Vincent Reynouard est cet ingénieur chimiste qui s’est pris un jour de passion pour l’histoire de la seconde guerre mondiale. Il a étudié le massacre d’Oradour sur Glane et son analyse l’amène à dire que les choses ne se sont pas passées comme on l’affirme d’ordinaire. Il s’est penché, faisant suite à Robert Faurisson, sur les récits qui racontent le sort des juifs d’Europe entre 1940 et 1945, ce que l’on nomme couramment la Shoah, ou l’Holocauste, et, là aussi, il conclut que beaucoup sont faux et que la mémoire n’a pas encore fait place à l’histoire.

Or, en France, une loi votée en 1990, la loi Gayssot, condamne cette façon de faire, sous la qualification de contestation de crime contre l’humanité. C’est pourquoi Vincent Reynouard a été condamné plusieurs fois par la justice française depuis 1992, dont une fois à un an de prison ferme, ce qui l’a poussé à fuir en Belgique, et depuis 2008 par la justice belge. Il a été traqué en 2009 par deux journalistes chevaliers blancs belges, Frédéric Loore et Manuel Abramowicz, ce qui a mené à son arrestation et son extradition vers la France le 9 juillet 2010.Il a purgé en 2011 neuf mois de prison à Valenciennes.

Ca ne l’a pas empêché de récidiver. Trois condamnations l’ont frappé en 2015 et 2016, dont deux définitives, l’une par la cour d’appel de Caen, un an de prison ferme, l’autre par la cour d’appel de Paris, deux mois ferme. Il s’est réfugié en Grande-Bretagne, où n’existe nul équivalent de la loi Gayssot. Recherché par la police britannique en 2021, il entra à nouveau dans la clandestinité. Il vient d’être arrêté près d’Anstruther, port de pêche au nord d’Edimbourg où il vivait sous une fausse identité, grâce au pistage effectué par l’Office central de lutte contre les crimes de haine (OCLCH) dirigé par un général, Jean-Philippe Reiland. Malgré l’absence de délit commis en Angleterre, Reiland « a pu convaincre les Britanniques d’aller le chercher » en vertu d’un texte qui permet l’extradition des étrangers condamnés à un an de prison au moins chez eux.

Vincent Reynouard est ce qu’il est. Il se revendique national-socialiste. Ce n’est pas ma marque préférée. Il s’est dit sédévacantiste. Ce n’est pas ma marque préférée non plus. Il est maintenant anti-catholique. Ce n’est toujours pas ma marque préférée. Il pense que la Shoah n’a pas eu lieu. C’est son droit. Il le dit. Ce n’est plus son droit. Certains pensent qu’il est fou, d’autres qu’il est sot, mal informé. En tout cas, il ne ment pas. On ne passe pas des mois en prison, des années en cavale, pour le plaisir de mentir. Paul-Eric Blanrue a lancé une pétition en sa faveur au nom de la liberté d’expression. Je ne l’ai pas signée en disant pourquoi : je n’y crois pas, parce que je ne l’ai jamais vue nulle part, c’est un simple slogan révolutionnaire qui a servi à la « démocratie » à s’installer.

Ce qui se passe aujourd’hui en donne la preuve. Les anglo-saxons sont très fiers de leur « état de droit ». Le royaume-uni se veut toujours le pays de l’habeas corpus et de la magna carta réuni, champion des libertés individuelles et tutti quanti. Tu parles ! Malgré le Brexit les bobines ont trouvé un prétexte pour livrer un dissident politique à ses poursuivants. Car le « crime de haine » dont on accuse Reynouard est un solécisme abusif mal transcrit de l’anglais « hate crime », qui recouvre un éventail de méfaits allant de la contravention au crime en passant la plupart du temps par le délit. En publiant ses opinions, fussent-elles fausses, sottes ou coupables, Reynouard n’a commis nul « crime », mais un délit. Certaines opinions, le racisme, le « négationnisme » sont devenus des délits, ce qui permet de les sanctionner sans tomber dans le délit d’opinion.

Ce tour de passe passe juridique résume nos démocraties occidentales. Un système, officiellement appuyé sur les libertés individuelles, se trouve en effet gêné aux entournures quand il interdit expressément, par une loi telle la loi Gayssot, l’expression d’une opinion sur l’histoire. Il nie dans les faits ce qui le fonde en principe. C’est en cela que l’affaire Reynouard est capitale. Elle fait la preuve que nos « démocraties libérales » sont une misérable hypocrisie, qui ne garantissent pas mieux les libertés de leurs sujets que la « démocratie illibérale » du diable Poutine. Bien sûr, réclamons l’élargissement de Reynouard. Mais sachons surtout répéter ce que quelqu’un a déjà dit : la démocratie c’est le mensonge, “la démocratie c’est le mal, la démocratie c’est la mort”.

Martin Peltier 

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