eglise éducatrice des peuples ? Pour que le droit du plus petit fasse loi jusqu’aux extrémités du monde et de la vie. 

Véronique Lévy

N'hésitez pas à partager nos articles !