En ce jour historique, où nous commémorons la fin de la 1ère guerre mondiale et le centenaire de l’armistice de Rethondes, En ce jour historique, où nous commémorons la fin de la 1ère guerre mondiale et le centenaire de l’armistice de Rethondes, il convient de comparer cet armistice avec celui de juin 1940, 22 ans plus tard, les deux mêmes puissances belligérantes, la France et l’Allemagne.

En 1918, comme en 1940, l’historien objectif qui cherche la vérité et n’est pas aveuglé par l’idéologie dominante, constate qu’il y eut un perdant et un gagnant.
Le maréchal Foch, généralissime et Georges Clemenceau Président du Conseil ont voulu l’armistice. Le Général (maréchal le 19 novembre) Pétain, commandant l’armée française, a pleuré. Il fut considéré par certains comme trop prudent, timoré, prônant systématiquement la défensive et non l’attaque, alors qu’en réalité il était soucieux surtout d’épargner la vie des soldats, contrairement aux partisans de l’offensive à outrance, terriblement meurtrière, pratiquée en particulier par le Général Nivelle. Et pourtant il voulait poursuivre la lutte sur le territoire allemand et obtenir la capitulation en rase campagne de l’armée vaincue. En effet Pétain avait prévu le 13 novembre une offensive de très grande ampleur en Lorraine puis sur le territoire allemand par la 2ème armée commandée par le Général de Castelnau.

Par cet armistice signé 2 jours trop tôt, l’armée allemande put se retirer en bon ordre et quitter les territoires envahis, Belgique, Luxembourg et France. Pendant ces 4 ans de lutte de géants, aucun soldat des armées alliées ne foula le sol allemand ; la population allemande ne connut pas la guerre, et la majorité du peuple allemand se sentit trahie par leurs gouvernants. Ainsi prospéra le désir de revanche. Le monarchiste Jacques Bainville, l’un des plus grands historiens du 20ème siècle, certainement le plus lucide, dès 1920 comprit qu’une nouvelle guerre mondiale entre France et Allemagne était inévitable parce que, contrairement à la volonté du Maréchal Pétain, l’Allemagne avait échappé à la capitulation, par l’armistice, gagnant cette dernière étape, que la France a perdu.

Le 17 juin 1940, le Maréchal Pétain, président du Conseil depuis le 16 juin, parce que l’armée française connaît la plus grande défaite de son histoire, se résout à demander l’armistice, ce que le réfugié de Londres ose nommer capitulation. Signé le 22 juin, il entre en vigueur le 25 : il obtient de l’adversaire une zone libre. Le 10 juillet l’Assemblée Nationale dont l’immense majorité des parlementaires sont issus du Front Populaire, lui confie le gouvernement.
Dans sa déclaration devant la haute-Cour de Justice première audience du procès, 23 juillet 1945, le Maréchal défend son œuvre :
« Lorsque j’ai demandé l’armistice d’accord avec nos chefs militaires, j’ai rempli un acte nécessaire et sauveur.
Oui, l’armistice a sauvé la France et contribué à la victoire des Alliés, en assurant une Méditerranée libre et l’intégrité de l’Empire…
 ».
Les chefs de gouvernement étrangers l’ont confirmé.
« L’Armistice nous a rendu service. Hitler a commis une faute de le signer. Le Maréchal joue une partie surhumaine, surhumaine vraiment. » Winston Churchill, (Déclaration à la Chambre des Communes, 1940).
À Montoire, Hitler et Ribbentrop se sont laissés prendre au jeu subtil de Pétain et de Laval, ils y ont perdu l’Afrique du Nord ; et en perdant l’Afrique du Nord, ils y ont perdu la guerre. » Benito Mussolini, chef du gouvernement italien.
Les généraux allemands l’ont confirmé eux aussi.
« On commit alors une faute : l’armistice, qui nous coupa bras et jambes. L’arrêt des opérations avant que fut atteinte la Méditerranée, la renonciation à un débarquement immédiat en Afrique et à une attaque contre le canal de Suez et Gibraltar en furent les conséquences malheureuses. » Général Guderian.
« L’histoire eut été changée si nous avions pris Gibraltar et si le Führer n’avait pas laissé à la France sa marine, ses troupes coloniales et ses colonies. » Général von Keitel.
Nous pourrions ajouter de très nombreux témoignages en sa faveur.

Pour conclure, affirmons avec force que le Maréchal sauva trois fois la France. Ce plus grand chef de Guerre depuis Turenne et Napoléon gagna la plus grande bataille de notre histoire à Verdun.
En 1917, grâce à des mesures pleines de sagesse, il sut réprimer les mutineries et rétablir l’ordre dans notre armée harassée par 3 ans de guerre en lui évitant le sort de l’armée russe en cette même année.
“Sans Pétain, elle [la France] n’aurait pas survécu à la crise de 1917“. Liddle Hart, historien anglais.
En 1940, il fait don de sa personne à la France, pour lui épargner de nouvelles souffrances. En novembre 1942, il refuse de quitter le sol français pour Alger alors qu’on le supplie de continuer la lutte en Afrique du Nord : il reste fidèle au poste pour atténuer les malheurs des Français.

Imaginons un moment la disparition du Maréchal dans les premiers mois de 1939, en pleine gloire, avant la déclaration de guerre… Il serait vénéré unanimement et devenu le personnage le plus populaire de toute notre histoire. Mais notre pays aurait connu, comme en Pologne, un gauleiter pendant quatre années.

Sources : Bulletin « le Maréchal », organe de presse de l’ADMP (Association de défense du Maréchal Pétain).
Professeur Gérard Bedel : « Pétain », collection Qui suis-je ? Éditions Pardès, 2018.

Baron Louis de CONDÉ

membre du Conseil d’administration de l’ADMP

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