Maurras en a donné la preuve, la chose qu’on nomme république française ne fait
pas de bien à la France, la chose qu’on nomme démocratie ne permet pas de bien gouverner.

L’événement l’a confirmé aux heures pénibles : en 1870, les républicains ont fait un coup d’Etat en pleine défaite militaire, ce qui entraîna les conséquences les plus graves. En 1914, ayant constitué un système d’alliances contraignant, tout en se mettant à la remorque de l’Angleterre, ils ont précipité le pays dans une boucherie dont il ne s’est jamais relevé. En 1940, rebelote, avec le désastre, l’exode et l’occupation en prime, après quoi le front républicain au complet s’est jeté dans les bras du Maréchal Pétain, auquel il fit ignoblement payer la note, en 44. Nous savons tout cela, c’est pourquoi nous ne fondons pas d’espérance sur l’élection présidentielle.

Elle peut servir cependant à deux choses : nous offrir une image plus juste de la situation sociale et politique, que ne le font les sondages et les commentateurs accrédités. Elle nous permet aussi de choisir le moindre mal. “Par tous les moyens même légaux” !

A s’en tenir aux « grandes masses, » c’est la république qui a gagné au premier tour, l’intégralité des candidats s’en prévalant explicitement. La discipline républicaine a été bonne à gauche, elle a permis à Mélenchon de se hisser à 22 %. Le parti socialiste a achevé un déclin déjà bien dessiné en 2017 avec le résultat d’Olivier Faure, les Républicains, victimes à la fois des primaires et de leur inutilité (les modérés étant désormais incarnés par Macron), ont disparu. Cela rend vaine la stratégie « d’union des droites », puisqu’il n’y a plus de « droite ».

Si l’on entre dans le détail, il y a un vote géographique : les grandes villes contre les campagnes et les bourgs, indépendamment de la sociologie marxiste (« bourgeois » contre « prolétaires »), avec deux cas particuliers, intéressants : Paris et Marseille. Marine Le Pen est l’élue des campagnes et des bourgs, Macron, Mélenchon, Zemmour et Jadot, ceux des grandes villes. En somme, la France créolisée et soumise aux médias, a voté pour le grand
remplacement, et par contraste, par son reliquat français, pour le candidat qui lui était le plus nettement opposé. C’est évident à Paris : Macron 35, Mélenchon 39, Zemmour 8,2 , Jadot 7,6, Pécresse 6,6 et Le Pen 5,5. Hildalgo, Roussel, Poutou et Arthaud totalisant 3,5 %, l’anti-France atteint 83 %. A Marseille, la fidélité au nom de Le Pen tempère le phénomène : Mélenchon 32,1, Macron 22,6, Le Pen 20,9, Zemmour, 11,1, tous les autres étant au-dessous de 5. Il y a eu un phénomène de vote utile anti-invasion. Bien que créolisée, Marseille se défend mieux contre la propagande arc-en-ciel que Paris. D’autre part, la défection des grosses pointures du RN (Ravier, Marion, Collard) n’a pas empêché Le Pen de distancer nettement Zemmour en Paca, par un phénomène analogue à celui des Européennes de 99 (avec Le Pen père et Mégret).

En somme, tout se passe comme si les nouveaux Français des grandes villes et des banlieues, unis aux bobeaufs soumis au politiquement correct, avaient assuré la poussée de l’anti-France. Cette coalition des vieux qui promeuvent le grand remplacement et des jeunes qui l’incarnent s’oppose à ceux qu’on pourrait appeler les païens de l’arc-en-ciel, ceux qui ne croient pas aux dogmes de la société d’après.

Si l’on regarde maintenant le vote en fonction de l’âge, sur la tranche 25-64 ans, Le Pen arrive nettement en tête. La France qui travaille et sur laquelle on prélève l’argent nécessaire à faire subsister un système à bout de souffle, vote Le Pen.

En résumé ce qui subsiste du pays réel choisit, à tort ou à raison, Le Pen alors que l’anti-France, que le pays légal est en passe d’imposer, vote pour la coalition arc-en-ciel toute puissante déjà, à Paris.

La politique du pire étant la pire, cela ne laisse nul doute sur notre devoir au second tour, quelles que soient nos critiques ou nos répulsions.

Martin Peltier 

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