Le 10 novembre 2007, Pierre Pujo rendait son âme à Dieu. Voici l’extrait d’un discours prononcé après les évènements de mai 1968. Pujo brosse énergiquement, en quelques mots, les traits contre-révolutionnaire et dynamique de notre grande mission politique. Ce qu’il dit des gauchistes de l’époque se rapporte aussi, de nos jours, au monde de Droite et d’extrême-Droite, à la bourgeoisie des privilégiés et aussi aux “cathos”, tous incapables ou peu désireux de remonter aux causes institutionnelles des maux dont nous souffrons.

Profondément positifs et actuels, les propos de Pierre Pujo rompent avec l’image bêtement réactionnaire qu’on voudrait accoler à l’A.F. Il n’est pas question ici de faire l’archéologie d’un régime défunt (l’Ancien Régime), mais de bâtir pour l’avenir un Ordre humain harmonieux et conforme à notre nature de Français. Quoi de plus réaliste, comme programme?

« Nous sommes des contestataires et même nous poussons la contestation plus loin que les marxistes. Nous allons, en un sens, plus loin que les enragés, car s’ils dénoncent les défauts et les tares du régime actuel, ils ne s’en prennent pas aux causes. Ces causes, nous les dénonçons depuis toujours : ce sont la démocratie et les idéologies démocratiques. Ce sont elles qui ont désorganisé l’Etat, détruit la société française, intoxiqué la jeunesse, mené la France sur le chemin des catastrophes et de la décadence.

Par ailleurs, tandis que les révolutionnaires font de la contestation un instrument du matérialisme dialectique, nous autres, à l’Action française, nous contestons ce qui est mauvais pour obtenir un bien, pour restaurer une société française harmonieuse et prospère. Telle est notre contestation nationaliste. Notre souci primordial est la survie de cette communauté historique millénaire qu’est la France et qui est faite non seulement des Français vivants, mais aussi d’un milliard de Français morts et d’autant à naître.

C’est pourquoi, si nous pouvons nous dire les véritables contestataires, nous sommes aussi les véritables défenseurs de l’ordre. Nous indiquons les conditions d’une restauration d’un ordre vrai et national où s’épanouiraient les libertés sous un Etat fort, continu et respecté parce qu’accordé à la légitimité profonde du pays.

Ce que nous voulons, c’est restaurer à tous les échelons une légitimité. Il faut remettre en place de véritables autorités appuyées sur les notions de compétence et de responsabilité.

Ainsi nous indiquons les causes du mal et aussi les remèdes. Et nous le faisons depuis 70 ans ce mois-ci que les deux mots Action française apparaissent pour la première fois dans un journal en tête d’un article sous la signature de Maurice Pujo.

Ce que nous disons, on n’est pas libre de le refuser. Nous ne sommes pas un parti voué à la défense d’une certaine idéologie, ou de préférences sentimentales arbitraires. Notre mission est de défendre la vérité politique, et la vérité politique existe. Si l’on n’en tient pas compte, il faut être prêt à voir surgir les catastrophes, car les faits ont leur logique propre et si on les néglige, selon le mot de Paul Bourget, ils se vengent, ils se vengent toujours.

Vous voyez donc la grandeur de notre mission au service de la France, contre la révolution et ses complices. Il nous appartient de faire de la force d’Action française.

Nous sommes une minorité : qu’importe. Les groupuscules de Nanterre étaient cette année moins nombreux que nous.

Il nous revient de conduire les Français, qu’ils soient contestataires ou désireux d’ordre – et parfois ce sont les mêmes – vers les solutions qu’appelle le salut public. Aux aspirations du pays réel, à son désir de libertés, d’ordre, de participation, nous apportons les réponses qu’il attend inconsciemment. Nous voulons restaurer – ou instaurer – cet ordre communautaire à la base et monarchique au sommet qui seul est conforme au génie de la France et permettra demain le redressement national. »

Pierre PUJO, propos tenus en  1968

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